Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 15 Décembre 2025
Les membres du temple Mikazuki doivent à tout prix réparer la statue cassée de leur divinité avant la cérémonie du Tokudo, mais les frais de réparations s'élèveraient à environ 500 000 yens, or comment récupérer une telle somme en seulement deux mois quand il n'y a déjà même pas assez d'argent d'argent au temple pour entretenir le hall principal ? C'est la question qui va principalement animer ce quatrième volume. Et si une avancée sur ce plan semble arriver un petit peu facilement à un moment, cela n'empêche aucunement Kimitake Yoshioka d'exploiter à bon escient sur deux points en particulier.
L'un de ces points n'est autre que l'humour, bien sûr, car nos protagonistes vont volontiers rivaliser en propositions pas toujours avisées pour renflouer les caisses, entre idées tantôt assez terre-à-terre mais semblant difficiles à réaliser en si peu de temps (peut-on vraiment récolter une somme pareille en enchainant des petits boulots ?), tantôt d'un autre temps (en tête l'idée du nengu, rente annuelle de riz qui ne se pratique normalement plus depuis très longtemps), tantôt très particulières (et de ce côté-là, la petite Kurage est peut-être la plus cinglée derrière son air angélique). Autant de choses qui provoquent leur lot d'humour en exploitant bien le caractère des personnages, à l'image du côté vénal de Kiki qui ressort quand il y a de l'argent à se faire, ou de tout ce que va impliquer, en quiproquos et réactions, le simple désir d'Akemitsu d'acheter un téléphone, en particulier chez Mia et Tsukiyo dont les sentiments grandissants ne font plus le moindre doute, même si elles l'assument plus ou moins. Forcément, le côté harem en sort renforcé, sans pour autant être aussi lourd que dans certaines autres séries, car ici tout est tourné vers la perspective comique, avec un humour souvent assez gratiné et débile qui prend facilement le dessus sur les aspects plus fan-service. Et puis, rien que de voir Akemitsu se punir lui-même à coups de mandale à chaque pensée déplacée, c'est un runnnig-gag qui continue de bien fonctionner, car il est utilisé avec parcimonie.
Quant à l'autre point essentiel du volume, il est à chercher du côté de Yuzuki elle-même. Persuadée que tout va bien se passer même si elle ne se base sur rien pour penser ça, celle-ci affirme vouloir s'occuper seule des problèmes financiers du temples, en tant qu'héritière de celui-ci. Mais petit à petit, il apparaît évident que, derrière son apparente insouciance, elle se met en réalité trop de pression pour ressembler à sa mère Tsukina qui était tant appréciée avant de partir ailleurs, et qu'elle cherche trop l'approbation de son entourage avant de penser à elle-même et au lien à bâtir entre le temple et les visiteurs. Il lui faudra alors réussir à faire le point dans son futur rôle en tant qu'abbesse... et pour ça, elle pourra notamment compter sur ce cher Akemitsu qui, au-delà de certaines disputes, affirmera suffisamment bien son désir d'être là pour elle. Bien sûr, avec cet auteur l'humour n'est jamais loin et a très vite fait de se glisser naturellement dans certaines cases, mais ici il y a également un côté plus touchant à observer Yuzuki et ses efforts malgré le poids sur ses épaules.
Ajoutons à tout ceci un petit chapitre bonus assez fun dans son genre (d'autant qu'il met un petit peu plus en avant la discrète mais intrigante Kagura), et on obtient un volume très sympathique dans l'ensemble. Les quelques notes d'humour plus balourdes/beaufs s'oublient vite face à la déferlante d'éléments comiques plus barrés et très efficaces, les personnages sont correctement exploités dans leurs différentes facettes, la petite intrigue principale n'est pas oubliée, on a même droit à un petit développement un peu plus touchant sur Yuzuki... En somme, on sent que Kimitake Yoshioka continue de bien prendre ses marques, et que sa comédie a de quoi encore se bonifier.
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