Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 02 Janvier 2018
Dans l'espoir de séduire Eikichi, Itô a organisé une soirée rencontre qui ne se déroule pas comme prévu... Kaoru, l'une des invitées, attire l'oeil de tous les garçons qui se disputent sa compagnie... sauf Tsukai qui en pince vraiment pour Itô. Malgré cet amour à sens unique, le jeune homme n'hésite pas à soutenir l'élue de son cœur vis-à-vis d'Eikichi... Avec un tel programme, difficile d'imaginer une fin de soirée sereine.
En ce début de troisième tome double, fin de l'histoire entourant Kaoru, mais aussi celle de la romance entre Tsukai et Itô. Un court arc qui permet de souffler après de grands passages de bastons héroïques et viriles, proposant son lot de gags et d'instants funs, mais aussi plus développements plus intimes et touchants. C'est bien du côté de Kaoru que Tôru Fujisawa va concentrer son humour, que ce soit dans les chamailleries entre mecs pour le cœur de la belle ou dans le développement du secret de la jeune femme, assez prévisible certes, mais qui fait sourire tout en donnant une place particulière pour le personnage, en vue d'éventuels développements futurs. L'histoire entre Tsukai et Itô a bien plus d'impact, un cap étant franchi entre les deux personnages et leur situation étant laissée en suspens, comme si l'auteur se laissait une marge de manœuvre pour y revenir ensuite.
Sur le reste du tome, place à une intrigue beaucoup plus longue qu'à l'accoutumée, plus développée donc, qui marque le retour d'Ayumi et va se révéler comme le propre arc narratif de la jeune femme, où il sera question de son passé, ses remords, mais aussi ceux de son entourage. Tôru Fujisawa prend alors le temps de développer toute cette intrigue et notamment d'appuyer la dangerosité de son antagoniste : Furuya. C'est peut-être dans cette mise en place que le tome se montre le plus réussi, Furuya s'imposant comme la plus grande menace de l'Onibaku Combi, non pas à cause de sa force, mais bien de son armée et de ses coups fourbes. Un réel sentiment de danger émane donc du récit et rend cet épais pavé particulièrement prenant, l'arc se concluant au terme de celui-ci sans aucun temps mort.
Beaucoup de bastons entre lycéens donc, et des bastons particulièrement violentes, mais aussi une excellente utilisation des personnages. Plus que jamais, l'impression d'une bande autour d'Eikichi et Ryûji est rendue, chacun ayant son petit rôle à jouer ou sa présence à apporter. Bien sûr, le plus grand développement concerne la relation entre Ryûji et Ayumi qui atteint ici son point culminant, apporte une dimension romantico-dramatique par ses multiples rebondissements, et donne un véritable sens à cette intrigue. Dans la seconde partie, on pourra regretter un schéma très classique de demoiselle en détresse à sauver, mais la fougue de Ryûji et l'intérêt donné à ses sentiments envers Ayumi (et inversement) minimisent ce défaut, rendant le tout particulièrement captivant.
Et entre bastons et courses-poursuites, l'auteur parvient à correctement équilibrer les rôles entre Ryûji qui domine et Eikichi qui reste bien plus en retrait, bien que sa présence soit indispensable au déroulement de l'action. Après tout, le récit a beau être celui de Ryûji volant au secours de sa belle, il n'en reste pas moins une pierre à l'édifice de l'Onibaku Combi, qui gravera petit à petit la légende. A noter qu'indirectement, Tôru Fujisawa fait évoluer le duo à un autre niveau : censé avoir disparu, celui-ci est de nouveau révélé au grand jour, ce qui pourrait bien impacter les tomes suivants.
En résulte un volume de Young GTO particulièrement complet : déjanté sur ses premiers chapitres, puis captivant par l'intensité de son arc, ses bastons violentes, ses multiples rebondissements et actes héroïques en tout genre, mais aussi émouvant par l'importance donnée à Ayumi et ses choix sentimentaux. Après des débuts qui avaient leurs limites, la série de Tôru Fujisawa semble avoir pris son envol. Vivement la suite !