The Top Secret Vol.4 : Critiques

Après des mois d’attente, on peut se réjouir, enfin, de tenir entre nos mains le quatrième tome des aventures du labo n°9 de médecine légale de la police scientifique. Sous une magnifique couverture, quatre illustrations couleurs très appréciées et une page plastifiée, le récit commence. Nouveau tome, nouvelles histoires. Ici, c’est le meurtre de Kyoko Satonaka, une jeune pharmacienne, qui attire l’attention des inspecteurs. Car la jeune femme est assassinée dans le train, devant des témoins qui ne répondent pas à l’appel de la police et qui semblent disparaitre les uns après les autres. Un tueur en série sévit aux alentours de cette ligne de train, dans un schéma qui se complexifie au fur et à mesure. Peut être un peu trop, d’ailleurs. Le coup des multiples suspects est un bon départ, mais l’auteur se perd un peu dans ses explications. Pas que le récit en devienne brouillon ou négligé. Mais il est moins accrocheur, moins passionnant. Les précédents meurtriers avaient quelque chose de fascinant, d’inaccessible et d’horrible à la fois. Ici, si l’idée n’est pas mauvaise d’en faire juste un jeune homme un peu perdu et abandonné à lui-même, le tout manque d’impact. On attendait quelque chose de plus fort pour continuer dans la veine des tomes précédents.

Cependant, là où l’auteur s’améliore, c’est dans la façon d’aborder ses personnages principaux, les invariants de l’histoire. Aoki a déjà fait preuve de beaucoup de sensibilité par ailleurs, mais ce tome le sublime, lui donnant cette intelligence qui lui manquait encore un peu, cette vivacité, ce désir de bien faire allié à une certaine naïveté contrôlée … Mais plus encore, c’est Maki qui transcende la narration, dans un chapitre qui, s’il est en soi peu important, permet de l’humaniser, de s’attarder sur ses peurs et un peu de son quotidien. Ce personnage si distant se rapproche alors de façon spectaculaire, nous rend visite et nous charme avec ses faiblesses inavouées. En quelques mots, ce tome est celui qui inverse la balance. Avant, les intrigues étaient la clé de tout, et les intervenants du labo des figures intéressantes mais plus secondaires, alors qu’ici les rôles s’inversent. Un changement quelque peu déstabilisant. Quant à dire s’il est bénéfique ou non, il faudrait attendre le prochain volume pour le dire. Mais le charisme supplémentaire dans l’histoire policière manque ici un peu, tout de même. Un brin de nostalgie s’installe alors. Il est peut être un peu tôt pour délaisser nos criminels passionnants … Bien que l'ensemble reste une petite merveille.