Torches d'Arkylon (les) Vol.2 : Critiques

Accompagné du paladin Alcuriel, le duo Arkaïs/Sombrelune poursuit son périple semé d'embûches vers une aventure dont ils peinent encore à cerner tous les tenants et aboutissants. Malgré les attaques d'Hécate et Craven, ils s'extirpent tant bien que mal de Méchaab, mais ne tardent pas à chuter (c'est le cas de le dire) vers de nouveaux problèmes. Les voici désormais en train d'aider le chante-guerre demi-ogre Aldéus et son fils Bardéus à retrouver leur Hibook, un oiseau-livre détenteur d'un savoir ancestral, mais la forêt où ils se retrouvent regorge de dangers...

Avec ce deuxième volume, on entame enfin du totalement inédit en volume relié, par rapport à l'édition d'Akata qui n'avait connu qu'un seul volume ! Après un premier tome qui avait été une très bonne surprise, on a donc hâte de se plonger dans la suite des aventures d'Arkaïs, de Sombrelune, de Lou et des autres... mais le premier constat sera sur l'édition: ce deuxième volume comporte pas mal de fautes d'orthographe et de conjugaison qui laissent devine un problème de relecture, et c'est forcément dommage. On sent également que cette auto-édition n'est pas encore parfaitement rodée en voyant quelques cases un peu "amputées" dans la reliure, ce qui oblige parfois à ouvrir comme une brute le livre pour pouvoir lire certaines cases. Enfin, et c'est peut-être un problème qui ne touche que moi : les pages couleur reviennent à trois reprises au début de mon volume (ce qui n'est pas hyper dérangeant, mieux vaut ça que des pages manquantes ou que des couacs de ce genre en milieu de tome !). Pour le reste pourtant, la volonté de bien faire avec cette édition reste évidente: le papier est bon, l'impression aussi, les choix de polices d'écriture sont soignés, les pages couleur sont un plus agréable, et les pages bonus en fin de tome sont toujours aussi nombreuses et intéressantes, en montrant bien toute l'implication de Michaël Almodovar dans son oeuvre. On appréciera aussi le petit remerciement aux éditions Akata dans la postface, qui tend à confirmer que le "divorce" entre l'auteur et l'éditeur a dû plutôt bien se passer.

Mais revenons à l'oeuvre en elle-même, qui globalement ne déçoit pas avec ce deuxième tome. Toujours poursuivis par leurs ennemis Hécate et Craven entre autres, et devant se confronter à d'autres adversaires coriaces (notamment dans la forêt), Arkaïs, Sombrelune et Alcuriel ont fort à faire, et l'auteur ne manque pas de petites idées plus ou moins perchées et amusantes pour rendre son action plus fun, on pense évidemment ici aux effets indésirables qu'a sur Arkaïs l'espèce de champignon qu'il mange dans la forêt, juste avant d'affronter un monstre, ce qui donne lieu à un gros moment d'humour, même si l'auteur a tendance à un petit peu rallonger son gag. Mais surtout, cette première "mission" qui les attend dans ce tome leur permet d'en apprendre un peu plus sur certaines choses, comme les Hibooks, ou surtout ce qu'est l'artefact (par la même occasion, ça explique le titre de la série).

Michaël Almodovar distille ainsi nombre de petits éléments (bestiaire, mythologie, races...), qui continuent de renforcer l'univers fantasy... tandis que l'univers réel, lui aussi, reste bien présent. Il ne faut pas oublier que le récit d'Arkaïs et de Sombrelune semble être avant tout une histoire racontée par Lou à son fils dans le coma dans notre monde... Mais est-ce une simple histoire ? La jeune mère a de plus en plus de doutes, tant la fiction et la réalité paraissent commencer à s'embrouiller dans sa tête. Y aurait-il là des réponses à ses questions, voire une solution pour sauver son fils ? Hélas, Cédric, censé être son plus proche allié pour sauver son fils, subit les frasques de collègues handicapants... Lou pourra-t-elle compter sur lui pour tenter de lever la vérité ? Qu'apprendra-t-elle sur l'auteur des numéros d'Arkylon ?

Visuellement, le travail d'Almodovar reste un vrai plaisir, surtout pour l'énergie que ses planches dégagent toujours. L'auteur soigne plutôt bien le design de ses quelques créatures ainsi que celui des différentes races croisées, et offre quand c'est nécessaire des décors suffisamment travaillés pour nous immerger avec une certaine crédibilité. On appréciera aussi les petites différences de style entre les moments dans le monde fantasy et ceux dans notre réalité, ces derniers ayant quelque chose d'un peu plus doux et réaliste.

Globalement, la série confirme donc son potentiel avec ce deuxième tome prenant et bien mené !