Trèfle - Double Vol.1 - Actualité manga
Trèfle - Double Vol.1 - Manga

Trèfle - Double Vol.1 : Critiques

Clover

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 11 Septembre 2009

« Ces enfants sont capables d’utiliser la magie … Le gouvernement a commencé à les rechercher à travers le pays, il y a de cela dix ans … »

Passé, futur, autre monde ? On ne sait pas vraiment dans quoi l’on plonge en ouvrant ce premier volume double de Trèfle, qui regroupe donc deux tomes classiques. Ce que l’on sait ? Un étrange gouvernement, possédant un certain pouvoir, a découvert des enfants dotés de dons exceptionnels. Pour les « marquer », on utilise des trèfles à une, deux, trois et quatre feuilles. Mais tout ça, on ne l’apprend que bien après. Ce que l’on sait ? Kazuhiko doit conduire Suh dans un endroit qu’elle seule connaît, tout en la protégeant des Azlight. Bon. Mais qui sont ils, pourquoi souhaitent ils mettre la main sur Suh, que recherche la jeune fille … Tout cela reste bien longtemps dans l’ombre, et ce n’est que plus tard que l’on apprendra le statut de Suh, son pouvoir. Petit à petit, on comprend ses rêves, sa solitude et sa souffrance. On se concentre, au fur et à mesure, exclusivement sur elle, oubliant le monde si singulier créé par les CLAMP. Rien d’autre ne compte que les sentiments de la jeune trèfle à quatre feuilles, son histoire et ses grands yeux vert. A elle toute seule, l’héroïne incarne le rêve et la poésie, mais les mangakas ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Tout le récit se base alors sur une chanson, très présente dans l’univers de la narration, peut être parfois un peu trop. Tout est porté par ces paroles qui ne nous paraissent importantes que tardivement.

Trop de mystères subsistent, trop de silences sont encore là. D’ailleurs toute cette ambiance aura de quoi surprendre à la première lecture : il faut s’accrocher jusqu’à ce que l’on ait une révélation à laquelle se retenir, c’est bien là l’un des seuls défauts de ce premier volume. La fin du manga, quant à elle, nous suggère habilement un retour dans le passé pour le prochain tome, ce qui ne peut que nous mettre l’eau à la bouche. Oluha, Kazuhiko et l’amour de Suh, sa passion et ses rêves, tout ceci laisse présager d’excellents moments. Ce monde irréel nous entraîne dans la danse, au rythme douloureux d’une chanson nommée « Trèfle », sans que le lecteur ait son mot à dire. Les sourires d’attendrissement côtoient l’émotion très forte que les mangakas arrivent à faire passer pour qui sait lire entre les lignes, entre dans le monde de Suh et tente de la comprendre. L’intérêt est alors de la suivre elle et uniquement elle, ici par les yeux de son protecteur. Alors on n’apprend que ce qu’il veut bien découvrir, on ne précède pas la narration qui nous emporte littéralement et fait de nous ce qu’elle veut. Le seul réel problème de Trèfle, c’est la difficulté qu’il dégage et, par là, la lecture qui n’est pas accessible à tous. Sinon, ce premier volume est un condensé de sentiments touchants et superbes, un beau moment de poésie à passer. Et malgré le peu de contenu, il faudra du temps pour venir à bout de ces quelques deux cent quarante quatre pages !

Mais l’originalité continue encore et toujours ! Ainsi, lorsque l’on feuillette les pages, on n’y trouve … pas grand-chose. Le manga est globalement vide, et aucune nuance n’est apportée aux graphismes. Tout est noir ou blanc, le gris est rare et les dégradés tout simplement absents des personnages. Cette mise en forme, totalement déstabilisante, convient plus que bien à l’esprit du manga, le rendant encore plus mystérieux et peu révélateur. Tout est fait pour se perdre, et pourtant les dessins et le cadrage sont toujours pertinents, afin de sublimer des paroles ou des actions. Tout est alors savamment pensé, et l’on ne peut que féliciter les CLAMP pour cette œuvre de maître. Celles-ci conservent tout de même le style qui leur est propre : visages fins et corps élancés, regards éperdus et sourires tristes sont au programme … Au final, le dessin est à la fois très simple et hautement complexe. Car pour des pages aussi vides, il fallait bien ce niveau d’excellence pour ne pas décevoir complètement. Un tour de maître ! Soutenu par une réédition de qualité, même si l’on ne peut que regretter le rouge de la couverture (où sont passées les sublimes couvertures de la première édition ?), ce manga est un petit chef d’œuvre. Les pages de l’œuvre, bien que de bonne qualité, sont malheureusement trop fines pour supporter tout le noir des trames. Peut être qu’une amélioration supplémentaire aurait pu être apportée à ce niveau, mais le prix est déjà élevé pour cette petite perle, qui ne contient qu’une faute, vite oubliée.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs