Venus ni Arazu Vol.1 : Critiques

Venus ni Arazu

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 09 Novembre 2011

Miyoshi est une femme jeune, belle, sportive, mannequin. Que demander de plus ? Un ou deux défilés à l’occasion, qui ne seraient pas de refus à vrai dire. Car la jeune femme est une figure de mode mais ne se montre que dans une école d’art qui la prend pour modèle. Mais elle perd son emploi par un malheureux concours de circonstance, en s’en prenant à l’un des professeurs de l’école qui la déshabillait honteusement devant tout le monde. Heureusement, ce dernier n’est pas un mauvais bougre et lui propose de l’engager comme modèle personnel. Avec ses manières lubriques et ses mains baladeuses, Miyoshi refuse aussi sec mais le salaire qu’il lui offre, en plus de la sureté de l’emploi, finissent par la convaincre et elle accepte, à condition de rester habillée, au plus grand dam de Chujô qui aimerait bien étudier son corps de très près ... simplement pour les intérêts de sa sculpture. Alors est-il réellement intéressé par elle ou bien n’est-ce que pour l’art ? Dans un chapitre bonus, on découvre l’amour touchant entre une femme mariée déchue et son beau-frère qui prend tellement soin d’elle. C’est la douceur et la sensualité qui guide la main de l’auteur, plus encore que dans le récit principal, mais la situation est intéressante et l’on s’attache vite à la pauvre Kiriko qui n’a plus que sa belle famille pour oublier son crétin de mari. Heureusement, l’amour existe bien, même pour elle ...

Quelle surprise quand on lit ce premier tome, dénué de scène de sexe ! Une première sans doute concernant l’auteur. L’atmosphère est mature, sensuelle parfois mais jamais aussi facilement dénudée que dans ses précédentes œuvres. C’est presque sage, pour les habitués, et franchement ça ne fait pas de mal. Parce que les héroïnes qui passent une bonne partie du manga en SD non identifié dans le slip de leur amant, on en avait un peu marre. Ici, Miyoshi a un caractère plus tranché mais se montre également plus réservée sur ces points là, ce qui fait qu’on la prend d’avantage au sérieux. Pas de figure SD ridicule non plus à son effigie, ce qui est également bien agréable. Cette héroïne n’est pas aussi désespérante que ses compagnes, et on arrive rapidement, en un seul tome, à la trouver sympathique et à suivre sa quête de l’amour de son employeur et maître. De plus, le comique de répétition est bien dosé et jamais trop fréquent. L’obsession de Chujô pour son corps est amusant et surtout bon enfant, tout comme sa réplique sur « j’vous donne 500 yens ». Il est, enfin, un personnage plutôt naïf et frais, un peu comme les héroïnes habituelles de Yoshihara, ce qui nous change agréablement et le rend presque féminin, bien que des airs virils s’y cachent sans hésiter. Les rôles ainsi presque inversés donnent fraicheur, dynamisme et un côté sympathique au manga, qui nous intéresse bien plus que prévu avec sa simplicité et son aspect naturel. On ne dirait pas, mais c’est plutôt pas mal ...

Au niveau des graphismes, pas grand-chose si ce n’est rien à redire : des personnages typés, avec un design adapté à leurs rôles et leurs personnalités, des expressions bien marquées et pertinentes, un sérieux bienvenue … On apprécie le trait très épuré de la mangaka, qui n’en fait pas trop tout en ajustant bien les émotions qui passent sur les visages de ses personnages. Les décors sont sans doute un peu vides par moments, mais rien de bien méchant … Un bonus tout particulier pour l’air très féminin de Chujô qui lui va si bien, le tout servi par une traduction fluide, une adaptation un peu légère, et malheureusement des pages qui restent beaucoup trop transparentes ! Reste qu’on ne comprend pas trop le titre qui reste en japonais sans qu’on nous le traduise, et les polices très différentes entre le nom de l’auteur et le titre : toutes deux très typées mais n'ayant rien à voir l'une avec l'autre ... Au final, un premier tome sympathique qui n’est pas aussi lourd que ce à quoi la mangaka nous a habitués. Un petit souffle d’air frais bien agréable, donc.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs