Van Gogh - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 09 Février 2021

Après le compositeur Mozart en novembre dernier, la jeune collection des Grands Noms de l'Histoire en manga des éditions nobi nobi! a accueilli fin janvier un autre artiste, un peintre cette fois-ci: Vincent Van Gogh, l'une des figures-phares du post-impressionnisme, hollandais ayant beaucoup vécu en France jusqu'à y être enterré à sa mort prématurée en 1890, à seulement 37 ans.

Cette version manga de la vie de l'artiste a été dessinée en 2016, pour le compte de l'éditeur japonais Poplar Publishing (l'éditeur de Cléopâtre et de Jeanne d'Arc dans la même collection), par Shouko Fukaki, une mangaka que l'on avait découverte en rance il y a plus d'une douzaine d'année aux éditions Ki-oon avec la courte (et dispensable) série Guardian Dog, qui était alors la première série de sa carrière. Depuis, Fukaki est une mangaka qui a poursuivi un peu timidement sa carrière dans le domaine, entre séries courtes, brèves adaptations et travaux de commandes historiques pour Poplar.

Comme (jusqu'à présent) tous les ouvrages de la collection, Van Gogh a pour principale limite une chose: sa brièveté. Avec seulement 100 pages de lecture, Fukaki doit aller vite, et passe donc forcément au-dessus de certains points, notamment sur les origines de certains tableaux bien connus qu'il aurait été passionnant de voir abordés plus en détails (ne serait-ce qu'un peu... Mais heureusement, l'habituel dossier d'approfondissement en fin de tome viendra parfois combler ce manque ! Et pour le reste, la mangaka va certes forcément vite, mais offre un rendu toujours clair qui n'a aucun mal à faire ressortir l'essentiel de la vie de l'artiste, en premier lieu son lien essentiel et bien connu avec son frère Théo qui fut toujours son principal soutien moral et financier, ainsi que les événements (dans les grandes lignes) ayant petit à petit précipité la chute de sa santé mentale et ses crises de démence. Des moments emblématiques de sa vie, comme son oreille coupée, sont alors évoqués avec une force suffisante pour marquer un jeune public et lui faire comprendre les choses, sans pour autant que ce soit trop dur. Et en filigranes, on appréciera une certaine application pour faire ressortir le génie de ce peintre boudé de son vivant, ainsi que la façon dont ses moments troublés ont pu nourrir son oeuvre.

Visuellement, c'est propre et clair, dans ce que l'on peut attendre d'un ouvrage éducatif de ce genre. Si Fukaki préfère reprendre tels quels (via des photos) les tableaux entrevus dans son manga, elle témoigne également d'une fidélité dans le look de Vincent (sa barbe typique, sa forme de visage...) ou même de Théo entre autres, et offre une certaine expressivité afin de bien véhiculer l'état d'esprit du peintre au fil de sa vie.

Enfin, comme déjà dit brièvement, le dossier de fin de tome a ici beaucoup d'intérêt, en étant légèrement plus long que d'habitude (22 pages au lieu de 18), et en brassant pas mal d'aspect personnels et artistiques. Les auteurs de ce dossier ont eu l'excellente idée de préciser un peu le contexte européen, d'offrir une petite présentation des courants artistiques qui étaient alors en vogue dans la peinture, de mettre en lumière l'importance du japonisme sur Van Gogh, et de présenter en quelques morts certains des plus grands chefs d'oeuvre du peintre. Pour le reste, malgré les nombreuses pages vierges ou de pubs en fin de tome, la qualité d'édition est au rendez-vous avec une traduction claire de Tomoko Seigneurgens ainsi qu'une bonne qualité de papier et d'impression.

Il s'agit donc d'une plutôt bonne pioche pour initier un jeune public à Van Gogh, et pas uniquement grâce au dossier. L'ouvrage a beau être bref, Shouko Fukaki, sous la supervision de Taiji Kimura, synthétise assez bien la vie du peintre pour offrir une première approche intéressante.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction