Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 29 Décembre 2023
Le yôkaijû arrive à Tôkyô et commence à tout détruire sur place, en menaçant la maison, l'école, les amis et la mère de nos héros. Mû par son désir de protéger ses proches et de ne plus revivre la tragédie ayant emporté son père, Dai, le petit frère de Kei, parvient à ressusciter le dieu guerrier Daimajin, qui est considéré comme le dernier espoir face à l'imposante menace... mais est-ce vraiment le cas ? Vouloir tuer le yôkaijû est-il vraiment la bonne solution, vu ce que ça représente ? N'y a-t-il pas d'autre solution ? Quel sera l'avenir de l'humanité ? Et Kei et Dai pourront-ils enfin se réconcilier au bout de cette aventure ?
N'enlevons pas deux mérites à ce troisième et déjà dernier tome de Yôkai War - Guardians: premièrement les auteurs répondent à toutes les questions posées ci-dessus, et deuxièmement la mangaka Sanami Suzuki propose jusqu'au bout pas mal d'idées de design sous son style graphique assez reconnaissable, et on n'en attendait pas moins de la part d'une dessinatrice qui nous avait plutôt régalés pour ça sur ses précédentes séries La petite fille aux allumettes (éditions Komikku) et Black Rock Shooter - Innocent Soul (éditions Panini). Seulement, est-ce que cela suffit à sauver un récit qui, dans le tome 2, se révélait déjà bien trop rapide et basique pour vraiment décoller ? Et bien malheureusement, la réponse est non.
Pourtant, les idées ne manquent pas: la thématique de la réconciliation entre les deux frères est classique mais intéressante à la base, l'entrée en scène de figures légendaires comme Tamamo-no-Mae avait de quoi accentuer l'immersion dans une part mythique du Japon, certains enjeux secondaires comme la mission d'Amanojaku avaient de quoi apporter un suspense supplémentaire, la volonté de Kei de ne pas bêtement tuer le yôkaijû apporte une idée intéressante... mais à l'arrivée, absolument tout est rushé, et il ne ressort pas grand chose de ces différents éléments. On sent alors arriver le pétard mouillé, celui-ci se confirmant dans une dernière ligne droite peu convaincante: l'idée de régler les choses en chanson (si si... ce qui ne colle pas du tout à la série) divisera sans doute, les rôles secondaires n'ont quasiment aucun impact et ont finalement peu d'intérêt, et le background autour de la guerre entre les yôkai est expédié en un rien de temps avant même d'avoir vraiment décollé (ce qui est plutôt ballot, puisque cette fameuse guerre donnait son titre à la série).
Les assez sympathiques promesses esquissées dans le tome 1 ne sont donc pas tenues: même si on a une fin, on ressort de la lecture de ce 3e volume peu convaincus, tant tout est trop rapide et trop lisse.