Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 20 Avril 2009
Attention, manga extraordinaire !!!
Miyamoto Usagi s’est retrouvé ronin à la mort de son seigneur lors de la bataille d’Adachigahara (une référence à la bataille bien réelle de Sekigahara) et il erre à l’aventure avec dans l’idée de venger la trahison qui a provoqué la mort du seigneur Mifune (une autre référence à l’acteur fétiche d’Akira Kurosawa, Toshiro Mifuné).
En fait, Usagi yojimbo n’est pas un manga mais un comics book. Le personnage de Usagi Miyamoto à été crée il y a près de 25 ans dans les pages d’un comics ne mettant en scène que des animaux anthropomorphiques (des animaux avec des corps humains, si vous préférez), du nom d’Albedo. Stan Sakai, son auteur, a calqué le personnage d’Usagi (ça veut dire lapin) sur le célèbre bretteur Miyamoto Musashi dont la vie est retracée par la série vagabond.
Le style des personnages peut surprendre: Un lapin ronin, un chasseur de prime rhinocéros, un jeune seigneur panda,… mais c’est une vraie réussite graphique que de rendre un lapin redoutable et ombrageux, cela ne déforce jamais le récit.
Mais, l’histoire s’inscrit dans une tradition américaine, celle des « funny animals » de Disney (comme la famille de donald duck, et d’autres références comme pogo possum de W. Kelly). L’aspect général n’en est pas moins celle d’une histoire de samouraïs pleine de combats, de complots, trahisons, vengeances,… et de surnaturel. Le dessin au trait clair se fait particulièrement minutieux sur tous les aspects décoratifs et dans les combats. Sakai, soucieux des détails, s’emploie à vérifier au maximum ses dessins par une documentation abondante. Stan Sakai use aussi de toutes ses connaissances en matière de créatures surnaturelles comme l’indique la toute première histoire, et parodie des personnages classiques du cinéma japonais comme Zatoichi, le masseur aveugle héros de plus de 25 films, transformé ici en cochon aveugle.
Nous plongeons dans une histoire à plusieurs niveaux. Parodie très référencée, histoire classique d’errance/vengeance, reconstitution d’époque, présence folklore japonais, une bonne portion d’humour… Si la violence (et la mort) est omniprésente elle est continuellement désamorcée par les mimiques étonnées des victimes, il y a du sang mais ce n’est jamais le brutal réalisme d’un Hiroshi Hirata et on l’apprécier grandement ainsi parce qu’il ouvre l’accès à un public qui peut être très jeune. Les histoires quant à elles se complexifient doucement au fil des volumes et le ton se fait sérieux mais toujours avec une certaine décontraction.
Une énorme série qui mérite l’attention d’un vaste public. Lisez-le ou soyez-transformé en carotte !!