Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 31 Mars 2011
Avec Virgin Fetishism, les éditions Taifu Comics annoncent l'arrivée dans nos contrées de ce qu'ils présentent comme une grande saga composée de plusieurs titres, tous imaginés et dessinés par Takumi Adachi, jusqu'à présent inconnu dans nos contrées. Par ailleurs, l'éditeur a déjà annoncé l'arrivée d'un deuxième one-shot tiré de la saga, Deep Fetishism.
Le volume se compose de plusieurs historiettes. Les trois premières font partie d'une trilogie intitulée "Virgin Fetishism Cherry", et nous proposent des histoires courtes qui ont pour petite particularité de mettre en scène certains personnages, masculins ou féminins, encore vierges. Elles sont suivies de deux nouvelles inédites qui se placent dans la lignée des trois premières. Enfin, les trois derniers chapitres sont consacrés à une histoire un peu plus longue, "Palpitations", conçue en 2004.
Le problème récurrent des recueils de ce type est l'irrégularité des histoires, une irrégularité qui se retrouve pleinement ici. En effet, on ne peut que regretter le manque de consistance de la plupart des histoires courtes, dans lesquelles, faute de longueur, les situations coquines sont parfois amenées de manière très bancale, parfois introduites plus correctement. Dans tous les cas, les personnages, d'une histoire à l'autre, s'avèrent assez variées, puisque l'on y retrouve des protagonistes de statut et d'âge assez différents, que c'est tantôt l'homme qui prend les devants, tantôt la femme.
Malgré tout, on reste plutôt sur notre faim, car, il faut bien l'avouer, les scènes érotiques sont assez inégales. Bien souvent, on pourra apprécier le charme que dégagent les visages, notamment grâce à des yeux travaillés, mais le reste des corps souffre de problèmes de proportion et de quelques problèmes de rigueur un brin handicapants dans un titre où l'aspect charnel est censé être le plus important. Par exemple, on reste un peu déçu par des poitrines qui ressemblent plus à des ballons de baudruche qu'autre chose. Mais surtout, c'est la mise en scène qui nuit le plus. Celle-ci, basique, sans véritable inspiration, ne dégage que peu de charme.
Inégal sur bien des points, Virgin Fetishism est pourtant sauvé par sa dernière histoire, celle en trois chapitres, dans laquelle l'auteur parvient fort bien à développer, dans un nombre de pages lui aussi limité, une petite histoire originale, décalée et amusante portée par un duo de héros plutôt attachants. Cela dit, cette histoire étant la plus ancienne, elle est donc la plus inégale d'un point de vue graphique, même si l'on y observe déjà le talent de l'auteur pour dessiner des visages féminins tout à fait charmants.
Ni bon ni mauvais, Virgin Fetishism propose des histoires qui ont toutes des qualités et des gros défauts, parfois différents. L'auteur possède indéniablement un certain talent, mais il semblerait que celui-ci ne se soit pas encore pleinement révélé, et l'on espère sincèrement qu'il le sera dès le prochain recueil, Deep Fetishism.
Du côté de l'édition, Taifu Comics nous offre un travail assez standard, mais les dialogues idiots dignes de puceaux, que l'on retrouve si souvent dans les titres de ce genre, mais qui sont encore plus marqués ici, risquent fort d'irriter une partie du lectorat.