Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 04 Juin 2024
Alors que des impurs déferlent sur l'île de Tsuchimikado, un combat crucial s'apprête à se jouer dans les strates inférieures de Magano. Rokura et Tenma joignent leurs puissances pour lutter contre le puissant Yûto, dont les ambitions demeurent floues. Mais si l'Étoile jumelle souhaite prendre sa revanche sur son ami d'enfance et stopper ses desseins, Tenma cherche à honorer les desseins d'Arima en donnant lieu à la singularité qui permettra de sortir de la boucle d'événements qui se produisent de manière répétée.
L'arc en cours est certainement le plus intense que Yoshiaki Sukeno ait développé dans sa série à ce stade. Par un assaut des basaras, l'auteur a développé un affrontement capital pour l'intrigue de sa série, une véritable guerre entre les deux camps où les révélations furent nombreuses, et où plusieurs personnages ont trouvé la mort. On pouvait toutefois s'attendre à ce que cette frénésie atteindre un nouveau cap étant donné que le combat tant attendu contre Yûto s'apprête à se produire. Et effectivement, le dix-neuvième volume figure parmi les plus importants de la série pour l'heure !
C'est donc bien cette bataille capitale qui occupe tant la majorité du tome qu'une grande part de notre attention. La situation sur l'île de Tsuchimikado ne sert ici qu'à appuyer ce qui se déroule dans Magano, et n'est donc guère mise en avant. Et à titre logique, puisque l'auteur a fort à faire avec le conflit face à Yûto, un moment qui devait forcément rimer avec des avancées scénaristiques d'ampleur. Ce n'est pas tant du côté de Rokuro que ces développements se font, mais plutôt du côté de Tenma et de Yûto. Tous deux gardaient encore une sorte de masque pour les rendre détestables à leur manière, tout en présentant des nuances qui ne demandaient qu'à être explorées. Le plus puissant des Généraux célestes voit à son tour son arc de personnage clos, Yoshiaki Sukeno apportant les révélations attendues et qui font sens par rapport à tout ce qui est planté autour du garçon depuis sa première apparition. Concernant Yûto, on sent que le mangaka en garde sous le coude, mais il est appréciable de voir l'antagoniste du récit creusé et ne pas rester dans le manichéisme qui le caractérisait dans les premiers tomes.
Et que ce soit ces fameuses révélations, l'affrontement en cours ou le rebondissement de fin de tome, Twin Star Exorcists vient confirmer de nouveau son statut. L'œuvre de Yoshiaki Sukeno ne prétend en aucun cas bousculer les standards, aussi les différents éléments restent dans un cadre classique, le même classicisme qu'explore l'auteur depuis le premier tome. Mais à ce stade, le récit a gagné en ambition et Sukeno en assurance. Tous les événements proposés par le tome répondent à un plan que l'artiste semblait avoir orchestré, ce qui les rend d'autant plus efficaces, parfois tragiques, parfois épiques.
Et en termes d'époque, difficile d'ignorer le segment final de l'ouvrage, un moment si attendu qu'on imaginait bien qu'il aurait lieu à un tel instant. Et pourtant, grâce à des planches qui fournissent ce que Sukeno a fait de mieux en termes de narration, difficile de ne pas être pris dans ce récit et dans cette bataille aussi cruciale et dramatique. Il serait difficile de développer tout en laissant la surprise intacte, aussi on ne peut que profiter de ce moment pour rappeler l'efficacité de l'œuvre, la belle gestion du mangaka de ses intrigues et sous intrigues, de rappeler l'importance de la trame amoureuse de laquelle les personnages ne détournent jamais les yeux, et confirmer que Twin Star Exorcists est un manga qui n'a plus grand-chose à envier aux mastodontes du shônen d'action du moment.