Vampeerz Vol.1 - Manga

Vampeerz Vol.1 : Critiques

Vampeerz

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 20 Octobre 2022

Après pas moins de quatre tomes 1 en septembre, les éditions Akata continuent d'apporter de nouvelles séries sur un rythme assez soutenu en ce mois d'octobre avec le lancement de deux autres oeuvres. Parmi celles-ci, on trouve donc Vampeerz, série en cours au japon sous le même nom depuis 2019 dans le magazine Sunday GX des éditions Shôgakukan, un magazine également connu pour des séries telles que Bucket List of the Dead (Kana), Jormungand (Meian) ou plus récemment Les Amants Sacrifiés (Ki-oon).

Aux commandes, on trouve Akili, un auteur publié pour la première fois en France mais actif dans son pays d'origine depuis une quinzaine d'année. Côté oeuvres "tout public", il a eu l'occasion de dessiner deux autres oeuvres: en 2010 le yuri Prism qui a dû être abandonné après un seul tome pour cause de violation de droits d'auteur (outch), et en 2013 la série en 4 volumes Stretch qui comportait elle aussi des sous-entendus homosexuels entre ses héroïnes. C'est toutefois pour un tout autre type de créations que l'auteur est plus connu au Japon, dans un genre très controversé pour nos yeux d'occidentaux: sous le pseudonyme de Show Higashiyama, il a effectivement conçu un grand nombre de mangas hentai mettant en scène de très jeunes filles (du lolicon quoi). C'est toutefois par ce biais qu'il a été repéré pour ses talents de mise en scène, qu'il saura mettre à profit dans Vampeerz comme on le verra plus bas. Enfin, on peut aussi signaler qu'Akili est également musicien à ses heures perdues et qu'il a eu l'occasion de sortir un EP.

Dans Vampeerz, tout commence par un drame pour la jeune Ichika: l'adolescente de 14 ans pleure la disparition de sa grand-ère, qui avait toujours été là pour elle. Avant de mourir, celle-ci a très souvent conseillé à sa petite-fille de toujours écouter son coeur, et que celui-ci lui indiquera naturellement la personne idéale le moment venu... Mais Ichika ne s'attendait pas forcément à ce que le coup de foudre lui tombe dessus si peu de temps après les funérailles de son aïeule, ni à ce que l'élu de son coeur soit plutôt une élue ! Alors qu'elle n'avait jamais connu l'amour, elle tombe effectivement raide dingue, au premier regard, d'Aria, une jeune fille qui a a priori son âge au vu de son physique. Mais cette mignonne blondinette, si belle que c'en serait presque effrayant selon Ichika, est-elle vraiment ce qu'elle semble ? Notre héroïne, en effet, a bientôt la surprise de la voir débarquer chez elle et se faire accepter par la famille comme si elle avait été toujours là, et surtout de se faire mordre par cette fille qui, dès lors, laisse deviner sa nature vampirique...

Nous voici donc avec une énième romance entre un être humain et un vampire, pourrait-on se dire, mais le fait est qu'Akili devrait petit à petit installer sa propre vision de la chose au fil de l'oeuvre, en premier lieu via l'orientation sexuelle qu'Ichika se découvre bien sûr. L'auteur semble aimer les relations homosexuelles féminines si l'on se fie à ses deux précédentes séries qui en parlaient déjà, mais il restera à voir quel traitement il compte exactement offrir à cela, car pour l'heure ce n'est pas plus approfondi que cela, même si l'on aime l'idée que notre héroïne écoute son coeur qui la dirige directement vers cette vampire.

Pour le moment, même s'il y a forcément quelques élans gentiment horrifiques de par la nature d'Aria, Akili joue pour l'instant surtout sur de la tranche de vie régulièrement légère voire parfois drôle, et surtout mignonne grâce au regard qu'Ichika porte sur sa dulcinée malgré tout. L'ambiance reste plutôt posée dans l'ensemble, en permettant surtout au mangaka de poser ses premiers concepts où, tout d'abord, il s'amuse à déconstruire la plupart des petits clichés habituels sur les vampires, à expliquer pourquoi Aria a toujours l'apparence d'une adolescente et ce que boire de temps en temps du sang humain lui apporte (car elle est loin de se contenter de sang pour vivre, et elle mange normalement). Quelques visages secondaires se mettent aussi en place de façon assez honnête... mais en filigranes, deux autres éléments, viennent déjà titiller un peu plus la curiosité. Tout d'abord, le fait qu'Aria connaissait visiblement bien la grand-mère d'Ichika, faisant que l'on reste facilement intrigué par le lien exact que la vampire peut avoir avec la famille de notre héroïne. Ensuite, le rapport qu'a Aria avec sa condition de vampire pouvant ne pas vieillir: derrière ses petites fantaisies et ses minois souriants, elle désire désormais mourir, et fera même dans ce sens une demande importante à Ichika... Alors, l'adolescente humaine saura-t-elle faire quelque chose pour sa bien-aimée ?

Visuellement, c'est tout simplement très agréable. Akili offre souvent un côté assez épuré dans les fonds, qui lui permettent de mettre d'autant mieux en valeurs des cadrages précis, des découpages fluides et des héroïnes aux frimousses résolument mignonnes et expressives sans non plus tomber dans la caricature. Et si le blanc domine la plupart du temps, certains jeux sur le noir sont également là pour porter les quelques instants un peu plus sombres. Enfin, les décors s'avèrent particulièrement soignés, réalistes et limpides quand il le faut, en participant bien à l'atmosphère que le récit dégage.

Il faudra attendre la suite pour pouvoir donner un avis un peu plus prononcé sur Vampeerz, mais dans l'immédiat la lecture s'avère sympathique. C'est propre, suffisamment bien raconté, soigné visuellement... Il ne reste plus qu'à voir comment l'oeuvre gagnera en consistance autour de ses quelques pistes les plus intrigantes.

Côté édition, Akata livre ici une jolie copie. le papier est à la fois épais et assez souples, l'impression est de très bonne facture, la traduction de Vincent Marcantognini est toujours claire, le lettrage de Kelly Cotaquispe est soigné, et la couverture de Haikel "Luchisco" B. reste très proche de l'originale japonaise tout en s'offrant un joli logo-titre sobre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs