The Unwanted Undead Adventurer Vol.1 - Manga

The Unwanted Undead Adventurer Vol.1 : Critiques

Nozomanu Fushi no Boukensha

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 01 Octobre 2020

Les récits de fantasy sont souvent populaires, et Meian l'a lui aussi bien compris ! Après l'humoristique isekai Konosuba en juin, l'éditeur a donc décidé de lancer fin août un autre manga du genre, mais toutefois doté d'une ambiance bien différente: The Unwanted Undead Adventurer, qui voit le mangaka Haiji Nakasone (jusque-là inédit en France, mais qui au japon a quelques titres à son actif plutôt dans le domaine adulte) adapter Nozomanu Fushi no Boukensha, un light novel inédit en France, écrit par Yû Okano, illustré par Jaian, et en cours depuis 2016 aux éditions Overlap avec actuellement 5 tomes au compteur. Le manga, lui, compte à ce jour 5 volumes lui aussi, et a été lancé l'année suivante, en 2017, dans le magazine Comic Gardo d'Overlap (magazine spécialisé dans l'isekai et d'où proviennent aussi Faraway Paladin, Arifureta et Hero Skill).

Nous voici ici, donc, dans un monde fictif avec son lot d'éléments de fantasy: aventuriers, guilde, créatures monstrueuses, donjons à explorer... C'est dans la petite ville de Marthe, au fin fond du royaume de Yahlan, que l'aventurier répondant au nom de Lendt Faïna exerce ses fonctions depuis dix années. Et quand bien même le jeune homme n'a jamais vraiment progressé en restant toujours aventurier de rang bronze, il n'a jamais laissé tomber et continue de partir à l'aventure et de remplir des missions. Mais sa vie risque bien de prendre un tournant inattendu quand, en partant seul dans le Donjon de la Lune et d'Eau, il se retrouve face à un imposant Dragon, une créature démoniaque qui normalement ne fréquente jamais ce donjon pour débutants. Ne faisant aucunement le poids, il se fait dévorer... mais alors qu'il aurait dû mourir, il a la surprise de se réveiller alors que le monstre est parti... seulement, il a désormais l'apparence d'un démon squelette ! Un parcours compliqué s'engage alors pour lui, dans l'espoir de pouvoir redevenir un humain en chair et en os...

Le premier constat à faire est d'ordre visuel, Haiji Kanasone dévoilant d'emblée un coup de crayon pouvant facilement impressionner dans son genre, et cela dès la première double-page avec son imposant et assez détaillé dragon. par la suite, le mangaka proposera toujours des planches riches et denses, avec des designs soignés (que ce soit pour les monstres, les humains ou notre héros si particulier), ainsi que des décors omniprésents autant au niveau du donjon que de la ville (celles-ci semblant tirée de photos efficacement retravaillées, et semblant d'inspiration occidentale médiévale). Qui plus est, c'est riche sans être surchargé, et ainsi les visuels restent toujours fluides y compris dans les moments un peu plus animés.

Mais d'animation (ou en tout cas d'action) il n'y a pas forcément beaucoup dans ce premier volume, celui-ci reposant surtout sur la découverte de son nouveau statut par Lendt et de la manière dont il va pouvoir l'appréhender. Il est évident que, bien qu'ayant toujours ses souvenirs et se conscience humaine, notre héros ne peut sortir ainsi du Donjon: son apparence squelettique lui vaudrait d'être massacré par les gens de la ville comme tout autre monstre, d'autant plus qu'il doit faire face à d'autres problèmes avec les difficultés de se mouvoir pour son corps uniquement fait d'os ainsi que l'impossibilité de communiquer/parler vu qu'il n'a plus de cordes vocales. Pour espérer s'en sortir, il lui faudra donc d'abord essayer de progresser dans son nouveau statut de mort-vivant jusqu'à devenir une goule, récupérer une forme de chair putride lui permettant difficilement de communiquer, et forcément espérer tomber sur des humains qui ne se rueraient pas immédiatement pour le massacrer et essaieraient de l'écouter... De ce côté-là, on pourra trouver que le récit progresse vite et peut-être un brin facilement puisque d'emblée Lendt tombe sur une jeune aventurière débutante très compréhensive et très serviable, mais au moins ça ne traîne pas pour rien et ça permet de consolider assez rapidement certains éléments de l'univers dès le tome 1.

Car The Unwanted Undead Adventurer ne devrait pas se limiter à la simple progression d'un mort-vivant pour redevenir humain, et esquisse déjà d'autres points assez intéressants, en tête desquels la place à part qu'a Lendt en ville: il s'intéressait à toutes les personnes qu'il côtoyait, apprenait des choses aux nouveaux-venus, accomplissait des tâches ingrates, servait d'intermédiaire pour la guilde... au point de faire baisser la criminalité de la ville et de redynamiser son activité. Si bien que pas mal de monde l'appréciait malgré son absence de progression, et que certains visages s'inquiètent de ne pas le voir revenir. Ce sont également quelques personnages secondaires sympathiques qui s'installent déjà, comme la gentille fille de chevalier Lina Lepage, l'hôtesse de la guilde, l'intrigante "chercheuse" Lorraine Vivier, ou encore le couple de la forge. Enfin, les premiers pas de Lendt dans son nouveau corps permettent d'évoquer certains concepts classiques mais toujours efficaces comme l'évolution substantielle ou la force spirituelle, et à travers notre héros on commence aussi à entrevoir certaines interrogations sur ce que sont les démons et sur leur lien avec les humains.

Au final, voici un récit de fantasy qui démarre de façon prometteuse, avec un petit univers bien posé et un concept de départ intéressant. Il n'y a plus qu'à voir comment les choses se développeront sur la longueur, mais le potentiel est bel et bien là !

De plus, on appréciera les quelques bonus venant bien enrichir ce court volume (même pas 150 pages pour l'histoire principale): une petite nouvelle de 6 pages écrite par le romancier d'origine, e tune petit chapitre bonus de 8 pages consacré à Lorraine.

Côté édition, c'est très plaisant avec une première page en couleurs, une bonne qualité de papier et d'impression, et une traduction soignée de Camille Duret qui s'avère toujours claire et qui s'adapte bien à certaines choses, comme la difficulté de notre héros à articuler quand il parle.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction