Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 17 Octobre 2013
Envoyé en mission chez un yakuza violent, Kato est ressorti de là en semant un peu involontairement le chaos autour de lui. Prêt à tout pour échapper à la mort, il a laissé derrière lui un bâtiment en feu, avec plusieurs arrestations à la clé.
L'horreur des bas fonds de Tokyo s'imprègne de plus en plus en lui... mais l'effraie de moins en moins, puisqu'il commence même à y prendre goût. Alors quand son boss Asamura avoue le tenir déjà en haut respect, ce goût pour son nouveau "travail" se renforce encore. Pourtant, il pourrait bien déchanter un peu quand Asamura va lui coller un partenaire antipathique : Aiba, ambitieux, prétentieux, et qui va le traiter comme un moins que rien.
Sorti indemne de l'incendie qu'il a provoqué, Kato prend goût à son travail, tandis que se renforce sa fascination pour Asamura, homme de l'ombre qui a décidément plus d'un tour dans son sac. Voici ce dernier en train de complimenter notre héros, qui en ressort valorisé et encore plus accroché à ce nouveau monde qui s'ouvre à lui. Mais Asamura reste une énigme : ne se comporterait-il pas ainsi avec Kato pour son unique intérêt ? Kato est en droit de se poser la question dès lors qu'apparaît Aiba, avec qui il va devoir faire équipe pour une première mission pas très ragoûtante : nettoyer des appartements à suicides. Kato découvre une autre facette, assez glauque et immonde, de son travail, doit apprendre à composer avec un partenaire pas du tout sympathique et qui le prend de haut, et doit alors remettre en cause sa conception d'Asamura : est-il réellement pour lui un homme de confiance, ou est-il un larbin =bon à tout faire ? L'énigme Asamura reste entière, mais dans tous les cas, le personnage intrigue. On regrettera quand même la rapidité des changements d'avis de Kato vis-à-vis d'Asamura.
Et pendant ce temps, Asamura doit faire face à un autre problème : accusé par Sabata, un petit yakuza prétentieux, d'embaucher des gamins pour vendre de la came sur le territoire des yakuzas, le boss de Kato fait face stoïquement. Mais Sabata ne compte pas s'arrêter là, commence à remonter les pistes... jusqu'à tomber sur Aiba. Ainsi les personnages s'entrecroisent-ils pour, au final, permettre à Kato de faire meilleure figure auprès d'Aiba. Pour le reste, l'intrigue autour de la vente de came et de la menace sur Asamura reste très superficielle, et il reste à voir si ce point sera de nouveau abordé plus tard.
Kato poursuit donc son petit chemin dans son nouvel univers, en connaissant des hauts et des bas, ainsi que des remises en cause de ce qu'il pensait, notamment en ce qui concerne Asamura. Il continue d'évoluer, gagne un peu plus l'estime d'un Aiba dont il sait toutefois qu'il ne faut pas totalement lui faire confiance, et c'est ensemble que ces deux-là entament en fin de tome une mission de recouvrement de dettes auprès d'un homme assez particulier : un otaku hardcore, de ceux qui fantasment constamment sur les personnages virtuels, et qui s'est endetté pour une raison bien précise. Tandis que les méthodes expéditives d'Aiba et celles plus compréhensives de Kato créent quelques étincelles, l'auteur est loin d'être tendre avec le milieu otaku qu'il croque de façon un peu malsaine et très pathétique, assez dérangeante, comme une autre forme de misère humaine. En creusant un peu, Kato pourrait pourtant découvrir que sa cible n'est pas aussi mauvaise que les précédentes, ce que le lecteur pourra mieux cerner dès qu'arrivera la raison pour laquelle il s'est probablement endetté. Cet arc commence de façon intéressante, et on a hâte de voir ce qu'il va donner par la suite.