Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 30 Novembre 2012
Après une flopée de one shot de Minase qui nous avait un peu abrutis sur le concept du one shot, sans suivi, sans réflexion, voilà une petite série bienvenue. Bon, il n’est pas dit que l’histoire est profonde et assurément travaillée, mais c’est mieux qu’à l’ordinaire. On plonge dans un harem au club d’athlétisme. Littéralement. Mizuki, notre héros, est un ancien coureur talentueux qui a arrêté le club et la compétition. Suite à un évènement de vie qui l’a grandement marqué, il se croit incapable de reprendre ce qu’il aimait pourtant tellement. Il devra alors surmonter les souvenirs et les épreuves surgissant du passé pour s’en remettre et redécouvrir la joie de s’envoler en courant. Eu autour de lui … Que des jeunes hommes qui essaient de le motiver à revenir et à participer aux compétitions. En premier lieu, Wada l’entraîneur strict mais juste et qui n’a de cesse de faire évoluer ses poulains. Ogasawara, le coureur motivé et dévoué à la course, prêt à aider Mizuki, charmant. Un peu candide, il est le jeune premier qui n’est jamais démotivé ou pessimiste. Bien sûr, Yamauchi, le charmeur qui avec ses beaux yeux et son sourire a une classe folle. Il a l’aura d’un vrai professionnel et attire le regard par son humour et sa désinvolture, mais on sent que le sport est quelque chose de sérieux pour lui. On découvre aussi Takashima, le capitaine calme, stoïque, qui a cause d’une blessure ne peut plus courir. Il se remet doucement mais ne peut qu’encourager ses compatriotes et motiver Mizuki à reprendre, lui qui aimerait courir sans le pouvoir … Et enfin, Konno. Le stoïque et silencieux Konno que Mizuki connait déjà, manifestement. C’est lui qu’il a remarqué et qui le motive à s’inscrire dans le club en le battant haut la main. Konno le surpasse, le domine. Il est le but à atteindre mais se transformera sans doute rapidement en autre chose …
Le côté harem n’était pas forcément nécessaire, il y a un peu trop de personnages masculins. Malgré tout, les relations sont complexes et donc intéressantes. C’est Yamauchi qui l’entraîne au début, qui court avec lui, qui le motive et l’oblige à adhérer grâce à sa bonne humeur. Mais au final c’est Konno qui prend la place, qui semble se dérider à travers lui, qui parait plus humain à son contact. On sent l’adrénaline du sport, et cet univers nous change un peu du quotidien. C’est agréable, vraiment, de sentir ce monde qui n’était pas encore utilisé par l’auteur. Il ne reste plus qu’à développer un peu plus les sentiments des personnages et surtout le passé de Mizuki. Bref, un premier tome plutôt satisfaisant mais qui a encore ses preuves à faire notamment en matière de sentiments et d’intérêt pour la discipline de l’athlétisme. Néanmoins, une des meilleures sorties de la mangaka pour le moment.
Les dessins de Masara Minase sont très fins, et sous l’esthétisme apparent (même s’il faut aimer le style), on remarque rapidement une certaine simplicité dans le trait, en plus de quelques défauts de proportions. Les visages ne sont ainsi pas très travaillés, laissant les expressions s’exprimer de façon basique sur les visages : un froncement de sourcils, un rougissement, mais l’auteur ne travaille pas plus que cela les détails physiques de ses personnages. Ainsi, les traits nous semblent figés, comme si les protagonistes étaient pris dans la glace, sans émotion, le regard vide. Alors oui parfois, ça nous évoque bien le doute et l’incertitude de Mizuki, mais c’est trop récurrent et cela le brise totalement, le rentre dans une routine expressive qui nous ennuie. Heureusement, contrairement aux habitudes de l’auteur, le héros ne fait pas vraiment petit uke rebelle et n’est pas vraiment efféminé, il tient la route. Enfin, l’ensemble manque de décors et en résumé on peut dire que tome est sympathique mais manque d’un peu de travail et de finitions pour qu’il soit réellement agréable. Rien à redire sur l’édition de Taifu cependant, à part les habituelles onomatopées que la page couleur du début réussit presque à nous faire oublier. En bref, un début de série qui nous plait plus que les autres œuvres de l’auteur, notamment les one shot. On en avait un peu marre des histoires sans lendemain et, enfin, la chose semble se construire.