Wingman Vol.1 - Actualité manga

Wingman Vol.1 : Critiques

Yume Senshi Wingman

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 05 Janvier 2011


Grand fan de super-héros, le jeune lycéen Kenta Hirono s'est créé une double identité avec le personnage de Wing-man, et n'hésite pas à perturber les cours en enfilant son costume fait main et en jouant les justiciers. Mais un jour, ses rêves deviennent réalité, lorsqu'il rencontre Aoi, être venue d'une autre dimension. La belle demoiselle laisse échapper le cahier des rêves, qui permet de donner vie à tout ce qui y est inscrit. En le prenant pour un vulgaire carnet de croquis, Kenta y dessine son alter-égo, et se découvrira de nouveaux pouvoirs impressionnants, qui n'ont pour seule limite que sa propre imagination !

Série que nous connaissons d'avantage en France au travers de son adaptation animée qui fit les beaux jours des programmes pour enfant des années 1980 et 1990, Wingman est avant tout le premier grand succès de Masakazu Katsura, mangaka populaire à qui nous devons Vidéo Girl Ai, I"s ou encore Zetman. Mais nous retrouvons déjà, dans cette œuvre que l'on pourrait presque qualifier "de jeunesse", les nombreux traits de caractères qui feront la réputation de l'auteur. A commencer par l'habituel triangle amoureux composé d'un héros qui a tout de l'adolescent standard, pris entre la belle fille populaire du lycée qui a tout pour plaire (et qui se révèle assez cruche), et une "étrangère", celle qui arrive par surprise et qui changera profondément son quotidien.

Ici, nous avons donc Aoi, venue de "l'autre dimension", prenant au passage une apparence humaine qui ne laissera pas indifférent notre pauvre Kenta. L'humour fripon est donc déjà de mise , à base de petites culottes et de vêtements légers qui se déchirent facilement ! Mais avant toute chose, Wingman se veut être un hommage de l'auteur aux sentais (séries lives ou les héros se transforment dans des costumes ou armures moulantes, type X-or ou Bioman). Katsura et Kenta partagent la même passion, et le Wingman imaginé par le jeune lycéen possède le même design que les dessins de l'auteur dans les marges de ces cahiers de première. Le mangaka nous invite à suggérer que l'imaginaire de notre jeunesse peut prendre vie, et nos héros prendre vie. Quel enfant n'en a jamais rêvé ?

Mené à un rythme effréné, ce premier volume ne laisse aucun temps morts sans se poser de questions, comme il était d'usage dans les séries de ces années-là. Kenta ne tarde pas à découvrir ses pouvoirs, et se retrouve déjà embarqué par Aoi vers son monde natal pour découvrir ceux qui deviendront ses futurs ennemis. Puis, c'est le retour dans la troisième dimension, dans lequel nous assistons à l'intégration d'Aoi dans le quotidien de l'étudiant, au prix de quelques lobotomies de l'entourage ! Katsura déroule son intrigue sans temps morts et aux prix de quelques maladresses et clichés, qui aujourd'hui prêtent à sourire, sans parler de la relative naïveté de l'ensemble. Mais n'oublions pas que nous assistons ici à ses tous débuts !

L'inexpérience du mangaka se ressent également au niveau graphique. Son futur style y est ici complètement méconnaissable ! Nous y découvrons un trait plus proche des travaux de Rumiko Takahashi ou de Mitsuru Adachi, par exemple. On dénotera également de quelques problèmes de proportions, des décors très vides, et d'un manque de variété conséquent dans les expressions faciales des personnages. Cependant, les passages de combats (bien qu'encore rares dans ce premier opus) se révèlent plutôt efficaces pour l'époque.

La nostalgie est également de mise dans l'édition française que proposait en son temps Manga Player, label qui fut l'un des premiers à publier du manga en magazines puis en volumes reliés, avant de s'arrêter et de laisser place à Pika Editions. Malheureusement, Wingman n'a pas survécu à cette transition, et la série en reste aujourd'hui encore stoppée à son sixième volume (sur treize au total). Outre les ravages du temps qu'à pu souffrir le support depuis plus de treize ans, l'adaptation témoigne des balbutiements de l'époque : couverture criarde ornée d'un effet explosif autour du logo de l'éditeur, retranscription grossière des onomatopées, et traduction propice au langage familier et aux raccourcis oraux. Néanmoins, on évite heureusement l'écueil de la francisation des années Club Do, c'est un minimum !

Objectivement, la série a sans doute fort mal vieilli : personnages caricaturaux, action assez télescopée, rebondissements naïfs, et trait encore bien faible. Néanmoins, Wingman peut se lire, avec beaucoup de recul, comme un vrai témoignage des débuts de Katsura, sans oublier la fibre nostalgique rappelant le dessin animé. Dans cette période de retour au vintage et aux rééditions, Wingman peut-il avoir une nouvelle chance sur le sol français ? Rien n'est moins sur, puisqu'aucun éditeur ne s'est manifesté quant à une nouvelle reprise, loupant le coche des trente ans de carrière de l'auteur. Ces six tomes, encore facilement décelables en occasion, sont ainsi un bon moyen, si ce n'est le seul, de se replonger dans les débuts du maitre, et quelque part dans notre propre jeunesse. Chwing !


Tianjun


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs