Toutes folles de Pantsu - Actualité manga
Toutes folles de Pantsu - Manga

Toutes folles de Pantsu : Critiques

Pantsu ga daisuki

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 15 Octobre 2021

Masako Yoshi est assurément l'une des autrices les plus emblématiques de Black Box, puisque c'est avec elle que l'éditeur a fait ses débuts en 2013, via la publication successive des séries Comment ne pas t'aimer, Manabu et Du haut de mon monde. Tâchant généralement d'être fidèle à ses artistes, l'éditeur a ensuite continué de nous faire découvrir cette mangaka, avec Très cher Mozart en 2014, puis avec le triptyque Histoires de femmes en 2018... Et en cet automne 2021, l'autrice est à nouveau de retour dans notre pays avec trois one-shot parus fin septembre. Après être revenus sur Haru Ru Ru Ru - Petits contes de printemps et Goodbye Santa Claus, les deux premiers ouvrages qui étaient des recueils d'histoires courtes, intéressons-nous cette fois-ci au troisième et dernier livre, Toutes folles de Pantsu.

De son nom original Pantsu ga daisuki (littéralement "J'adore les petites culottes"), cet ouvrage d'environ 230 pages compte, au fil de 13 chapitres (plus un chapitre bonus), une histoire complète. Et on peut dire que, par rapport à tout ce que l'on connaissait de Masako Yoshi en France jusqu'à présent, celle-ci dénote un peu: alors qu'elle était jusque-là fidèle au genre du shôjo et aux éditions Shûeisha (avec des oeuvres essentiellement prépubliées dans le magazine Margaret), ici la mangaka s'est essaie au seinen, avec cette oeuvre qui fut prépubliée en 1986 aux éditions Shôgakukan et plus précisément dans le magazine Big Comic Spirits, un magazine que l'on connaît bien en France pour avoir accueilli un paquet de mangas célèbres comme Amer Béton, 20th Century Boys, Bonne nuit Punpun!, I am a Hero, Chiisakobé, etc, etc...

Toutes folles de Pantsu nous immisce donc auprès de Wataru, un étudiant dont le grand frère est décédé dans un accident il y a quelques années, en laissant derrière lui une veuve, Miwa, un petit garçon, Tsutomu... et une boutique de lingerie. Le jeune homme vit donc désormais seul avec son jeune neveu et sa belle-soeur, tout en devant parfois travailler à la boutique de lingerie familiale, ce qui lui a valu d'être surnommé Pantsu par certains potes. Wataru a toutefois un secret qu'il n'a jamais pu avouer: depuis sa plus tendre enfance, il est éperdument amoureux de Miwa, belle-soeur qui a toujours été douce et attentionnée, auprès de qui il a grandi. Il se doute bien qu'il n'aurait aucune chance avec elle: elle est plus âgée avec ses 28 ans, elle le considère peut-être encore comme un gamin, elle a un enfant... et puis, essayer de lui avouer son amour, ce serait peut-être une forme de trahison envers son défunt frère. Mais pendant l'été, son délicat quotidien risque fort de basculer dès lors qu'il rencontre, dans la boutique de lingerie, une lycéenne plutôt invasive: Yukari, jeune fille sûre de sa beauté (et elle a bien raison, vu qu'elle fait facilement tourner les têtes des garçons), très taquine, et qui risque de mettre d'autant plus de zizanie dans la vie de notre héros qu'elle pourrait, à terme, devenir sa nouvelle soeur. En effet, il semblerait que le père de Yukari, un célèbre écrivain, ait des vues sur Miwa, voire qu'il entretienne déjà une relation avec elle...

Toutes folles de Pantsu est une tranche de vie teintée d'humour et de sentiments, un poil plus mature que ce que l'on pouvait voir en shônen ou shôjo (ne serait-ce qu'avec la boutique de lingerie, le défunt frère, la possibilité de remariage, l'amour du héros étudiant pour sa belle soeur plus âgée...) qui s'inscrit dans la droite lignée de ce qui pouvait se faire à l'époque, et qui s'en sort très honnêtement en enchaînant à assez bon rythme les petites péripéties. Masako Yoshi livre une succession de moments de vie ou de mésaventures souvent rendues hautes en couleurs par une galerie de personnages bien vivante, assez légère, dont les caractères sont franchement bien exploités... ce qui n'empêche aucunement la mangaka de mener correctement son fil rouge autour du trio Pantsu/Miwa/Yukari. Tout en ayant peur de voir sa précieuse belle-soeur s'éloigner de lui, notre héros a l'occasion de côtoyer de toujours plus près Yukari, une jeune fille qui séduit en ayant quelque chose d'assez insaisissable, tantôt franchement taquine voire moqueuse, tantôt plus bienveillante. La situation risquant de changer le quotidien de Pantsu, celui-ci risque fort de devoir prendre certaines décisions, ne serait-ce que peut-être avouer ce qu'il a sur le coeur depuis longtemps... mais pour quel résultat ? A vrai dire, la seule petite déception proviendra d'une issue qui n'en est pas vraiment une, la fin gardant somme toute une part assez évasive, ce qui pourra déplaire.

Pour le reste, la mangaka continue d'affirmer son style avec cette série: tout en gardant une expressivité et un dynamisme typiques des années 80, Masako Yoshi livre un trait un peu plus adulte que dans les deux autres ouvrages parus en France en septembre, ou même que dans la plupart des shôjo parus chez Black Box il y a quelques années.

Au bout du compte, Toutes folles de Pantsu, c'est surtout une tranche de vie mêlant romance assez adulte et comédie réjouissante, et portée par un ton et un style qui sont dans la droite lignée des grands représentants du genre dans les années 80. Si vous aimez Maison Ikkoku de Rumiko Takahashi, Sesame Street d'Izumi Matsumoto ou encore Stop!! Hibari-kun! de Hisashi Eguchi, cette lecture devrait très facilement vous plaire !

Du côté de l'édition française, on retrouve à la traduction Sébastien Descamps, déjà à l'oeuvre sur Haru Ru Ru Ru et sur Goodbye Santa Claus, et qui livre une nouvelle fois un travail clair, dont l'aspect très vivant colle bien à l'ambiance du récit. Le lettrage de Mathilda Rousseau est également soigné. Tout comme dans les deux autres parution de septembre de Masako Yoshi, le papier est un peu transparent, mais reste surtout bien souple et permet une bonne qualité d'impression. On appréciera également beaucoup la présence d'une première page en couleurs puis de 9 pages en bichromie.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs