Usagi Yojimbo Vol.3 : Critiques

Un troisième tome qui s’ouvre sur une histoire mettant en scène des personnages récurrents de l’univers de Stan Sakai, les tokagés, des petits lézards omnivores et opportunistes semi sauvages et parfois domesticables comme animaux de compagnie. Stan Sakai n’a jamais caché qu’il adorait dessiner des lézards et des dinosaures (ce qui va d’ailleurs l’amener à créer space usagi).
Stan montre de remarquables qualités dans la maitrise de son récit puisque après un épisode somme toute comique, il enchaine sur une histoire bien plus dramatique d’une mère dont le fils est devenu un horrible bandit. Une histoire d’une profondeur émotionnelle déroutante et inattendue dans le contexte de ce genre de bande dessinée. Preuve est faite ici encore d’une grande ambition à donner un ton sérieux et réaliste malgré le décalage graphique.
Après une histoire qui nous ramène Zato-ino, la parodie du masseur aveugle expert en sabre, Stan Sakai introduit un nouveau personnage très ambigu, Jei.
Jei est un illuminé persuadé d’œuvrer par la volonté des dieux et qui massacre les voyageurs « impurs » qu’il rencontre. Un personnage à l’âme si sombre et dévoyée qu’elle noirci la lame de sa lance. Et après de l’humour et de l’émotion, Stan Sakai nous apporte les frissons d’effroi.
L’histoire suivante est parodie les histoires de groo the wanderer du pygmalion de Stan Sakai, Sergio Aragonès (le parchemin du début écrit en apocryphe échappe, hélas, à la vigilance du traducteur.) et se termine avec des portraits de divers collaborateurs de Stan Sakai (y compris Stan et Sergio eux-mêmes tapis dans les buissons, prêt à faire la peau à notre lapin.
Les 2 dernières histoires sont pour la première une intro au clan ninja neko et une rencontre inopinée (et hors continuité) avec une des tortues ninjas bien connues.
Un volume bien plein comme vous le voyez et qui passe du fou-rire à l’émotion. Remarquable.