Tank Chair Vol.6 : Critiques

Plusieurs mois se sont écoulés depuis l'incident du paquebot Takara, ayant abouti à la séparation des âmes de Nagi et du Professeur. Tandis que personne, à ce jour, ne sait où est passé ce dernier, le grand frère de Shizuka, lui, a bel et bien repris connaissance, pour la plus grande joie de la jeune femme et de Yûri. Depuis, toutes les deux veillent au bon rétablissement de notre héros, qui, même s'il reste désormais conscient y compris quand il n'est pas la cible de pulsions meurtrières, est encore convalescent: la blessure que Shirai lui a infligée à la colonne vertébrale n'est pas encore guérie donc il doit rester sur son fauteuil roulant, et en plus de ça son corps est affaibli par les années d'inertie. Pour qu'il retrouve toutes ses capacités à terme, Shizuka prend soin de lui organiser différentes sortes de combat, et c'est ainsi que le quotidien de ces trois-là se poursuit... ou presque. Car Shizuka reste très intriguée par Nina, la petite fille que Yûri a affrontée sur le paquebot et qui a été recueillie par Naozumi et le Docteur Radio. Et en finissant par interroger cette dernière au sujet de cette énigmatique enfant, la jeune femme va faire le premier pas vers des informations fracassantes...

Qu'on se le dise: entre la disparition du Professeur qui est passé on ne sait où et la phase de rééducation de Nagi, les visages centraux du récit passent plutôt au second plan ici, tandis qu'une autre figure vient de plus en plus cristalliser un paquet d'enjeux, la fameuse Nina, petit fille cachant de sacrées propriétés derrière son statut d'enfant innocente. Ainsi commence-t-on d'abord par apprendre, par le biais du Docteur Radio, l'identité et la nature exacte de cette enfant, la place qu'elle a trouvée auprès de la doctoresse et de Naozumi, mais aussi tout ce que ce dernier peut voir en elle en entretenant notamment un espoir fou concernant sa défunte soeur Tôko. Mais la petite Nina est loin, d'être loin de devenir un enjeu majeur uniquement pour Naozumi, quand on voit d'un côté les manigances de Magasawa et de sa clique qui poursuivent toujours leurs propres ambitions, et surtout quand apparaît en la fillette un nouveau "compagnon" très étonnant et qui n'est pas forcément de bon augure...

Petit à petit, alors, le récit s'emballe à nouveau, principalement autour de tout ce que représente Nina et des diverses convoitises qui lui sont liées, elle qui n'est initialement qu'une enfant innocente et qui risque de se retrouver soudainement tiraillée et manipulée. Et même si Manabu Yashiro n'évite pas quelques phases de blablas un peu répétitives (notamment quand Naozumi révèle à Shizuka et aux autres des choses que l'on savait déjà), le fait est que ces nouveaux enjeux se font d'autant plus prenants que le mangaka parvient à sonder assez bien les différentes nuances de certains personnages, que ce soit le ressenti du Docteur Radio, le déchirement de Naozumi en apprenant certaines choses, ou encore le cas compliqué d'un certain personnage qui revient d'entre les morts (contentons-nous, comme Nina, de l'appeler Monsieur Doigt).

A l'arrivée, l'auteur parvient assez bien ici à faire redécoller petit à petit son récit, en accentuant soigneusement les différents enjeux, jusqu'à nous laisser sur une dernière partie de tome assez tendue en terme d'action et sur une dernière page très facilement intrigante au vu de son cliffhanger !