Your lie in april Vol.1 - Actualité manga

Your lie in april Vol.1 : Critiques

Shigatsu wa kimi no uso

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 29 Mai 2015

Chronique 1

Ki-oon est définitivement un éditeur qui nous offre des séries toujours plus intéressantes et variées. Si leur catalogue est en grande partie composé de shonen d'action ou de seinen en grande partie horrifique, l'éditeur nous propose également de magnifiques surprises, des histoires rafraîchissantes et touchantes. Il y a peu on a eu le plaisir de découvrir « A silent voice », maintenant c'est au tour de « Your lie in April » de venir nous toucher en plein cœur !

Le titre arrive avec une certaine attente, une aura qui le précède : ayant remporté plusieurs prix au Japon, la série est également connue pour son animé qui a fait grandement parler de lui en bien…
Composée de 11 tomes, c'est désormais le manga, premier titre d'un auteur de talent, Naoshi Arakawa, que nous avons la chance de découvrir en France…

Kosei Arima est maintenant un collégien sans histoire, mais il y a encore quelques années, il était déjà un pianiste de génie, renommé et promis à un grand avenir. Mais lorsque sa mère, qui était également son sévère professeur, décède, il connaît alors un violent traumatisme entraînant un blocage psychologique qui l’empêche de jouer du piano...au bout de quelques notes, il n'entend plus ce qu'il joue et se retrouve incapable de continuer.
Ayant renoncé à une brillante carrière de musicien, il passe son temps avec ses deux amis d'enfance : la dynamique Tsubaki, qui ne rate pas une occasion pour le violenter, et le beau gosse Ryota, capitaine de l'équipe de foot et connaissant un fort succès auprès des filles.
Mais une rencontre due au hasard va bouleverser son quotidien : une amie de Tsubaki veut rencontrer Ryota, et pour ne pas tenir la chandelle toute seule, Tsubaki demande à Kosei de l'accompagner...la jeune fille en question, la belle Kaori s'avère être une violoniste de grand talent…
Une attirance mutuelle va naître et ainsi ramener Ryota vers le monde de la musique !

Derrière le drame provoquant le blocage de notre héros, et qui sert de point de départ à l'histoire, se cache un beau récit sur la jeunesse et les rêves, un récit léger et frais, amusant et touchant, un peu comme le laisse supposer la couverture, très colorée et arborant des visages souriants.
La surprise est donc totale lorsque dès les premières pages nous découvrons le traumatisme de Kosei, le contraste est saisissant !
Et malgré la légèreté du récit, ce drame va le suivre tout au long de ce premier tome, lui imposant des blocages à plusieurs reprises, l’empêchant de croquer la vie à pleines dents comme le font ses camarades et comme semble le faire la pétillante Kaori qui va le fasciner en tout point !
Cette dernière, malgré le point commun qu'est la musique qui va les rapprocher, est présentée comme son parfait opposé : lui semble éteint, comme le mentionne à juste titre Tsubaki, sans passion, sans projets. Elle, respire la joie de vivre, arbore un éclatant sourire en permanence est enjouée et tout l'amuse, d'ailleurs elle a ce don qui fait qu'elle attire les gens vers elle.
Même en ce qui concerne leur approche de la musique, tout les oppose. Kosei était surnommé  « le métronome » du fait de sa capacité à reproduire à la perfection une œuvre, en respectant à la lettre la partition. Et depuis le drame, jouer est un clavaire pour lui. Kaori de son côté, prend un plaisir sans borne à jouer, elle le fait de manière très personnelle, elle s'approprie les œuvres à tel point qu'un non-initié comme Ryota ne les reconnaît pas, et qu'à l'inverse les puristes, tels des juges lors de concours lui reprocheront de ne pas respecter l’œuvre malgré le succès qu'elle remportera auprès du public !
Et c'est cette même différence qui va heurter Kosei et très certainement le faire évoluer !

Le personnage de Kaori se montre particulièrement séduisant de par son côté rafraîchissant et enjoué. Elle possède également un aspect violent et va brusquer Kosei à plusieurs reprises, elle endossera ce rôle de harpie à plusieurs reprises ce qui apportera une note d'humour au titre.
A ce niveau on retrouve un cliché des personnages féminins à double personnalité où la douceur contraste avec l'hystérie, mais ce n'est nullement dérangeant, au contraire c'est particulièrement amusant !

On sent déjà naître une romance entre les deux personnages, même si pour l'heure cela ressemble plus à un triangle amoureux du fait que Kaori semble plus attirée par Ryota que par notre héros, tout comme on peut supposer que Tsubaki va jouer un rôle là-dedans, ce qui orienterait le tout vers un carré amoureux...mais contre toute attente, dans ce premier tome, cette sous intrigue est assez peu développée, laissant clairement la place à la découverte des deux personnages principaux et à leur lien avec le monde de la musique, qu'il soit idyllique ou traumatique !

D'ailleurs, l'auteur nous propose à plusieurs reprises de découvrir les morceaux que les personnages sont censés interpréter dans le titre, ce qui permet de les écouter tout en lisant, offrant une immersion d'autant plus grande !

Nous avons donc là un récit véritablement séduisant, avec des personnages riches et travaillés, une approche intéressante de la musique et du traumatisme, ou comment soigner l'un avec l'autre, le tout mis en scène de fort belle manière, sans tomber dans le pathos, en restant frais et réjouissant.
Et comme à leur habitude, Ki-oon nous propose une adaptation de qualité, sans défaut !

Une très belle surprise, à ne pas rater !



Chronique 2 :


Nominé au Prix Manga Taishô en 2012, lauréat du Prix Shônen de Kôdansha en 2013 et adapté en un superbe et populaire anime diffusé en simulcast en France par Wakanim d'octobre 2015 à mars 2015, Your lie in april est un manga qui aura suscité bien des attentes ! Première oeuvre de Naoshi Arakawa paraissant dans notre pays, elle arrive chez nous au bon moment puisqu'elle vient de se terminer au Japon après 11 volumes.

Colorée, agréable et nous offrant une vision plutôt pétillante des deux héros de la série, la couverture de ce premier tome attire l'oeil et nous annonce une oeuvre rafraîchissante... alors même que les deux premières pages nous prennent quelque peu à contrepied en exposant d'emblée le passé traumatisant du jeune héros, Kôsei Arima. Dès les premières phrases, nous apprenons qu'alors qu'il était promis à un brillant avenir de pianiste, un drame l'a soudainement frappé et l'a rendu incapable de jouer du piano à l'automne de ses 11 ans. Parfait pour intriguer dès le départ.

Deux ans plus tard, nous le retrouvons dans son quotidien de collégien somme toute très classique, aux côtés de ses deux amis d'enfance, la très dynamique joueuse de softball Tsubaki Sawabe qui lui en fait voir de toutes les couleurs, et le beau Ryôta Watari, chef de l'équipe de football qui plaît à toutes les filles et ne se prive pas pour en profiter en jouant les tombeurs. Mais entre ses deux amis, Kôsei paraît très effacé. Comme le souligne une Tsubaki un peu inquiète pour lui, ses yeux paraissent éteints, sans passion, et son quotidien semble bien morne depuis le drame d'il y a deux ans... Mais une rencontre arrangée avec ses deux amis va pourtant venir chambouler sa vie : celle de Kaori Miyazono, camarade de classe de Tsubaki qui en pince pour Ryôta, et violoniste dont l'approche de la musique est totalement différente de celle de notre ancien pianiste virtuose...

Ce premier volume s'applique à exposer comme il se doit le contexte, avec les informations sur le passé de Kôsei et l'entrée en scène de Kaori.
D'un côté, nous découvrons par petites doses l'enfance difficile de notre héros, devenu un as dans le suivi des partitions et dans la maîtrise académique du piano suite aux nombreuses et éreintantes séances d'entraînement infligées par sa mère malade, avant que tout ne se soit effondré après la mort de cette dernière.
De l'autre, on découvre peu à peu la jeune violoniste, qui n'a pas son pareil pour attirer les regards. Sa première apparition, pieds nus dans un parc en train de jouer pour des enfants, est aussi belle et idyllique que fracassante dès que la miss dévoile son mauvais caractère à notre héros qui en fait les frais ! D'ores et déjà difficile à cerner, cette jeune fille aussi impulsive que naturelle n'a pas fini d'impressionner Kôsei, car une fois le violon en main pour un concours, elle dévoile un talent fou séduisant tout le public, mais qui n'est pas au goût du jury. Kôsei, lui, ne peut que rester abasourdi, car c'est une tout autre approche de la musique qui explose sous ses yeux. Alors que lui, surnommé le "métronome", était capable de restituer les partitions à la perfection, le voilà qui découvre une façon de jouer plus personnelle, où Kaori réinterprète les oeuvres à sa manière, pour un résultat où elle transpire réellement de grâce et de plaisir !

La suite du tome ne fera que conforter ce schéma, entre un Kôsei dont on entrevoit peu à peu le mal-être, et sa lente découverte d'une autre façon d'être et de vivre la musique. Tout doucement, on sent poindre des tourments sentimentaux, Kôsei ne pouvant que tomber sous le charme de cette fille alors que celle-ci n'a d'yeux que pour Ryôta, mais pour l'heure cet aspect n'est qu'esquissé et c'est bien l'impact psychologique de cette rencontre qui est sur le devant. Naoshi Arakawa profite du contact de l'effacé Kôsei avec l'extravertie Kaori pour pousser son héros à se montrer peu à peu plus sociable, à se dévoiler, et c'est en même temps que la jeune violoniste que le lecteur découvre les différentes facettes de la douleur intérieure du jeune garçon. Pas question pour l'auteur de proposer de gros et longs flashbacks sur son héros : tout est savamment distillé au fur et à mesure, ce qui permet de nous faire comprendre facilement toute l'ampleur du choc qu'a subi Kôsei en évitant tout pathos, toute lourdeur. D'autant que l'ambiance générale se veut très souvent enthousiaste et bienveillante grâce au caractère de Kaori et aux frasques et inquiétudes de Tsubaki pour son ami.

Le résultat est donc joliment huilé, paraît très naturel et nous plonge efficacement aux côtés de ces personnages que l'on prend beaucoup de plaisir à découvrir... même si certains lecteurs seront sans aucun doute parfois agacés par le caractère colérique et très lunatique d'une Kaori tantôt un peu trop vache avec Kôsei, tantôt soudainement plus gentille. Et les dernières pages, voyant Kaori se dévoiler elle aussi un peu plus et nous préparant déjà à une nouvelle étape enthousiasmante, donnent irrémédiablement envie de vite prendre en main le tome 2... Ca tombe bien, Ki-oon a eu la bonne idée de le sortir en même temps que le premier volume !

Côté dessins, celles et ceux qui ont vu l'anime seront peut-être, sur le coup, un peu désappointés par un design un peu plus rond et en apparence plus simple. Qui qu'il en soit, Arakawa dévoile petit à petit un vrai talent pour croquer des personnages bourrés de vie et aux visages expressifs, notamment grâce à cette petite lueur dans les yeux qui manque parfois à Kôsei. Les scènes musicales, elles, restent pour l'instant assez sommaires, peu détaillées, mais leur mise en scène sait déjà mettre en valeur l'immersion dans la musique et la verve ainsi que la prestance de Kaori violon à la main... On a hâte d'en voir plus !

L'édition est dans les standards des petits formats de Ki-oon, c'est-à-dire très satisfaisante. Le papier est de bonne qualité (on notera juste une transparence assez prononcée par moments), la traduction est très claire...

15/20
  

Chronique 3 :

Alors que le printemps s’installe dans l’hexagone, Ki-oon nous offre la possibilité de vivre pleinement cette saison avec une série à l’origine de l’anime éponyme qui vient de s’achever chez Wakanim. Manga musical s’annonçant déjà comme une œuvre d’une grande fraîcheur, Your Lie in April est bien l’un des titres à retenir en cette belle saison, une œuvre sur laquelle l’éditeur mise au point de nous offrir les deux premiers volets de manière simultanée.

Kôsei Arima est un surdoué du piano, un talent qu’il doué à l’enseignement acharné, voir violent, de sa mère désormais décédée. C’est justement après la mort de sa génitrice que le jeune homme, au cours d’une compétition musicale, a développé un blocage psychologique qui l’empêche de toucher à un piano.
Néanmoins, le jeune homme garde un grand attachement à la musique, une passion qui renaît lorsqu’il rencontre Kaori, une jolie demoiselle violoniste qui a la particularité de s’approprier les grands morceaux de classique. Kaori saura-t-elle tirer Kôsei vers le haut ? Et pour le jeune homme, le printemps sera-t-il synonyme d’amour ou de renaissance musicale ?

En voilà une jolie introduction pour cette série qui prend son temps à planter le décor et les personnages. Le volume avance en effet à un rythme plutôt lent car il insiste à poser une ambiance, un thème, des protagonistes et surtout les deux figures principales que sont Kôsei et Kaori. D’un côté, nous trouvons un adolescent banal mais qui cache un traumatisme lié à sa passion musicale tandis que de l’autre, Kaori fait office de figure pétillante, deux mentalités opposées et, on s’en doute fortement, complémentaire. Nous n’en sommes pas encore à parler de romance entre les deux personnages car le message est pour l’instant à la suggestion. Est-ce de l’amour qu’éprouve Kôsei pour Kaori ? Ou tout simplement une forte admiration par rapport à une passion qu’elle sait assouvir ?
A côté d’eux, Tsubaki et Ryota font office de personnages plus secondaires mais très importants dans leurs rapports avec les deux têtes d’affiche. Tsubaki est l’amie d’enfance du héros à la relation très fraternelle avec ce dernier, tandis que Ryota occupe le poste de l’éventuel rival amoureux et séducteur de ces dames de surcroit. Deux statuts très classiques de prime abord mais étonnamment, Naoshi Arakawa construit suffisamment bien ses personnages pour leur permettre de sortir du lot. On reste même très curieux de voir la manière dont les relations entre les uns et les autres se développeront.

Le thème phare de Your Lie in April étant la musique, l’histoire nous offre assez vite un premier récital afin d’introduire correctement le personnage de Kaori. De ce que l’on peut voir, la musique n’est pas présentée de manière platonique ou solennelle. Au contraire, les prestations sont rendues très dynamiques tant il ne manque que le morceau pour que le lecteur soit entièrement plongé dans ces séquences mélomanes.
La série prend pour thème le renouveau de nombreux points de vue. C’est un renouveau pour Kôsei donc l’art est sur le point de ressusciter, un renouveau de ses propres sentiments aussi, mais aussi un renouveau pour Kaori qui va s’épanouir pleinement au contact de ses nouveaux amis. Enfin, c’est bien un renouveau dans la mise en scène aussi bien rafraichissante que dynamique, s’ancrant parfaitement dans un mois d’avril de printemps.

Naoshi Arakawa dépeint son titre avec un trait réellement envoutant et haut en couleur. On retient surtout sa mise en scène très travaillée ainsi qu’une narration qui laisse la belle part aux monologues internes de Kôsei qui ne cesse de ce questionner. La série est déjà très agréable à l’œil, si bien qu’on se demande de quelle manière le mangaka va faire évoluer son art. On restera en tout cas très attentif aux choix de mise en scène du récit lorsque l’intrigue aura décollé.

Du côté de l’édition, Ki-oon livre, comme à son habitude, une très bonne copie. La traduction est très bien faite et l’impression de qualité, notamment grâce au papier épais caractéristique de l’éditeur qui donne à cet opus une bonne tenue en main. Le seul bémol revient peut-être au format de la série, affiliée au catalogue shônen de l’éditeur, par conséquent plus petit que des séries comme King’s Game dont le format permet d’apprécier bien plus l’œuvre et le style des auteurs.

D’un grand calme et permettant au lecteur de ressentir le bol d’air frais qu’est le printemps, ce premier volume de Your Lie in April est globalement envoutant de par sa mise en scène de l’intrigue et des personnages. On attend désormais de voir la tournure des rapports entre Kôsei et Kaori, mais aussi avec l’ensemble des personnages qui savent déjà nous charmer. En guise d’introduction, ce premier volet est une très bonne lecture, mais on en attend encore plus de l’œuvre et de ses ambitions.


  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs