Trace Vol.1 - Actualité manga
Trace Vol.1 - Manga

Trace Vol.1 : Critiques

Trace - Kasôken Houi Kenkyûin no Tsuisô

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 17 Septembre 2018

Critique 2
Koga Kei, à l'origine expert dans la police scientifique japonaise, nous livre avec son manga Trace-experts en sciences médicolégales une version certes romancée du métier, mais plus proche de la réalité que la célèbre série américaine.
Sawaguchi Nonna a concrétisé son rêve, celui de travailler en tant qu'expert en sciences médicolégales au sein de la police scientifique. Malheureusement pour elle, la réalité du métier est bien différente, car au lieu de résoudre des crimes, elle décortique des mégots et des vêtements à la recherche de traces génétiques pour justement permettre aux véritables enquêteurs de résoudre les affaires. Mano Reiji, lui aussi expert, est à la recherche de celui ou ceux qui sont à l'origine du massacre de sa famille. Un brin asocial, il va devoir prendre en charge la jeune femme qui à ses côtés découvrira qu'il n'est pas évident de faire ce travail, mais avant tout que la recherche de la vérité est le seul objectif qu'ils doivent poursuivre. Même si celle-ci est loin d'être reluisante...
Peu de manga traitent du sujet de la police scientifique. D'ailleurs, ce thème est davantage réservé aux séries tv ou aux romans. Mais le fait que l'auteur soit lui-même issu du milieu donne un petit côté réaliste. En effet, on est bien loin d'un Horatio qui débarque et flingue à tout va après avoir retiré ses lunettes et sorti une phrase bien sentie.Non, ici, pour ceux qui l'ignorent encore, on est dans un laboratoire et on triture des objets issus de scènes de crimes ou prélevés sur les victimes et mis en cause afin de déterminer si ces éléments amènent des précisions sur les événements dans le but de soutenir les policiers dans leurs enquêtes. Ensuite, c'est à ces derniers de faire en sorte d'élucider l'affaire.Bref, tout en y contribuant, ce ne sont jamais les experts qui résolvent les enquêtes.
Aussi, le fait que Nonna et Mano restent dans un rôle qui les cantonne à uniquement prélever du sang ou de l'ADN est très intéressant, évitant les écueils. Disons qu'il s'agit là d'une sorte de guide explicatif du métier. Bien que ne sachant pas comment fonctionne la police scientifique nipponne, il reste que généralement les agents ne sont pas polyvalents. Par exemple, la section balistique ne va pas débarquer pour prendre du sang sur une arme. Elle se contentera de vérifier si elle a servi pour un crime ou un braquage, voire la comparer avec des douilles venant d'une autre affaire. Elle laissera le soin de prélever les fluides corporels aux experts médicolégaux tels que nos héros.Concernant les enquêtes en elles-mêmes, il est appréciable de ne pas avoir droit à des histoires de grands bandits ou de tueur en série. Ce sont ici des faits divers qui ont malheureusement leur place dans notre réalité.On peut aussi apprécier les moments où les personnages sont sortis du labo, histoire de rappeler que ce ne sont pas des superhéros, un élément qui revient souvent au cours du récit. Ils ont une vie sociale et des déboires.Et les petits apartés de l'auteur sur les termes de la police sont instructifs tout en étant rigolos. 
Pour ce qui est du dessin, il est juste ce qu'il faut de réaliste, les personnages ne partant pas en SD toutes les deux secondes même lors de passages humoristiques. Ce qui ne l'empêche pas d'être quelquefois grossier, quand le mangaka se permet des angles un peu moins conventionnels notamment. Mais ce trait léger défaut n'enlève rien à l'histoire. Cette simplicité qui se dégage parfois sert parfaitement l'histoire. Tout comme le découpage parfaitement maîtrisé. Le dernier chapitre est d'ailleurs particulièrement bien mené avec ses rebondissements à répétition qui nous entraîne à quasiment revivre l'affaire plusieurs fois pour bien comprendre les tenants et les aboutissants.
Quant au travail de l'éditeur, il est encore une fois bien accompli. L'encre ne bave pas et il n'y a pas de fautes. La sobriété de la couverture, calquée sur l'originale hormis le placement du titre, indique tout de suite aux lecteurs que l'ambiance ne va pas être tout le temps à la rigolade.
Ce manga est donc un bon mélange entre un récit basé sur des faits réels et un brin romancé avec le triste passé du héros. Il serait distrayant d'en voir un peu plus sur la vie au laboratoire la prochaine fois, entre autres les autres divisions et sections. Et on espère aussi de nouvelles enquêtes aussi bien faites et intéressantes que celles de ce premier volume.


Critique 1

Venue tout droit des éditions Tokuma Shoten et plus précisément du magazine Comic Zenon (le magazine d'Arte, Angel Heart 2nd Season, Assassins...), Trace est la toute première série de Kei Koga. Lancée en 2016 et toujours en cours au Japon actuellement, cette oeuvre nous propose une immersion dans un métier bien spécifique. Les éditions Komikku semblent aimer ce genre de titre. Ainsi, après Tokyo Therapy en 2016 qui tentait maladroitement de nous faire découvrir le travail de psychologue clinicien, cette fois-ci c'est à la découverte des experts en sciences médicolégales que l'on part !

Marquée par les super-héros que l'on voit à la télé comme Scorpion-Man, Nonna s'est orientée vers la police scientifique, dans le but de rendre la justice... Mais en commençant à travailler pour le laboratoire de la police scientifique de Tokyo en tant que technicienne en formation, elle s'attendait à quelque chose d'un peu plus passionnant ! Finalement, son job consiste surtout en toutes sortes d'analyses pour le compte de la brigade criminelle du département de la police métropolitaine de Tokyo, et elle reste donc enfermée. Néanmoins, sa formation et sa vision du travail risquent de commencer à être bousculées avec le retour, après une longue absence, de Reiji Mano, considéré comme l'un des plus brillants experts médicolégaux. A son contact, Nonna va pouvoir apprendre beaucoup de choses sur son métier, à travers de sombres affaires allant des meurtres aux viols. Pourtant, Mano n'a, au premier abord, pas du tout un caractère facile, et, surtout, semble renfermer en lui un terrible objectif...

Autant vous le dire tout de suite: si, avec Trace, vous recherchez avant tout un manga d'enquête, sachez que vous faites fausses route. Chacune des trois affaires de viols/meurtres de ce premier tome sont très, très classiques. Elles sont me^me à peine évoquée pour les deux premières, tandis que la troisième propose quelque chose de prévisible. Car dès le départ, on comprend que l'intérêt de la série n'est pas dans les morbides affaires en elles-mêmes, et que ces dernières sont là presque uniquement pour servir le véritable intérêt du titre: nous faire découvrir les spécificités du travail d'expert médicolégal dans la police scientifique. Si plusieurs séries télévisées ont déjà bien abordé le sujet, il est intéressant de retrouver ça en manga, d'autant plus que Kei Koga a un atout indéniable sur le sujet: comme il le dit brièvement dans sa petite postface, avant d'être mangaka il est lui-même expert médicolégal. De ce fait, il nous en fait bien profiter en évoquant pas mal d'aspect avec ce qu'il faut de détails: les analyses d'ADN, la manière de dénicher la vérité, les contraintes spécifiques, par extension pas mal de petites infos (souvent déjà bien connues) sur notre anatomie par exemple (comme l'héritage génétique)...

Les seules choses que l'on pourrait reprocher à l'auteur, c'est d'adopter pour l'instant un schéma très linéaire, et de proposer une narration assez basique sur les différentes informations (les phases instructives sont un peu évoquée en bloc, par une narration externe). Néanmoins, il cherche intelligemment à entrecouper tout ça de phase un peu plus "détente", comme quand on voit Nonna et ses collègues sortir ou prendre un verre. Des passages eux aussi très classiques et assez brefs, mais assez bien disséminés, et permettant aussi d'entrevoir d'autres aspects du travail (les contraintes concernant la boisson, par exemple).

En dehors de tout ça, Kei Koga parvient tout de même à installer un fil conducteur encore peu en vue, mais qui existe bel et bien. On l'apprend dès les premières pages, Reiji Mano a connu dans son enfance un drame traumatisant, et on comprend très vite qu'il n'est pas revenu par hasard et qu'il compte bien rendre justice lui-même.

Enfin, les personnages, bien que classiques, restent assez bien campés. Entre Nonna qui a beaucoup à apprendre et à endurer dans le découverte du métier, et Mano qui peut paraître parfois froid et a des idées arrêtée sur son travail, on tient un duo principal assez efficace. De même, on reste intrigué par le rôle futur de l'inspecteur Toramaru, qui a un lien avec Mano... Les autres personnages, il faut l'avouer, font quand même plutôt de la figuration.

Concernant les dessins, il y a quelques relâchements dans les visages parfois, mais dans l'ensemble c'est propre, assez dense, et suffisamment précis dans les décors et dans les aspects techniques.

En somme, Trace s'offre une entrée en matière qui manque peut-être un peu de rythme, mais qui s'avère emballante, car l'auteur sait nous plonger avec pas mal de détails dans son sujet.

L'édition française est dans les standards de Komikku: papier et impression de très bonne qualité, adaptation graphique soignée... A la traduction, Masaya Morita trouve un très bon ton, assez pointu sans jamais être complexe. C'est assez didactique et on comprend facilement tout, ce qui est un excellent point.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Persmegas

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs