The Killer Inside Vol.9 : Critiques

Chronique 2 :

Suite à une confrontation avec l'inspecteur Momoi et le commissaire Saruwatari, Eiji apprend enfin la vérité sur la mort de son père: il ne s'agit pas d'un suicide pour échapper à la police, c'est bel et bien Saruwatari qui est responsable de sa mort, un coup monté de la police. Suite à ces révélations les deux policiers perdent la vie, laissant Eiji sans preuve... Sa croisade pour innocenter son père et trouver le véritable LL semble vouée à l'échec...

Le tome précédent était particulièrement intense et riche en révélations, et si celui ci commence plus lentement et semble prendre son temps, il n'en est pas moins passionnant tant il s'avère là encore surprenant et bluffant pour le lecteur!

Eiji est dans une impasse! Il n'a plus aucune piste à laquelle se raccrocher. Il surveille Kyoka via une caméra cachée dans une peluche, mais bientôt même cette faible opportunité ne lui servira plus puisque cette dernière va bientôt sortir de l’hôpital où elle se remet de ses blessures.
Espérant tomber sur des éléments qui auraient échappé à la police, il va fouiller l'appartement des parents de Kyoka...où il va se retrouver nez à nez avec le père de cette dernière.
Eiji apparaît alors impitoyable, il veut ses réponses et peu importe s'il doit blesser encore plus de personnes innocentes. Alors qu'il aurait pu prendre le temps d'expliquer la situation au père de Kyoka, il se fiche de sa propre rédemption, il n'a qu'un seul objectif et seul lui importe sa réalisation, et ce malgré les difficultés!
Cependant cette confrontation ne fut pas inutile puisqu'il trouve un tout petit élément à suivre, peut-être le début d'une nouvelle piste...de toute façon il n'a plus que ça à se raccrocher.

Il va alors kidnapper celui fut autrefois son meilleur ami, ou du moins le meilleur ami du gentil Eiji...commence alors un étrange road trip où se rend compte que Kashi tenait véritablement à Eiji et refuse d'accepter que cette partie de sa personnalité ait totalement disparue. Et même si Eiji apparaît une nouvelle fois dur et impitoyable, il laisse transparaître une faille dans sa carapace...

Et enfin le couperet tome, il se décide à rendre les armes! Il a une révélation qui va tout remettre en cause, insistant sur sa culpabilité lié à ses actes lointains, mais ayant occasionnés des répercussions qu'il n'avait pas vu venir. Et si tout ceci n'avait été que l'objet d'un acharnement aveugle? Et s'il se trompait depuis le début et que son père était véritablement LL?
C'est face à un Eiji résigné que l'effet est le plus fort durant ce tome! Ayant oublié combien de tomes compte la série, je me suis demandé si on n'était pas sur la fin de celle ci...manquant peut être de panache mais tellement surprenante et inattendue qu'elle se serait montrée terriblement efficace; car après tout, toutes les fins ne doivent pas forcément se terminer en apothéose, on aurait pu être confronté à une fin réaliste mais pour le coup terriblement pertinente et courageuse de la part des auteurs! Mais un ultime twist entre en jeu, et celui là non plus on ne l'avait pas vu venir, il en est d'autant plus efficace!

Et bien entendu c'est sur ce moment choquant que le volume se termine, nous laissant dans un suspens terrible, contraint d'attendre la suite avec une grande impatience!
Un tome vraiment incroyable!

Chronique 1 :

Liés depuis de nombreuses années, et ne supportant plus le poids des remords suite à leur altercation avec Eiji et Rei, l'inspectrice Momoi et le commissaire Saruwatari ont choisi la mort. Une fois les corps des deux policiers retrouvés, notre anti-héros devient systématiquement le principal suspect, mais il ne compte certainement pas mettre en retrait sa quête vengeresse pour autant. Il sait désormais que son père a bel et bien été victime d'un coup monté, et il ne lui reste plus qu'à enfin dénicher le véritable LL. Pour ça, il a une piste principale: Kyôka, bien sûr. Toujours alité à l'hôpital en attendant son transfert, la folle criminelle reste surveillée de près par Eiji, qui a placé une caméra dans sa chambre en espérant voir LL surgir dessus. Et pendant ce temps, il entreprend de découvrir ce qu'il s'est passé entre Kyôka et LL pendant les 5 jours allant du 14 au 18 novembre, ces mystérieux jours pendant lesquels ces deux-là se sont vraisemblablement rencontrés...

Il faudra souligner une ou deux petites facilités d'écriture, des facilités dont le scénariste a lui-même conscience puisqu'il les souligne (surtout, dès le début du tome, cette coïncidence de la rencontre dans la maison des parents adoptifs de Kyôka), ce qui fait qu'on l'accepte plus facilement (une fois dans toute une série, on peut y croire, en plus). mais à part ça, le récit de Hajime Inoryu, toujours rendu dense à souhait par le dessin de Shota Ito capable d'être très noir et très marqué quand il faut, reste furieusement addictif tout au long des nouvelles avancées.

Ainsi, la première partie nous fait suivre les nouvelles investigations d'Eiji pour tenter de remonter le fil du parcours effectué par Kyôka pendant les cinq mystérieux jours de novembre. Toujours sombre et prêt à tout pour accomplir sa vengeance obsessionnelle, le jeune homme n'hésite pas à exploiter la police alors que celle-ci le recherche toujours, il semblerait même prêt à tuer des innocents s'il le fallait au cas où certains le reconnaîtraient... et c'est dans ce contexte qu'un personnage gagne un peu en importance: Kashi. A son tour utilisé, l'ami proche d'Eiji adopte un comportement intéressant, en étant profondément haineux envers l'Eiji qui est en face de lui, et en même temps très fidèle en amitié envers celui qu'il considère comme le "vrai Eiji" et qu'il aimerait tant retrouver. Kashi sera-t-il, alors, comme une bouée de sauvetage à un moment ou à un autre des deux derniers tomes ?

Toutefois, même si cette partie est assez prenante et immersive, ce n'est rien à côté de la suite du volume, au fil de laquelle, une nouvelle fois, les deux mangakas aiment nous prendre de court en enchaînant quelques rebondissements importants, impactants, parfois un brin imprévisibles, en redistribuant certaines cartes pour mieux nous amener vers des toutes dernières pages on ne peut plus cruciales. On se doit vraiment d'en dire le moins possible sur ce climax de fin, porteur d'une révélation très longtemps attendue et très bien amenée, mais avant d'en arriver là Inoryu et Ito jouent bien leur coup, entre d'un côté la soudaine prise d'importance d'un personnage jusque-là très secondaire, et de l'autre côté les doutes soudains de notre personnage principal: et si sa vengeance, son obsession depuis toutes ces années, sa principale raison d'exister, était vaine ?

Une nouvelle fois, le récit avance avec une grande efficacité, le dessinateur soutient le tout avec un dessin noir très impactant, et le scénariste nous offre une construction narrative maligne pour mieux nous happer et parfois nous surprendre (ou, en tout cas, nous prendre au dépourvu). Alors qu'il entre clairement dans sa dernière ligne droite désormais, The Killer Inside reste un thriller d'une redoutable efficacité.