Worst Vol.14 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 14 Août 2014

« Dans chaque série, il y a un numéro inoubliable, un chapitre qui nous marque jusqu'à la fin... Préparez-vous à ce choc dans le volume 14 de Worst ! »

La phrase présente à la fin du treizième tome de Worst est directe, sans fioritures et totalement dénuée de poésie. Depuis deux volumes, on ne peut s'empêcher de parler d'Hiroshi Takahashi sans une once de regret. Regret de mettre un tel talent, une telle puissance, une telle force de frappe au service d'un genre, qui lui est unique, mais qu'il a défini dans des frontières étroites qu'il s'est lui-même tracées. Depuis quelques temps, la recette du mangaka n'a pas changé d'un nanomètre, offrant, pour le plus grand plaisir des fans, des combats ravageurs mais très expéditifs, une trame scénaristique qui peine à avancer et une dose d'humour imparable mais qui, sans perdre en qualité, transporte bien moins de passion depuis le début du second cycle. Et c'est avec une joie non dissimulée que je vous annonce que ce nouveau tome est le meilleur de toute la série jusqu'à présent. Il surpasse de très loin le cinquième tome qui plaçait lui aussi, la barre très haut.

Ne vous fiez pas au petit rictus de Mitsumasa Tsukimoto sur la première de couverture, derrière cette dernière se cache une lecture d'une intensité dramatique incroyable... Un événement tragique va venir bouleverser l'ensemble de la ville et rien ne sera plus comme avant. Avant de nous mettre K.O lors de la lecture, Hiroshi Takahashi nous fait croire que tout va bien dans le meilleur des mondes en nous offre quelques pages remplies d'humour dans lesquelles nous pouvons voir la fameuse zone « non-couverte » dont l'homme le plus influent de Suzuran est originaire. Quel régal de connaître le point de vue et les états d'âme de Toranosuke Tominaga ! Hana, quant à lui, se sent comme un poisson dans l'eau et il ne se prive pas de transmettre toute sa joie au lecteur. Là encore, nous pouvons saluer le mangaka pour ses dessins, toujours très soignés et précis quand il s'agit de décrire un environnement et de transmettre les émotions de ses protagonistes au lecteur. Cette atmosphère très légère et bienveillante persistera encore pendant quelques pages.

Et là, l'impensable surgit devant nos yeux. Comment Hiroshi Takahashi peut-il opérer un tel changement de registre en si peu de temps et surtout, aussi subitement ? En quelques cases, nous sommes complètement abasourdis après ce qu'il vient de se passer et de nombreuses craintes commencent à nous assaillir. Malheureusement, ces dernières se confirmeront lors de la lecture du prochain chapitre, chapitre qui sera consacré aux répercussions de ce cataclysme. Que dire... Chaque page vient enfoncer encore un peu plus profondément le couteau dans la plaie, le mangaka utilisant judicieusement des doubles-pages saisissantes de réalisme pour nous faire comprendre tout l'impact de cette tragédie. Mais le summum de ce drame se ressent surtout aux niveau des protagonistes. Ces visages que nous avions vus enjoués et rieurs précédemment se retrouvent d'un seul coup remplis de désespoir, prêts à exploser. L'auteur a fait un travail monstrueux en ce qui concerne les émotions et cela se voit du premier coup d’œil. Grisant, ce chapitre est grisant.

Bien évidemment, cette nouvelle fera l'effet d'une bombe dans le reste de la ville. Si la tristesse s'empare de tous les établissements et de toutes les organisations, elle n'arrive pas à pénétrer le cœur d'un homme celui d'Hisashi Amachi. Le lycéen impitoyable de Rindow se réjouit même de cette annonce et en profite pour lancer une offensive contre les établissements Kurosaki et Takiya ! Enfin, il aura fallu attendre 8 tomes pour qu'Amachi revienne sur le devant de la scène et occupe le rôle principal au sein de la série. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'y va pas avec le dos de la cuillère ! En effet, ses attaques bien qu'extrêmement violentes sont très bien pensées et le jeune homme s'est armé d'une troupe d'hommes implacables prêts à en découdre avec leurs adversaires. Les frères Naito apparaissant dans ce tome sont représentatifs de toute cette brutalité et ils n'auront pas fini de faire parler d'eux à l'avenir.

Rassurez-vous, la fin de ce volume n'égale pas l'intensité pharaonique rencontrée lors de la lecture. Cependant, elle nous laisse perplexe quant à la suite des événements et ce sentiment d'excitation que nous avions quasiment à chaque fin de tome atteint son paroxysme. Dernier point : évitez de lire le résumé de la quatrième de couverture, Panini Manga a eu la bonne idée de dévoiler l'événement majeur de ce tome. Il serait bête de se gâcher la surprise en lisant quelques lignes...

Je crois que je n'ai pas besoin d'en rajouter, nous avons là le meilleur tome de la série, ni plus ni moins. La rage, la colère, la peur, la tristesse... Toutes ces émotions n'ont jamais été aussi bien retranscrites que dans ce tome. Un volume grandiose et maîtrisé de la première à la dernière page. En un mot comme en cent : parfait.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Kimi
20 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs