Hentai Kamen, The Abnormal Superhero Vol.2 : Critiques

Kyôsuke membre du club d’arts martiaux de son lycée et doté d'un sens aigu de la justice hérité de son défunt père policier, fait également régner (à peu près) l'ordre dès qu'il prend l'identité de Hentai Kamen en... enfilant une culotte féminine sur sa tête, des bas-résille et un très (très très) audacieux et étrange body lui moulant les parties. En effet, le jeune garçon a découvert que sa force est décuplée dès qu'il a le visage masqué par des sous-vêtements, un don sûrement hérité des perversions de sa mère, dominatrice SM de son état. Et si le premier tome le voyait déjà mis face à un paquet de situations incongrues l'obligeant à jongler entre son sens de la justice, son amour pour la douce Aiko et son besoin de cacher tant bien que mal son identité secrète aux yeux des autres, ce n'est certainement pas avec ce deuxième opus que les choses vont se calmer pour lui, en particulier grâce à (ou à cause de) l'entrée en scène d'un duo qui va vite dynamiser de plus belle le récit !

Ce duo, il s'agit de Shunka Shiki et de son petit frère Shûtô, venus tout droit de Chine pour certaines raisons. Tandis que Shûtô amuse surtout pour sa manière d'être en permanence une victime collatérale (notamment parce qu'il sert un peu de punching-ball vivant à sas frangine), c'est surtout Shunka qui va rapidement prendre de l'importance et animer nombre de chapitres de ce volume: en plus d'être championne junior de kung-fu, le moins que l'on puisse dire est qu'elle possède des techniques très audacieuses/sexy pour déstabiliser ses adversaires, qu'elle ne connaît pas trop la notion de pudeur, et qu'elle va mettre dans l'embarras Kyôsuke en venant loger chez lui en tant que future mariée autoproclamée. Forcément, une très belle combattante chinoise qui s'autoproclame fiancée du héros pour suivre les règles de son clan après avoir perdu contre lui, ça rappelle beaucoup une certaine Shampoo de Ranma 1/2. Mais avec la part d'humour plus lubrique de son oeuvre, Keishu Ando parvient à offrir une certaine unicité à cette miss, d'autant plus qu'elle apporte réellement quelques enjeux supplémentaires, entre ses hésitations entre Kyôsuke et Hentai Kamen pour se marier (car elle ne sait évidemment pas que tous deux ne sont qu'une seule et même personne), et la jalousie (presque) contenue qu'elle provoque chez Aiko. De quoi accentuer encore un peu plus les petits tourments sentimentaux des personnages !

Sur ces bases enrichies par Shunka et Shûtô, le mangaka a alors le loisir d'enchaîner ici de nouveaux chapitres épisodiques: une séance à la salle de sport qui part en vrille, un réveillon animé, l'arrivée du dénommé Sui Koden (vous avez la réf) en guise de "rival" pour conquérir Shunka et qui a lui aussi une technique secrète assez spéciale (plus il boit d'alcool et plus il devient fort), une dispute houleuse entre les parents d'un pote de notre héros, les frasques d'un nouvel élève très à cheval sur les règles et la discipline en la personne de Hiki Shimeru, une sortie à la patinoire qui ne va pas du tout se passer comme prévue, l'adoption par les Himeno d'un chien de garde (trop) autoritaire... Voici autant d'occasions pour l'auteur d'enchaîner les gags loufoques et absurdes avec une certaine efficacité: tout en pouvant compter sur des gimmicks désormais bien installés (les nouvelles expériences en matière d'enfilage de sous-vêtements sur sa tête pour notre héros, les frasques osées de sa chère maman...).

Même si l'on sent que l'étau se resserre un peu autour de Kyôsuke pour cacher son identité secrète (heureusement que son entourage, de façon amusante, n'est pas perspicace), avec ce deuxième tome Keishu Ando reste dans la veine du premier volume, mais peut compter sur l'arrivée de certaines personnages secondaires (Shunka en tête) pour renouveler suffisamment les choses. On reste ainsi sur une lecture sympathique dans l'ensemble, sorte de mélange entre Kimengumi/Le collège fou, fou, fou et Ranma 1/2 saupoudré d'une pointe plus obscène.