Tokkô Vol.1 : Critiques L'éveil du diable

Tokkô

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 13 Novembre 2007

Cinq ans après le massacre de Machida, au cours duquel ses parents ont connu une mort aussi terrible qu’inexplicable, Shindô a pris la décision d’entrer dans la police. Affecté au secteur de Shibuya, il ne tarde pas à être confronté à des meurtres sauvages, liés à d’inquiétants individus à la force surhumaine. Ces zombies sont éliminés au sabre par Tokkô, une jeune fille appartenant à la section spéciale de la sûreté nationale…

On a affaire ici à un seinen, bien loin du style classique auquel on pense en évoquant le nom de Fujisawa…ce seinen se révèle entre le policier et le fantastique avec un soupçon d’humour – la touche façon Onizuka avec un humour décalé et pipi caca … qui marche toujours…
L’auteur met en place une trame assez lourde avec des parasites du corps humains qui vont embringuer des « soldats » appelés « prétas » qui vont tout réduire en charpie sur leur passage… on aura droit donc à des scènes époustouflantes assez gores avec de beaux membres coupés et de belles gerbes de sang ou encore de corps littéralement truffés de balles continuant leur lente avancée en zombie…

J’ai été agréablement surpris de voir en fait la quantité de clin d’œil à la mythologie japonaise et asiatique dans ce manga, en effet, on pourra comparé ce titre à un croisement entre Dororo de Tezuka paru chez Delcourt en 4 volumes et Kitaro le repoussant de Shigeru Mizuki en cours de parution chez Cornélius en 12 volumes à priori.

Je m’explique, on a ici comme protagoniste un héros Ranmaru Shindo et sa sœur Saya Shindo bien dotée par la nature… qui sont des rescapés du cataclysme de Machida… celui-ci aurait eu lieu alors qu’un tremblement de terre se serait produit quelques instants auparavant : on pourra ici noter la référence mythologique le namazu qui est, selon la mythologie japonaise, un énorme poisson-chat qui vit sous l’archipel du Japon, dans l’Océan Pacifique, et qui provoquerait les tremblements de terre qui frappent le Japon. D’après une autre légende, le namazu serait retenu par le haname-ishi, un immense pilier de pierre près du temple shintô de Kashima, et qui permettrait de le maintenir immobile. Le Dieu Kashima est le seul à maîtriser le namazu, en l’immobilisant sous le haname-ishi. On dit que le Dieu Kashima relâche parfois son attention, et le Namazu en profite pour causer des tremblements de terre…

Dans un deuxième temps, on peut observer la chef de la section 2 du Tokkô qui se balade avec un petit compagnon du même acabit que le fameux papa de Kitarô qui n’est autre qu’un oeil sur pieds dans la mythologie dispose d’une connaissance de l’occulte quasiment infinie ; quant à sa physionomie, elle est due à l’héritage de la reproduction traditionnelle des yokaïs…

Dans un 3ème temps, la référence à Maître Tezuka vient sans doute du fait de la quête du bien sur le mal ( chasseur de yokaïs ou de mushis ) par des héros armés de sabre tout comme dans Dororo qui je le rappelle est éborgné ( encore une référence yokaïesque… ) et en quête de ses membres ( ici membres au sens corporels c'est-à-dire bras, jambes, etc, et noncomme dans Tokkô où membres signifie coéquipier… ) à travers l’anéantissement des méchants esprits venus de la Terre…

Concernant le titre lui-même, je dois dire que j’ai été très agréablement surpris par le graphisme on ne peut plus soigné de Fujisawa, vraiment irréprochable, une mise en page assez classique pour un résultat étonnant !
Et bravo à Pika pour l’édition sur du papier de haute qualité, un encrage parfait et des couleurs brillantes sur les 30 pages ( ! ) d’intro…

Un titre, malgré le problème de non-fin ( à voir au volume 3… ) que je recommande!...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Daigoro
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs