Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 28 Juin 2024
En se rapprochant de Tsubakino, l'un des quatre Rois-gardiens de Fûrin, Sakura, Suô et Nirei sont parvenus à redonner du baume au cœur à M. Itô, un vieil homme veuf qui déprimait jusqu'à présent. En guise de remerciement, Tsubakino invite ses camarades dans le quartier de la nuit. Mais à peine ont-ils fait un pas sur place que les ennuis les rattrapent...
La transition consacrée au charmant Tsubaki (et au si touchant M. Itô) nous mène vers un nouvel arc qui embrasse de nouveau les poncifs du genre, Wind Breaker restant un manga d'action et de baston. Ainsi, c'est un nouveau cadre qui nous est présenté, celui d'un quartier de divertissement où règne une bande très similaire à celle du lycée Fûrin, et dont les liens sont plus solides qu'il n'y paraît au départ. Un quartier qui fait office de guerre de territoires avec d'un côté les braves, et de l'autre une bande crapuleuse qui fait office de nouvel adversaire : les Gravel.
Il faut pourtant un certain temps, disons la moitié du volume, pour que la vraie baston face à ce nouvel ennemi débute. Avant ça, Satoru Nii préfère développer ses horizons bienveillants, notamment les nouveaux personnages ainsi que le groupe de la Compagnie des sentinelles dont les idéaux se rapprochent de ceux des Wind Breaker et de ceux de Sakura. Ici, Tsubakino se contente de faire la jonction. Malgré sa belle présence sur la couverture, il n'occupe qu'un rôle mineur. Malgré ça, l'idée de cette nouvelle bande est plutôt intéressante, notamment grâce à l'âge un peu plus poussé de ses membres. Les bons sentiments de l'œuvre nous happent encore, mais dans un cadre différent qui vient sortir Sakura et les siens de leur environnement lycéen.
Et quand la bataille se lance réellement, voir les deux groupes joindre leurs poings a quelque chose de grisant, preuve que l'introduction de ces nouveaux personnages est particulièrement réussie. Si les antagonistes n'ont rien pour titiller réellement notre intérêt puisqu'ils jouent les rôles de pourris locaux, l'auteur vient créer un fil rouge à travers les personnages et la castagne, via la figure de Nirei que Suô a pris sous son aile. Une sous-intrigue intelligente autour des deux compagnons les plus fidèles de Sakura, prouvant que Wind Breaker est l'histoire d'une bande plus que de celle du héros, aussi touchante et réussie qu'elle puisse être. L'idée est donc de former Nirei à la baston, un chemin que Satoru Nii prend sans trop forcé, et tant mieux.
Derrière ses airs classiques, il y a donc bien des choses à tirer de ce début de nouvel arc, tant dans la bienveillance persistante et pertinente du récit que dans ses personnages, nouveaux ou aguerris. À l'heure où la première saison de l'anime vient de se conclure, il y a fort à parier que le manga original recrutera de nouveaux lecteurs, chose légitime puisque cette première partie s'achève sur un cliffhanger, quand Sakura et sa classe partent se frotter aux Keels. Et on ne peut que s'enthousiasmer pour ces spectateurs de la découverte de moments forts qui prouvent qu'après la bataille contre les Lion Heads, Satoru Nii a véritablement lancé son aventure furyô et humaine.