Team Medical Dragon Vol.19 : Critiques

Nous avions laissé nos toubibs en train d'organiser des soirées privées pour connaître le nombre et l'identité de leurs soutiens en vue des élections au poste de professeur. Kato et Kunitachi faisaient le plein, Kirishima peinait à convaincre et Noguchi se retrouvait seul... Seul, jusqu'à ce qu'une seule personne vienne à sa soirée... la dernière que l'on attendait forcément.

Ce tome commence donc en trombe, avec un premier chapitre captivant dans lequel deux personnages antagonistes se donnent le change. L'auteur, très habilement, répond d'ailleurs à ses détracteurs qui lui reprochent de mettre en scène ses personnages de façon trop théâtrale. Ici, il pousse cet aspect jusqu'au bout en faisant revêtir à Noguchi un masque de nô. Et ceci ne provient pas de son imagination : Noguchi se met réellement en scène tel un personnage du théâtre traditionnel japonais. Très intéressant, ce passage débouche pourtant sur un tome plutôt irrégulier. En effet, il s'avère que Noguchi et le personnage qu'il rencontre ne sont pas si antagonistes que ça... Ce personnage, le secret ne pouvant pas être farouchement gardé dans l'intérêt de la critique, c'est Ryutaro. Etonnant ? Et pas qu'un peu. Tout ce tome 19 se complaît dans une incohérence qu'on aimerait voir levée dans les prochains. Pourquoi Ryutaro joue-t-il le toutou de Noguchi ? Le prétexte livré : il veille sur lui, Noguchi peut faire une attaque à tout moment. Un peu facile, car le génie fait plus que retourner sa veste... Il abandonne Kato sans explications, comme la plupart des autres d'ailleurs, Fujiyoshi le premier, qui se range aux côtés d'un rival. Kato se retrouve quasiment seule, avec un interne talentueux, une infirmière (aux abonnées absentes dans ce tome) et un anesthésiste drogué. Sa réaction sera sans doute intéressante dans les prochains tomes, mais là, on se focalise sur les trahisons inexplicables. De plus, ceux qui n'apprécient pas Team Medical Dragon pour son côté théâtral risquent d'être déçus car les postures et les expressions sont réellement exagérées dans ce tome. Noguchi retrouvant sa puissance politique, il est dessiné 9 fois sur 10 comme une sorte de petit ogre... Vraiment too much, dommage...

Pour autant, en dépit d'un retournement de situation douteux et d'une mise en scène boiteuse, ce tome continue de se situer sur une pente ascendante (un bon point au vu du nombre de tomes restants), et apporte son lot de nouveautés. D'abord, il y a Noguchi, toujours lui, qui nous sort encore une fois une carte de sa blouse : asphyxié politiquement dans l'enceinte de son propre service, il passe la vitesse supérieure en passant sur un terrain plus politique (on vous taira les détails, mais le secret en vaut la chandelle). La révélation est ici très efficace, mais ne permet pas d'expliquer complètement le ralliement de Ryutaro, donc n'est pas parfaite. En second lieu, de nouveaux personnages arrivent, ce qui n'avait pas été le cas depuis de nombreux tomes. On retrouve ainsi un collègue de Ryutaro dans l'association humanitaire dans lequel il travaillait : ceci pourrait-il ouvrir la porte d'un flash-back sur Ryutaro ? On en doute fort... Un deuxième personnage fait aussi son apparition : le meilleur anesthésiste du monde a priori... complètement excentrique et shooté (décidément, les anesthésistes dans Team Medical Dragon, c'est quelque chose). Enfin, le plus intéressant reste sans nul doute les quelques pages qui voient Kunitachi en train de discuter avec son fils... un fils taciturne (et le mot est faible) en proie à de sérieux problèmes vis-à-vis du thème de la mort.

Notons l'absence, pour la première fois, d'un lexique médical en fin de tome, ce qui s'explique par l'orientation clairement politique prise.

Inégal mais réussi, Team Medical Dragon continue d'être une valeur sûre du seinen. On aimerait cependant le personnage de Ryutaro moins inconstant.