Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 10 Septembre 2019
Les éditions Ototo se sont faites spécialistes des longues séries issues de light-novel. Sword Art Online, Re:Zero, Overlord, Gate, Spice and Wolf... tant de titres tirés de romans japonais particulièrement populaires, et dont la branche Ofelbe publie parfois les versions d'origine. Un titre pouvait cependant manquer au catalogue des éditions Ototo : The Irregular at Magic High School, longue série de light-novel qui s'est d'abord fait connaître chez nous avec son adaptation animée, et qui connait un grand nombre de dérivés mangas au Japon, qu'il s'agisse de retranscription des romans ou de spin-offs inédits.
« Enrôlement » est le premier chapitre de cette longue série de mangas. Adaptation des débuts des romans, il fut dessiné par Tsuna Kitaumi entre 2011 et 2013 et totalise quatre volumes. On notera que le mangaka a ensuite rempilé sur deux autres mangas de la licence, dont l'un est toujours en cours.
Dans un futur éloigné de quelques décennies, se déroulant en 2095, la magie et la technologie se sont assemblées pour devenir fréquentes dans la réalité. Plusieurs écoles appelées « Lycées de magie » se chargent de former les manieurs de cet art nouveau. Dans l'un de ces établissements, les élèves sont répartis en plusieurs catégories : les Fleurs, ceux du cursus principales, et les Graines, élèves du cursus secondaires qualifiés de remplaçants.
C'est dans ce cadre hautement compétitif que sont intégrés Tatsuya et Miyuki Shiba, un frère et une sœur qui se retrouvent dans des cursus opposés. Lui a obtenu les meilleures notes en théorie... mais est relégué au rang de simple graine. Dans ce contexte, le quotidien scolaire de ce duo hautement fusionnel va prendre un nouveau tournant.
Chaque light-novel tente d'apporter sa petite mécanique sous un angle nouveau, et celle de The Irregular at Magic High School opte pour la magie dans un cadre futuriste. Une idée pas spécialement nouvelle mais qui, si bien exploitée, peut porter ses fruits. Ce que pour le moment, le manga n'exploite pas spécialement bien, la faute à des concepts introduits de manière souvent brutale à base de pas mal d'explications qui n'ont rien de très simple à comprendre. On sent que Tsutomu Sato, dans son récit d'origine, cherche à peaufiner ses mécaniques, mais le rendu n'est pour l'heure pas très clair dans la version manga.
Et le reste du tome se montre à l'image du développement de ce concept : un peu laborieux et qui peine à impacter véritablement le lecteur. L'idée de développer une tranche-de-vie dans une académie de magie était excellente, mais le scénario n'en fait pour le moment pas grand chose. On sent que le récit plante doucement ses graines (et sans mauvais jeu de mot), présente tranquillement ses personnages, mais rien ne relève pour l'instant un programme spécialement intéressant ni palpitant. D'ailleurs, les quelques figures introduites dans ce premier opus sont assez creuses et mériteront davantage de développement, et sont souvent pourvues de caractères classique qui ne les mettent pas spécialement en relief. Enfin, difficile de ne pas tiquer sur la relation entre Tatsuya et Miyuki, les deux protagonistes frère et sœur à la relation qui frôle l'inceste à quelques moments. C'est sous couvert d'humour, certes, mais c'est particulièrement malsain.
Il reste toutefois une très bonne idée qui prendra davantage de couleur selon le parcours des personnages : le discours sur la compétitivité. Difficile de ne pas y voir un parallèle avec la scolarité japonaise, et l'idée apporte un fond particulièrement appréciable. C'est encore assez classique pour l'instant, les Fleurs étant majoritairement des élèves hautains et les Graines des adolescents ouverts d'esprits, mais quelques pistes laissent croire à une évolution positive de cette thématique sur l'intrigue.
Du côté de l'édition, on sent qu'Ototo mise beaucoup sur cette nouvelle série. Outre le papier de très bonne facture et la traduction efficace de Karen Guirado, il y a de quoi être surpris par l'effet de dorure à chaud argenté sur la couverture, rendant celle-ci assez attractive.
