Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 27 Août 2012
Après un Babe My Love très sympathique et un Shôri no Akuma soporifique et incompréhensible, inutile de dire que l'on attend la mangaka Yôko Maki au tournant. Peut-être celui-ci aura-t-il lieu avec Taranta Ranta, série en deux volumes au synopsis intrigant ?
La jeune Hikaru Sakuma porte sur elle un lourd passé : des parents divorcés il y a cinq ans, un frère mort il y a deux ans en la laissant seule avec sa mère dépressive, alors qu'elle pensait pouvoir toujours se reposer sur son soutien. Ambiance.
Mais la demoiselle est courageuse : en entrant au lycée, elle décide de tout faire pour être heureuse, et tient d'ailleurs un "petit carnet du chemin vers le bonheur" où elle répertorie tous les petits détails qui pourraient lui permettre de vivre dans la joie.
Jusque là, on l'aime bien, avant que les choses ne dégénèrent à la page... euh... 5. Histoire de passer pour une pimbêche irritante et idiote, elle ne trouve rien de mieux que de se mettre à mépriser Masato, son ami d'enfance qui a toujours été là pour elle, mais qui est un peu trop à l'ouest et idiot et risque fort de mettre à mal sa fameuse recherche du bonheur. Et comme si ça ne suffisait pas, voici qu'il ne faut que dix pages avant de voir la miss se faire une super copine après une phrase échangée, puis douze pages avant qu'elle n'ait le coup de foudre pour un garçon qu'elle voit pour le première fois, juste parce qu'il ressemble un peu à son frère physiquement. Ou comment, en quelques pages, briser un synopsis intrigant en enchaînant tous les plus gros clichés du shôjo lycéen.
Et à vrai dire, ça ne s'arrêtera pas : découvrant dix pages plus loin que Miki, le garçon dont elle est tombée amoureuse, est une enflure jouant avec les filles, Hikaru décide finalement, cinq pages après, de tomber éperdument amoureuse de Jun, un autre garçon plus gentil. Mais Miki, dans son rôle de bad boy à minettes, est bien décidé à embêter notre héroïne jusqu'au bout, en profitant de sa niaiserie maladive.
Voilà, nous avons là à peu près toutes les caractéristiques de ce premier tome : une héroïne exagérément niaise vivant des amourettes délicates entre un gentil blondinet et un bad boy égocentrique qui mériterait plusieurs paires de claques, une amitié naissante mais promise à pas mal de remous avec une camarade de classe aussi belle que rebelle, une bonne pincée d'humour amenée notamment par un Masato qui, à vrai dire, est pour l'instant le personnage le plus attachant tant il est rafraichissant grâce à ses âneries, le tout dans un cadre lycéen classique.
... Mais... accessoirement, la situation familiale triste et difficile de Hikaru, qui aurait pu faire sortir l'oeuvre du lot, a-t-elle une quelconque importance dans l'histoire ? En fait, non. Le divorce de ses parents et le caractère dépressif de sa mère sont évoqués une fois, les références à la mort de ce frère parfait sont un peu plus nombreuses mais n'ont pour l'instant aucune influence notable. Nous sommes donc bien partis pour nous retrouver avec un énième shôjo d'amourettes lycéennes se perdant dans la masse, pas foncièrement déplaisant à suivre malgré sa banalité, à condition de supporter les héroïnes un peu niaises et les pseudo bad boys têtes à claques.