Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 06 Août 2025

Très actives en cette année 2025 pour le plus grand bonheur des fans de hentai, les éditions Hot Manga lancent cet été leur collection doujinshi, vouée à accueillir, comme son nom l'indique, des mangas X généralement assez courts et conçus par divers auteurs à titre amateur, le tout en très grand format. Et en guise de mangaka inaugurant cette collection, l'éditeur s'est penché sur le travail d'Ohagi San, artiste qui avait su charmer un petit paquet de monde en 2019 avec Elven Bride, titre qui fut à l'époque le tout premier à être proposé en version deluxe par Hot Manga. Ainsi, ce sont trois titres de cet auteur qui arrivent en cette période estivale. Et après être revenu sur Elven Bride ReBridal, puis en attendant notre avis sur le très copieux Necrophilis Omnibus, penchons-nous aujourd'hui sur The Crucifixion of Succura, alias "Sakyura no Takkei" en version originale, une histoire de 37 pages entièrement en couleurs que l'artiste a conçue et publiée à compte personnel en 2016, dans le cadre du cercle amateur 70 Nenshiki Yûkyû Kikan dont il fait partie.

L'histoire nous plonge auprès d'un chasseur, plus précisément un chasseur de sorcières qui, en poursuivant un hibou qui se révèlera être une succube, pénètre en pleine forêt sur le territoire de Succura, une sorcière aussi belle que pure et semblant tout ignorer des choses de la vie. Coincée par les deux ravissantes créatures, le jeune homme s'attend à subir le pire, avant que Succura, visiblement influencée par son amie succube, ne lui réclame tout simplement et en toute innocence son sperme. S'ensuivent des ébats torrides largement menés par la malicieuse et coquine succube. Ebats pendant lesquels le chasseur, en plus de ressentir toujours plus de plaisir, risque fort de craquer de plus en plus pour l'élégance, la douceur et la pointe d'ingénuité de Succura... Mais à l'heure où semble grandir des sentiments amoureux en lui, saura-t-il ensuite préserver sa belle face aux autres chasseurs de sorcières, hommes vils, pervers et sans pitié ?

La fantasy est typiquement quelque chose que l'on adore généralement dans le hentai puisque, en plus de nous déconnecter de notre réalité, elle permet, quand elle est bien exploitée, un bon paquet d'inventivité. Toujours très fidèle à ce registre au fil de ses oeuvres, Ohagi San nous en offre encore une jolie preuve ici, ne serait-ce qu'en mettant en scène une sorcière et un chasseur de sorcière et en inversant un peu les rôles puisque Succura, malgré son statut de sorcière, est en réalité très loin d'être mauvaise et se révèle même d'une grande douceur et pureté, ce qui a tout pour faire craquer notre héros et pour le pousser à se révolter contre ses très violents semblables, lui qui avait déjà visiblement des doutes sur son rôle de chasseur de sorcières.

Malgré son inévitable rapidité, la petite intrigue se révèlera ainsi attachante, plutôt bien campée pour un si petit nombre de pages, et suffisante pour nous plonger efficacement dans son univers érotique... Et l'ensemble est rendu d'autant plus efficace par la présence et les actes de la troisième figure centrale de l'oeuvre, qui est celle par qui arrivent les choses les plus croustillantes: la succube, à qui Ohagi San a en plus l'excellente idée d'offrir une taille minuscule (celle d'une fée, en gros) pour donner lieu à toutes sortes de pratiques fantaisistes comme on les aime. En quelque sorte à la fois guide et meneuse des ébats, la ravissante petite créature saura titiller et mettre en valeur comme il se doit les parties du corps les plus sensibles et érogènes de ses deux camarades.

A part ça, sur le pur plan graphique, Ohagi régale. On peut d'emblée saluer la beauté de ses corps féminins aux visages riches, fins et expressifs, aux formes sensuelles et aux jambes élancées, tout ceci étant à chaque fois bien souligné par les choix vestimentaires. Mais soulignons aussi, de manière générale, sa gestion des couleurs amenant une profondeur supplémentaire, ses décors très travaillés pour accentuer l'ambiance, ou encore ses designs des autres personnages (on pense ici aux chasseurs ennemis) qui ont tous des dégaines très réussies.

Servi dans une belle qualité éditoriale (très grand format, belle impression sur un papier glacé bien opaque, traduction assez efficace de Romatik, lettrage plutôt propre d'Alexia Dupont, onomatopées qui ont bien été sous-titrées), The Crucifixion of Succura est, malgré sa brièveté, un véritable plaisir, servi par la patte inimitable d'Ohagi San et par sa bonne exploitation de son univers de fantasy.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.25 20
Note de la rédaction