Your lie in april Vol.9 - Actualité manga

Your lie in april Vol.9 : Critiques

Shigatsu wa kimi no uso

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 01 Août 2016

Critique 1 :

"Tu m'oublieras ?"
"Et si on mourait ensemble ?"

Tels sont les mots qui ont été lâchés par Kaori lors de sa dernière entrevue avec Kôsei. Et depuis, le jeune garçon n'ose plus aller voir la violoniste dans sa chambre d'hôpital, trop troublé par l'attitude étonnamment défaitiste de son amie. Après tout, c'est elle qui, par sa façon de jouer, sa vivacité et sa spontanéité, lui a ouvert la voie vers une autre façon de jouer. Et maintenant que lui trouve sa voie et a repris goût à la musique, c'est elle qui dépérit à vue d'oeil. A présent, c'est elle qui a besoin d'aide... Mais Kôsei ne sait pas comment s'y prendre. Il a peur. Peur de se confronter à elle. Mais quelques mots de son ami Ryota, loin d'être dupe quant à celui dont Kaori a réellement besoin, risquent de faire pencher la balance. À tel point que pour tenter d'ouvrir les yeux à Kaori, comme une sorte de réponse aux terribles questions qu'elle lui a lâchées à la figure, il va faire une étonnante demande à Nagi, son élève...

On ne saluera jamais assez le talent avec lequel Naoshi Arakawa, tome après tome, petit à petit, peaufine tous ses personnages. Tous. Et ici, c'est de nouveau le cas dans une première partie de tome exploitant à merveille les différents acteurs de la série. On pense évidemment à Kôsei et Kaori dont la nouvelle rencontre est riche de sens. A Ryôta dont le rôle, les quelques paroles glissées à notre héros, sont aussi brèves qu'indispensable. A Tsubaki qui fait elle aussi des choix forts de son côté. A Hiroko qui s'interroge sur son rôle. Et, surtout, à Nagi, la gamine apparue dans le tome précédent, que l'on cerne désormais beaucoup mieux dans la façon dont elle voit son frère comme un modèle, mais aussi dans ses craintes de musiciennes et ses tourments liés à l'image de fille mignonne et parfaite qu'elle renvoie toujours. Mais le talent et la beauté peuvent parfois devenir un handicap...

Tout cela, bien que déjà passionnant, riche et fin, ne fait pourtant que nous préparer à une deuxième partie de tome que l'on osera qualifier de parfaite, tant le nouveau concert qui a lieu vient concrétiser avec une puissance inouïe les dernières évolutions et craintes de nos héros, et vient les enrichir et leur faire prendre conscience de certaines choses pour les amener à évoluer encore.
Tout en nous offrant une façon de jouer jusque-là inédite dans la série (un quatre mains), Arakawa sait une nouvelle fois nous faire ressentir, via sa mise en scène, toutes les variations du morceau dans la façon de jouer des deux pianistes, façon de jouer témoignant évidemment de leur émotion. Et l'on assiste alors à un très grand moment, d'une intensité à même de nous faire trembler, où l'on ressent petit à petit la manière dont Kôsei, Nagi, mais aussi une troisième personne assistant au concert depuis son téléphone, vont se stimuler, se trouver, et être à l'unisson.
C'est sans nul doute ce morceau de piano qui offre encore une nouvelle aura à Kôsei : après avoir lui-même eu ses yeux ouverts par la façon de jouer libre et passionnée de Kaori, c'est à son tour d'ouvrir les yeux à son élève Nagi sur sa façon d'appréhender la musique. Quelle plus belle belle façon de montrer toute l'évolution de notre héros ? D'autant que l'impact ne s'arrête pas à Nagi, et s'étire à son frère, Takeshi, qui s'en voit revigoré tout en prenant conscience que sa petite soeur a bien grandi. Et pourtant, à l'origine, ce concert, Kôsei voulait le jouer avant tout pour sa partenaire violoniste... Et là aussi, le résultat est d'une puissance rare et d'une mise en scène impeccable, tant chaque image de Kaori venant se glisser au fil du concert, où nous ne la voyons que de dos, mais où nous cernons très bien ce qu'elle peut ressentir, parvient à faire passer un flot d'émotions sans rien exagérer.
Oui, une nouvelle fois, la musique remplace à merveille les mots et permet mieux que jamais aux personnages de se comprendre.

Résultat ? Un volume d'une force incroyable, mené à la perfection, comme c'est constamment le cas de la part d'un auteur toujours aussi maître de son oeuvre. A désormais deux volumes de la fin, on atteint ici un nouveau point culminant, amenant nombre de promesses pour un final que l'on attend impatiemment autant qu'on le redoute.


Critique 2 :

Kôsei est totalement abattu par les dernières paroles de Kaori, à tel point qu’il n’ose plus lui rendre visite. Quels sont les sens de ses mots ? Celle qui a donné tant d’espoir à Kôsei aurait-elle abandonné ses rêves ? Pourtant, le jeune pianiste n’a pas tellement le temps de ruminer puisqu’il poursuit la formation de Nagi, sans compter qu’un événement majeur pour la demoiselle s’approche à grands pas et que Kôsei compte bien y prendre part…

Les derniers tomes de Your Lie in April avaient de quoi nous nouer l’estomac. En effet, les interactions entre Kôsei et Kaori ont pris un tournant différent et par les mots de la violoniste, on commençait à redouter le pire, comme si le destin de Kôsei était voué à réitérer. La première phase du tome joue sur cette fois et se montre assez pessimiste. Pourtant, comme pour montrer un héros qui a renoncé au désespoir, Naoshi Arakawa prend finalement un contrepied total au premier arc de la série, faisant du jeune homme un protagoniste affirmé, qui va chercher à tirer Kaori des ténèbres. L’évolution du binôme est toujours plus touchante car progressant sur un pan différent. Et à ce titre, on apprécie le rôle joué par Watari, personnage finalement creux jusqu’ici mais qui montre une densité qui le rend appréciable, ce dernier assumant enfin sa posture de meilleur ami.

La plus grande phase de ce tome n’est donc que la suite logique de ce cheminement narratif et nous mène une fois encore sur les sentiers des compétitions musicales, sauf que c’est bien Nagi qui a le véritable rôle vedette ici. La manière de faire du mangaka est tout simplement bluffante de maîtrise tant ce dernier, par ce simple concert d’école, parvient à fait progresser aussi bien son scénario que ses personnages. Le cas Nagi est le plus évident puisque la jeune fille troque son image de gamine irritable contre celle d’une artiste emplie de détermination, tandis que Kôsei répond à Kaori de la plus déterminée des manières. Encore une fois, cette facette nekketsu dans le domaine de la musique est un outil idéal pour développer l’œuvre tout en la dotant d’une certaine intensité. L’absence de musique est une nouvelle fois palliée par la mise en scène détonante et métaphorique de l’auteur, nous coupant le souffle jusqu’au bout. Malgré la tournure prise par le manga, l’espoir ne s’est pas envolé et resplendit à travers Kôsei, mais aussi la jeune Nagi.

A deux tomes de la fin, le dénouement de Your Lie in April paraît de plus en plus palpable. Si on redoutait la conclusion à venir par les ténèbres qui commençaient à l’entourer, Naoshi Arakawa nous livre un tome ponctué d’optimisme qui nous pousse à suivre la voix de Kôsei : croire en une lueur d’espoir jusqu’au bout. L’attente des deux derniers tomes sera bien difficile…


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

18 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
18.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs