Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 01 Août 2022
Les membres de UQ Holder se sont enfin réunis ! Cependant, les joyeuses retrouvailles ne sont que de courtes durées : Contactant les immortels, Fate annonce à Tôta et les siens que Yolda Baoth a entamé la dernière phase avant de mettre en œuvre son plan, le Cosmo Entelecheia. Sans plus attendre, UQ Holder doit se lancer dans la bataille finale contre le mage du commencement et ses troupes.
L'idée d'atteindre le climax de UQ Holder s'était atténuée durant le tome précédent, la faute à un Ken Akamatsu qui avait franchi la ligne rouge dans la dimension harem de son œuvre. Retrouvant successivement Karin, Kirie et Kurômaru, le héros célébrait ces réunions par... la copulation. Idée douteuse de prime abord, qu'Akamatsu a traité avec un certain voyeurisme, surtout en ce qui concerne les ébats entre Tôta et Kirie. Quand on connaît les implications politiques de l'ex-mangaka, celui-ci ayant été fraîchement élu à la Chambre des Conseillers au sein du grand parti de la droite conservatrice du Japon, pour défendre les libertés des artistes notamment, difficile de ne pas voir cette démarche comme un pied de nez à la « censure » qu'il dénonce.
Et si on revient sur cet élément déjà évoqué dans notre précédente chronique, c'est parce qu'Akamatsu en rajoute une couche pour ouvrir le bal de cet avant-dernier volume. Car quand les immortels se retrouvent, le sujet de prédilection est... Le nombre de fois où Tôta a couché avec chacun des membres de son harem. La grande classe, et une tentative d'humour frivole qui tombe totalement à plat.
Néanmoins, on espérait que le niveau serait relevé lorsque le volume aborderait le vif de son sujet : Le début de la bataille finale contre Yolda Baoth. Pour apprécier tout ce segment, il faudra essentiellement accepter la démarche de l'auteur, présente depuis un moment déjà. L'ensemble est assez foutoir, les rebondissements venant par des idées sorties du chapeau, et on peine souvent à comprendre le pourquoi du comment, le rôle de certains personnages, et tout simplement certaines finalités. Reste que quelques facilités permettent de cadrer certains aspects essentiels, surtout en ce qui concerne un certain lien avec ce cher Negi Springfield. Dès lors, tout porte à croire que ce combat final saura trouver une conclusion dans le tome suivant, sans avoir à être expédié. Néanmoins, la saveur actuelle est bien en deçà du climax de l'arc du monde magique de Negima !, terriblement frétillante et dont les fans se souviennent encore très certainement.
Il reste tout de même de bonnes idées, notamment celle du développement de Gengorô qui permet à Akamatsu de pousser encore plus loin les facettes des immortels, en jouant ici sur les codes de l'isekai. Celui lui permet aussi d'évacuer un certain ras-le-bol (modéré) sur notre société contemporaine et, encore une fois, faire le pont avec son ascension politique. Plus la fin de UQ Holder approche, et plus la frontière entre l'artiste et l'homme politique se rapproche.
Il ne reste donc plus qu'un tome avant la conclusion de la grande aventure entamée par Negima, chez nous en 2005. La lecture de l'ultime volet sera forcément forte et symbolique, mais elle ne revêt malheureusement pas l'attente que l'on espérait, la faute à un récit foutraque d'un auteur bien trop en roue libre.