Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 30 Septembre 2024
Récemment marqué par l'exécution injuste du vieux Toku et par son incapacité à soutenir Kogane, Oniyasha a, en plus, perdu contre Zôjirô le tournoi de danse entre la compagnie Shinza et la compagnie Kanze... du moins, la première manche ! Car le jeune prodige du dengaku ainsi que Yoshimitsu ont accepté d'organiser une seconde manche qui pourrait être l'occasion, pour notre héros,de laver l'honneur de sa compagnie voire plus encore. Seulement, il va falloir redoubler d'efforts, d'intelligence et de créativité, non seulement car le thème du prochain spectacle sera Yoshimitsu lui-même, mais en plus parce que l'Empereur sera l'unique jury !
Toute la première partie de ce volume se centre alors sur cette fameuse deuxième manche,entre les préparatifs et la représentation. Et derrière un schéma somme toute classique et linéaire, Kazuto Mihara effectue à nouveau de très bonnes choses dans l'abord de son sujet. Tout d'abord, dans ses représentations graphiques, le mangaka séduit facilement,notamment via quelques très efficaces découpages pour représenter la musique, et à travers de somptueuses pages de danse et sont même parfois assez métaphoriques pour souligner les objectifs de notre héros dans son art. Et ce sont précisément ces objectifs qui captivent le plus, tant Oniyasha veut mettre du sens dans sa représentation revue à sa sauce de "Sotoba Komachi", une pièce considérée comme un classique. Loin de chercher juste à séduire l'Empereur en le mettant en valeur dans le spectacle, le jeune garçon tâche, avec culot, de lui faire passer un message, car l'Art a aussi cette faculté de pouvoir s'adresser aux gens quelle que soit leur situation, de faire passer des choses et de potentiellement changer ce triste monde. Et il en sera de même dans la suite du tome où, après cette deuxième manche, Oniyasha continue de se questionner, notamment sur ce que peut apporter le sarugaku par rapport au dengaku, et surtout sur le corps, sur son utilisation (posture, équilibre, poids, occupation de l'espace...) et sur toute son utilité artistique pour exprimer l'état du monde.
Mais l'auteur ne s'arrête pas là, car à côté de ça c'est évidemment Zôjirô, le rival de notre héros, qui continue lui aussi d'être approfondi et d'évoluer. Ainsi découvre-t-on vite et plutôt bien tout une facette dramatique et pleines de regrets de son passé, avant de le voir se questionner suite à la nouvelle représentation d'Oniyasha, jusqu'à nous laisser sur de très belles perspectives dans la fin du volume. Ajoutons à tout ceci le cas de Kogane qui reste assez bien entretenu, et il y a de quoi attendre avec beaucoup de curiosité la suite !