Néanmoins, une belle édition ne fait pas tout, et il est dommage que ce premier tome soit une déception. Malgré un bon potentiel, l'univers est maladroitement introduit, de même pour les concepts un peu lourds, tandis que les péripéties ne captivent pas vraiment pour l'instant. Si on doit considérer cette première série de quatre tomes comme une introduction, on peut alors espérer un décollage dès le volume suivant.
« Enrôlement » est le premier chapitre de cette longue série de mangas. Adaptation des débuts des romans, il fut dessiné par Tsuna Kitaumi entre 2011 et 2013 et totalise quatre volumes. On notera que le mangaka a ensuite rempilé sur deux autres mangas de la licence, dont l'un est toujours en cours.
Dans un futur éloigné de quelques décennies, se déroulant en 2095, la magie et la technologie se sont assemblées pour devenir fréquentes dans la réalité. Plusieurs écoles appelées « Lycées de magie » se chargent de former les manieurs de cet art nouveau. Dans l'un de ces établissements, les élèves sont répartis en plusieurs catégories : les Fleurs, ceux du cursus principales, et les Graines, élèves du cursus secondaires qualifiés de remplaçants.
C'est dans ce cadre hautement compétitif que sont intégrés Tatsuya et Miyuki Shiba, un frère et une sœur qui se retrouvent dans des cursus opposés. Lui a obtenu les meilleures notes en théorie... mais est relégué au rang de simple graine. Dans ce contexte, le quotidien scolaire de ce duo hautement fusionnel va prendre un nouveau tournant.
Chaque light-novel tente d'apporter sa petite mécanique sous un angle nouveau, et celle de The Irregular at Magic High School opte pour la magie dans un cadre futuriste. Une idée pas spécialement nouvelle mais qui, si bien exploitée, peut porter ses fruits. Ce que pour le moment, le manga n'exploite pas spécialement bien, la faute à des concepts introduits de manière souvent brutale à base de pas mal d'explications qui n'ont rien de très simple à comprendre. On sent que Tsutomu Sato, dans son récit d'origine, cherche à peaufiner ses mécaniques, mais le rendu n'est pour l'heure pas très clair dans la version manga.
Et le reste du tome se montre à l'image du développement de ce concept : un peu laborieux et qui peine à impacter véritablement le lecteur. L'idée de développer une tranche-de-vie dans une académie de magie était excellente, mais le scénario n'en fait pour le moment pas grand chose. On sent que le récit plante doucement ses graines (et sans mauvais jeu de mot), présente tranquillement ses personnages, mais rien ne relève pour l'instant un programme spécialement intéressant ni palpitant. D'ailleurs, les quelques figures introduites dans ce premier opus sont assez creuses et mériteront davantage de développement, et sont souvent pourvues de caractères classique qui ne les mettent pas spécialement en relief. Enfin, difficile de ne pas tiquer sur la relation entre Tatsuya et Miyuki, les deux protagonistes frère et sœur à la relation qui frôle l'inceste à quelques moments. C'est sous couvert d'humour, certes, mais c'est particulièrement malsain.
Il reste toutefois une très bonne idée qui prendra davantage de couleur selon le parcours des personnages : le discours sur la compétitivité. Difficile de ne pas y voir un parallèle avec la scolarité japonaise, et l'idée apporte un fond particulièrement appréciable. C'est encore assez classique pour l'instant, les Fleurs étant majoritairement des élèves hautains et les Graines des adolescents ouverts d'esprits, mais quelques pistes laissent croire à une évolution positive de cette thématique sur l'intrigue.
Du côté de l'édition, on sent qu'Ototo mise beaucoup sur cette nouvelle série. Outre le papier de très bonne facture et la traduction efficace de Karen Guirado, il y a de quoi être surpris par l'effet de dorure à chaud argenté sur la couverture, rendant celle-ci assez attractive.
Néanmoins, une belle édition ne fait pas tout, et il est dommage que ce premier tome soit une déception. Malgré un bon potentiel, l'univers est maladroitement introduit, de même pour les concepts un peu lourds, tandis que les péripéties ne captivent pas vraiment pour l'instant. Si on doit considérer cette première série de quatre tomes comme une introduction, on peut alors espérer un décollage dès le volume suivant.