Temps retrouvés (les) Vol.2 - Actualité manga
Temps retrouvés (les) Vol.2 - Manga

Temps retrouvés (les) Vol.2 : Critiques

Torimodosa reta jikan

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 30 Juillet 2020

Chronique 2 :

Le futur d'Ippei et Kotoko semble compromis. Les deux seniors sont amoureux l'un de l'autre et aimeraient se marier pour finir leur vie ensemble, mais leurs enfants ne sont pas de cet avis et font tout pour les séparer. Triste face à cette situation, le couple connait un nouveau drame : Ippei est victime d'un accident vasculaire cérébrale et, bien qu'il en réchappe, il se retrouve partiellement paralysé. Il ne veut alors pas être un poids pour Kotoko...

La courte série poignante de Kei Fujii et Cocoro Hirai trouve sa conclusion dans ce deuxième volume au grand format. Après un premier opus particulièrement touchant, tant par ses deux personnages principaux que par sa manière de croquer la nostalgie et les rapports familiaux, il y avait de quoi être curieux de découvrir la conclusion de l'aventure sentimentale d'Ippei et Kotoko.

L'histoire reprend sur les difficultés qu'entretiennent le couple à établir leur mariage, à cause de leurs familles respectives, mais un nouvel événement dramatique vient chambouler une équation déjà complexe : l'AVC d'Ippei, dont le destin ne sera visiblement plus jamais le même. Une amorce de volume qui secoue mais qui plante parfaitement le décor d'un message qui portera toute la fin du récit, à savoir la possibilité pour deux vieilles personnes de surmonter les difficultés ensemble, et par conséquent qu'un amour passionné n'a pas d'âge.

Une grosse part du volume prend la forme d'une véritable lutte contre le destin et leurs familles pour nos deux têtes d'affiche. C'est un combat morale et de détermination extrêmement touchant, et qui montre d'ailleurs une finalité bien plus tôt qu'on ne l'aurait pensé. Dès lors, la dernière partie du tome prend une toute autre tournure, plus centrée sur l'ensemble du casting de la série, et prenant le temps de développer « l'après ».

Pourtant, la finalité est menée sans que le scénario ait l'air de se précipiter. Au contraire, les graves événements du début d'opus servent parfaitement de levier pour actionner les choix des personnages et pousser leurs volontés respectives. Dès lors, l'histoire a le temps de narrer l'union et ses répercussions, mais aussi de développer un long épilogue qui constituera peut-être l'instant le plus touchant de la série. On notera que les développements des enfants d'Ippei et Kotoko ont de véritables retombées, mais surtout que Cocoro Hirai nous offre une fabuleuse conclusion via des planches somptueuses et souvent libérées de toutes paroles. Le dessin de la mangaka et sa narration parlent à la place des personnages bien souvent, nous faisant facilement comprendre la destinée de chaque personnage. Une mention spéciale s'impose, celle des toutes dernières cases hautement suggestives, et que chacun interprètera à sa manière. Mais quelque soit le sens choisi, le message reste on ne peut plus touchant, si bien que l'épilogue mettrait presque la larme à l’œil.

C'est donc par un second et dernier opus dense, qui chamboule par quelques événements, qui se tourne paisiblement vers l'avenir et qui n'oublie jamais de traiter tous ses personnages, que se termine Les Temps Retrouvés. Kei Fujii et Cocoro Hirai nous offrent une conclusion aussi passionnante que forte émotionnellement, où une intrigue humaine solide se mêle aux talent de narration et de couleur époustouflant de l'illustratrice. Une réussite d'un bout à l'autre et un petit bijou d'émotion, si bien qu'on espère voir le binôme se reformer sur un futur prochain titre.

Chronique 1 :

Il n'y a pas d'âge pour (re)tomber amoureux et revivre, et Ippei et Kotoko en sont la preuve: bine qu'âgés, les deux veufs septuagénaires se sont épris l'un de l'autre en se côtoyant, et n'ont plus qu'un seul désir: vivre tout simplement le reste de leur vie ensemble, en allant même jusqu'au mariage ! Mais hélas, leurs familles respectives ne parviennent pas à accepter cette décision qui leur apparaît insensée. Leurs enfants et beaux-enfants on chacun leurs raisons de s'y opposer, raisons plus ou moins valables: quand l'un craint pour sa réputation notamment au travail, l'autre a le sentiment que si son père se remariait cela reviendrait à trahir sa défunte mère. Les deux familles font alors tout pour empêcher les deux tourtereaux de se voir... Mais y a-t-il la moindre raison valable pour empêcher ces deux seniors de vivre tout simplement leur amour et les dernières années de leur vie comme ils l'entendent ? Les choses pourraient prendre un nouveau tournant lorsque Gin, s'adonnant à des travaux à corps perdu au centre Gin pour oublier son chagrin, finit par faire un AVC...

Suivant un déroulement classique dans son déroulement en forme de "Roméo et Juliette inversé" mais particulièrement beau dans ce qu'il dégageait autour de ses deux personnages principaux, le premier volume des Temps retrouvés ne manquait pas de charme, d'émotion et de justesse, mais à son issue on attendait surtout de voir le récit de Kei Fujii et de Cocoro Hirai confirmer avec son deuxième et dernier volume. Et dans l'ensemble, ça ne manque pas, tant les deux auteurs parviennent à doser avec une certaine sensibilité le parcours de Kotoko et d'Ippei dans leur amour rendu compliqué par leurs familles puis, bientôt, par l'accident venant frappe le vieil homme.

En plus des complications familiales ou d'ailleurs que les auteurs dépeignent très vite mais plutôt bien avec un petit portrait de société assez critique (la manière dont le fils de Kotoko est obnubilé par le travail en ne prenant jamais de repos, les questions liées à l'image/réputation, les difficultés financières du côté de la supérette, ou même la relation de Sakura avec un jeune homme sourd...), Fujii et Hirai abordent ici une autre réalité de la vieillesse à travers l'AVC qui vient frappe Ippei parce qu'il a fait trop d'efforts: à un âge avancé, les problèmes de santé sont forcément plus nombreux, alors le senior peut-il seulement se résoudre à embarquer Kotoko dans ses problèmes, elles qui n'aurait sans doute pas la force physique de le soutenir si jamais il ne pouvait plus jamais récupérer totalement ? Il faut aussi se dire que cet accident est sûrement dû à son anxiété à cause de sa famille, et que si celle-ci n'avait pas rejeté si brutalement son désir de remariage son état de santé n'aurait peut-être pas tourné ainsi...

Et pourtant, derrière ces complications, ce sont bien des messages bénéfiques qui attendent le lecteur en suivant jusqu'au bout le parcours de ces deux amoureux et de leur entourage. Malgré les oppositions, Ippei et Kotoko s'aiment, n'ont aucune envie de finir leur vie seuls et tristes, et rien ne devrait avoir le droit d'entraver le bonheur simple qu'ils veulent pour leurs dernières années de vie, jusqu'au bout. C'est un aspect que le récit rendra très bien, jusque dans son dernier chapitre de "nouvelle vie" très joli, paisible et marqué par certaines rédemptions, puis dans son épilogue magnifique et n'ayant aucunement besoin de mots pour nous faire comprendre le parcours de chacun ainsi que le profond apaisement trouvé par les personnages. Un apaisement mettant surtout en valeur le plaisir de profiter en douceur des plus simples bonheurs de la vie avec les personnes que l'on aime, une chose assez universelle et ne se limitant pas à nos deux tendres héros.

Qui plus est, le travail visuel de Cocoro Hirai reste particulièrement séduisant, tant son trait crédible et assez fouillé (une nouvelle fois, mention spéciale aux expressions faciales âgées, mais aussi aux décors omniprésents) se voit sublimé par le réalisme, les nuances et la douceur de la colorisation. Un superbe travail, jusque dans ces dernières pages totalement apaisantes et intelligentes dans ce qu'elles ont à évoquer.

Au bout du compte, le diptyque de Fuji et Hirai ne déçoit aucunement avec ce deuxième volume. Bien au contraire, l'histoire gagne en puissance malgré quelques éléments un peu rapides, et le travail graphique de la dessinatrice est plus beau et évocateur que jamais. Un bien beau récit, montrant qu'il n'y a pas d'âge limite pour aimer et simplement vivre et être heureux.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

17.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs