Ton visage au clair de lune Vol.1 - Actualité manga
Ton visage au clair de lune Vol.1 - Manga

Ton visage au clair de lune Vol.1 : Critiques

Uruwashi no Yoi no Tsuki

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 02 Novembre 2022

Durant la décennie dernière, Mika Yamamori a séduit le lectorat français avec Daytime Shooting Star. Malheureusement, depuis, l'autrice avait disparu de nos radars, ce bien que la mangaka a une belle poignée d'oeuvres à son actif. En cette dernière partie d'année 2022, c'est finalement par les éditions Pika que l'artiste fait son retour avec sa dernière série en date : Ton visage au clair de lune.

Au Japon, c'est en 2020 que le récit est lancé, dans les pages de la revue Dessert de la maison Kôdansha, et sous l'intitulé original Uruwashi no Yoi no Tsuki (que l'on peut traduire par « Belle lune du soir » et qui fait un jeu de mot avec le prénom de l'héroïne). Quatre opus ont actuellement été édités, montrant que le récent bébé de Mika Yamamori a de beaux jours devant lui.

Par sa silhouette et son visage, Yoi a le profil d'un joli garçon, au point de faire des ravages chez la gente féminine et d'être surnommée « le prince ». Ce statut, la demoiselle n'a eu d'autre choix que de l'accepter, un peu contre son gré. Car elle reste une lycéenne qui n'a encore jamais séduit qui que ce soit en tant que telle. Les choses vont commencer à changer suite à sa rencontre avec Ichimura, celui qu'on appelle « le deuxième prince » aussi bien par sa beauté que par son statut social. Rapidement, le garçon montre un intérêt pour Yoi, mais pas en tant que « prince ». Le garçon se jouerait-il d'elle ? Il n'en n'est rien, et leur relation s'approfondira tandis que la jeune fille apprendra à accepter la sincérité de son camarade.

La figure du personnage féminin aux traits de beau garçon est quelque chose de récurrent dans la comédie sentimentale lycéenne. Avec cet archétype, ce sont surtout les demoiselles qui sont éprises d'un tel personnage. Dans son dernier récit en date, Mika Yamamori reprend donc cette figure pour en déjouer certains codes et développer un propos. C'est ainsi que Yoi nous est présentée comme une lycéenne désabusée, acceptant ce rôle de « prince » malgré elle, et ne cherchant même plus à convaincre autrui de sa féminité. On s'y attend, sa rencontre avec le beau Ichimura changera les choses, par un rendu des plus réussis de la part de la mangaka.

Alors, les interactions entre les deux protagonistes se révèlent assez rapidement pétillantes et savoureuses, non sans humour et ambiguïté, le comique étant souvent centré sur une Yoi presque sonnée qu'un garçon puisse s'intéresser à elle en tant que fille. Mais loin de moquer cette dernière, le ton développé signe surtout la fraîcheur de ce premier tome, une ambiance aussi due à la sincérité insouciante du garçon qui n'hésite jamais à mettre les pieds dans le plat. De quoi déstabiliser encore plus Yoi, et par conséquent amuser le lecteur.

Mais derrière ce programme, Ton visage au clair de lune cache une intention plus sérieuse, comme si cette idée de stéréotypes cachait un propos. C'est le cas, l'évolution du binôme permet à chacun des deux de remettre en question l'image que renvoie l'autre. Yoi n'est pas un garçon manqué, tout comme Ichimura n'a jamais demandé à être à part, tandis que son statut de bourgoie semble avoir été largement extrapolé. Dès lors, la relation entre les deux gagne une certaine tendresse et devient plus touchante, aboutissant même à une fin de volume quelque peu surprenante. Il n'en faut alors pas plus pour nous convaincre de poursuivre la lecture, tant la curiosité de voir ce que deviendra le duo est forte.

Et si cet ensemble demeure efficace, c'est aussi bien par cette intrigue aux différents tons que par le trait raffiné de la mangaka. Délicate, expressive et emplie d'une certaine pureté, sa patte fait immédiatement mouche, ne serait-ce pour donner du charisme et de l'envergure aux deux protagonistes.

Ton visage au clair de lune, sur ce premier tome, montre moult subtilités par une romance pleine de finesse, aussi amusante que touchante quand il le faut. Dès lors, on en attend beaucoup de la suite.
Côté édition, Pika livre une bonne copie avec un ouvrage au papier solide, à la belle couverture dont la maquette est signée Noémie Chevalier, et une traduction de Manon Debienne efficace dans sa retranscription des diverses intonations de ce début d'oeuvre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs