The Promised Neverland - Roman Vol.3 : Critiques

Yakusoku no Neverland

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 19 Octobre 2021

Poule aux oeufs d'or de Kazé Manga depuis son lancement en France en avril 2018, The Promised Neverland est une série que l'éditeur, très logiquement, a toujours tâché de chouchouter, avec la publication, parallèlement à la série principal, d'éditions collector et des spin-off. On a ainsi eu droit au très bel artbook de la série cet été, au très médiocre Gag Manga... et, bien sûr, aux romans. Et en attendant la sortie, la semaine prochaine, du guidebook officiel et du 4e roman, revenons aujourd'hui sur le 3e roman, sorti en France le 2 juin dernier, en même temps que le 20e et dernier volume de la série-mère.

Nommé "Yakusoku no Neverland -Senyu Tachi no Record" au Japon, "Mémoires de compagnons d'armes a été publié dans son pays d'origine aux éditions Shûeisha le 2 octobre 2020, donc le même jour que le tome 20 du manga là aussi. On y retrouve toujours, à l'écriture, Nanao, déjà autrice des deux premiers romans. Dans notre pays, tout comme les deux premiers romans, ce 3e volet a bénéficié d'un joli coffret collector où il était inclus avec le tome 20. Dans un format assez luxueux similaire aux deux premiers coffrets collector, celui-ci, en plus des deux livres, contient un nouveau marque-page métallique à l'effigie d'Emma et d'Isabella (toujours aussi joli et soigneusement illustré), ainsi que deux bracelets en caoutchouc reprenant les numéros de ces deux-mêmes personnages (un bonus qui, pour le coup, est plus cheap). Les suppléments sont peut-être légèrement moins satisfaisant que pour les deux premiers coffrets collector, mais quand on se dit que ledit coffret est vendu au même prix que les deux volumes séparés, difficile de faire la fine bouche ! D'autant plus que le coffret est vraiment superbement illustré, une nouvelle fois, par Posuka Demizu.

"Mémoires de compagnons d'armes" propose trois histoires courtes faisant respectivement environ 70 pages pour la première, et environ 50 pages chacune pour les deux suivantes. Il s'agit de trois récit qui n'ont pas de lien direct les uns avec les autres, mais qui on tous une idée commune: nous dévoiler les origines, le passé deux trois relations fortes concernant des personnages "secondaires" du récit.

La première met à l'honneur Yugo et Lucas, les deux adultes ayant fait équipé avec Emma, Ray et les autres jusqu'à se sacrifier pour eux à l'issue de l'arc Goldy Pond. Situé au moment où Emma est enfermée au terrain de chasse loin de ses camarades et a fait connaissance des humains résistants au sein de ce sinistre lieu, le récit nous invite à suivre un souvenir d'enfance que les deux hommes se remémorent, chacun de leur côté, donnant lieu à une écriture assez habile qui jongle entre les deux personnages. Sur la base d'un incident, d'une dispute qui a autrefois marqué Yugo et Lucas quand ils étaient encore des enfants dans leur "orphelinat" avec tous leurs amis, on découvre un peu plus l'enfance de ces deux-là, la nature de leur lien fait d'amitié et de rivalité, la place qu'avaient leurs défunts camarades pour eux et en particulier Dina pour Yugo, le sentiment de culpabilité qui a rongé ce dernier pendant des années en ayant longtemps cru qu'il était le seul survivant... Si la nature et la résolution du fameux incident de leur enfance est cousue de fil blanc, l'ensemble est franchement bien narré et apporte une richesse supplémentaire à ces deux personnages, qui n'en ressortent que plus attachants.

La deuxième histoire, elle, a la bonne idée de mettre en avant deux enfants particulièrement attachants ayant rejoint Emma et les autres à partir de l'arc Goldy Pond, mais qui n'avaient jamais eu droit à un réel développement: Nigel et Gillian. Alors qu'Emma les a rejoints dans leur plan pour abattre les chasseurs de Goldy Pond, les deux enfants finissent par lui raconter la fois où, seulement à deux, ils ont essaye de s'en prendre à leurs tortionnaires, mus par un profond désir de vengeance. Et ce désir de vengeance, il trouve son origine dans un drame de même nature qu'ils ont vécu en même temps: la perte de leur plus précieux partenaire, sous les attaques sans pitié et particulièrement sadiques du démon Luce. Le récit est assez dur, même pour du TPN, l'écrivaine faisant en sorte de faire ressortir la cruauté et la tragédie de la situation. Et à l'arrivée, on ressent assez fortement la force du lien qui a pu naître entre Nigel et Gillian, deux enfants qui ont été meurtris par le même genre de drame. Mieux encore, Nanao apporte même une origine touchante à l'une des broderies du bonnet de Gillian.

Enfin, la troisième et dernière histoire du roman revient sur l'origine du duo Mujika/Sonju, en nous plongeant dans un passé lointain, à l'époque où la révolte du clan de Lord Geelan venait d'être stoppée. Alors que le prince Sonju, écarté par les nobles à cause de sa religion et de ses convictions vis-à-vis de la consommation d'humains, a disparu de la circulation et est considéré comme mort, Mujika, elle, est retenue prisonnière par les siens qui ont découvert les vertus de son sang. Et il a de soi que la Reine n'y voit rien de positif, puisque ce sang, comme on le sait très bien, rend caduque la justification sur le "bien-fondé" de la consommation de chair humaine... Le récit est particulièrement sympathique pour l'attachement que l'on ressent toujours plus pour Mujika, qui, depuis sa geôle, s'interroge sur sa particularité, sur sa raison d'être... Le cas de Sonju, lui, est un peu moins en vue, mais reste suffisant pour expliquer la naissance de son duo avec Mujika.

Côté édition, en dehors de quelques coquilles (des petits fautes d'orthographe généralement, donc rien qui nuise à la compréhension) dans les textes, l'édition reste satisfaisante et dans les standards des romans précédents. Raphaële Gippon et Sayaka Okada offrent une traduction soignée, le papier souple et fin est typique des romans de poche, et le mini poster recto verso en couleurs au début du livre est un régal pour les yeux.

Ce troisième roman s'avère donc fort sympathique dans l'ensemble. En revenant sur les liens et le passé de trois duos emblématiques de The Promised Neverland, il apporte des compléments appréciables à la série-mère, et se pose donc vraiment comme un bon spin-off pour tout fan qui voudrait enrichir encore un peu plus sa connaissance de cet univers foisonnant.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction