Summer Wars Vol.1 - Actualité manga

Summer Wars Vol.1 : Critiques

Summer Wars

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 25 Novembre 2010

Summer Wars, ça vous dit quelque chose ? Rien d'étonnant, le film est sorti il y a peu et a été chaleureusement salué par la critique. Dès lors, il était fort logique de voir débarquer une adaptation papier de cette histoire peu ordinaire. Et c'est Iqura Sugimoto, auteur de Variante notamment, qui s'est chargé de cette version. Alors, est-elle à la hauteur de son ainé ?

Kenji est un jeune homme de 17 ans qui a comme seul talent les mathématiques. Pas de chance cependant, il a échoué de justesse au concours servant à désigner le représentant japonais des olympiades mondiales. Du coup, il est résigné à passer son temps sur Oz, une plateforme communautaire sans précédent qui rassemble des millions de personnes, où il a réussi à dégoter un petit boulot tranquille. Mais contre toute attente, voila que surgit de nulle part Natsuki, la plus jolie fille du lycée, qui lui propose un job bien plus attrayant: l'accompagner pendant quelques jours à Nagano. Kenji n'hésite pas une seconde, mais il ne sait pas encore ce qui l'attend ! Il se trouve, en effet, que Natsuki à omis bien volontairement de lui préciser qu'ils se rendaient dans la gigantesque famille de la demoiselle, et qu'il devrait se faire passer pour son futur époux ! Enfin, après tout, ce n'est pas si mal comme situation... Oui mais voila que le lendemain de leur arrivée, Kenji découvre son portait sur toutes les chaines de télévisions. Il est accusé d'avoir piraté Oz et déréglé par la même occasion une bonne partie de la planète !

Qu'on se le dise, ce premier opus ne nous laissera pas le temps de souffler ! Après une introduction rapide mettant parfaitement bien en place les différentes composantes de l'univers de la série, on entre directement dans le vif du sujet et l'on se retrouve aspiré tout comme Kenji dans une succession d'évènements sur lesquels il n'a que très peu de maitrise mais face auxquels il devra malgré tout lutter de toutes ses forces s'il veut s'en sortir indemne. Il faut reconnaitre que voir une histoire démarrer avec autant d'intensité, ça fait drôlement plaisir ! D'autant plus que derrière cela on ne se retrouve pas face à une coquille vide et que l'on est instantanément intrigué par ce que l'on a sous les yeux.

Si le thème du piratage informatique peut se révéler très plaisant, il est impératif que la chose soit bien maitrisée et que l'on ne soit pas bombardé d'informations servant à justifier tel ou tel fait et venant complètement entraver le bon déroulement du récit. Ici, il n'en est rien. Kenji est un petit génie, mais il ne se sent pas pour autant obligé de nous expliquer comment il parvient à déchiffrer les codes mathématiques qui lui sont confrontés. Est-ce un mal de rester dans un flou relatif à ce niveau là ? Pas le moins du monde. De toute façon, on est déjà dans le train en marche et l'on n'a que faire du comment, préférant se concentrer sur les prochaines révélations à venir. Car des révélations, il y en aura déjà à la pelle. Tout comme des retournements de situations totalement imprévisibles, mais surtout franchement convaincants.

En outre, les auteurs ne se contentent pas de nous proposer uniquement ce fil conducteur principal. Autour de lui, on retrouve de nombreuses idées lumineuses qui viennent contribuer grandement à rendre le titre particulièrement original et plaisant à suivre. Des combats dans le monde virtuel d'Oz, de l'humour grâce à la famille de Natsuki, une romance naissante qui semble déjà toute tracée,... Bref, on retrouve un mélange des genres parfaitement homogène et bien pensé.

De plus, on appréciera tout particulièrement le fait que, malgré un nombre extrêmement conséquent de personnages présentés pour un seul tome et les nombreuses données que l'on ingurgite tout au long de celui-ci, on n'est à aucun moment perdu ou laissé sur place. Tout une d'une fluidité exemplaire et parfaitement compréhensible. Encore une fois, pour une série de ce type, le pari était loin d'être gagné d'avance et le constat fait rudement plaisir.

D'ailleurs, puisque l'on parle des différents protagonistes, sachez que le panel qu'ils composent se montre lui aussi particulièrement attrayant. Diversifié, il ne laisse personne sur le carreau et l'on aura l'occasion de découvrir tour à tour chacune des têtes qui nous a été donné d'entr'apercevoir. En dehors de Kenji, auquel on s'attache très rapidement, on retrouve une Natsuki éminemment sympathique et qui pourrait bien se mettre davantage en avant dans la suite de l'aventure. L'arrière grand-mère de cette dernière, elle, étonne et passionne, tandis que le mystérieux Wabisuke ne manquera pas, lui non plus, de susciter l'intérêt dès son entrée en scène.

Enfin, la principale thématique ici abordée n'est pas particulièrement originale, à savoir les dangers de l'Internet, mais elle est jusqu'à présent traitée de manière tout à fait convenable. Cependant, les conséquences du piratage du monde d'Oz restent pour le moment assez vagues, l'auteur centrant principalement son point de vue sur son héros, qui n'est à ce moment-ci pas encore au courant de tout ce qu'il peut bien se passer dans le monde depuis l'apparition de l'IA pirate.

Évidemment, on pourra reprocher à la série un certain manque de crédibilité en voyant Kenji résoudre relativement facilement tous ces codes et ces équations censées être terriblement compliquées à déchiffrer, ainsi que certaines scènes légèrement surréalistes. Est ce que tout cela est capillotracté pour autant ? Peut-être être bien. Néanmoins, il serait vraiment regrettable de s'arrêter sur ces détails car la série est définitivement bourrée de qualités totalement indéniables.

Pour ce qui est du dessin, on retrouve Sugimoto en forme. Son trait, fait de coups de crayon nets et affirmés, est toujours aussi plaisant et, surtout, nettement plus constant que dans Variante. On ne retrouve plus de problèmes de proportions comme c'était parfois le cas auparavant, et l'ensemble sert plutôt bien le récit. De plus, les expressions faciales des personnages sont relativement bien retranscrites, chose importante dans le cas présent afin de bien faire ressortir toute la tension qui se dégage. Et pour ce qui est du monde d'Oz, il est lui aussi bien représenté, bien qu'un peu moins attrayant que le reste jusqu'à présent. Cependant, le design des créatures qui le peuplent, surtout celles que l'on découvre sur la fin, vient quelque peu contrebalancer cette impression mitigée. Il est toutefois certain qu'il est plus compliqué de rendre de belle manière cette univers sur papier que sur écran.

L'édition de KazeManga est également d'un très bon niveau. Outre une page couleur, on appréciera la deuxième jaquette, assez particulière mais réellement jolie et tout à fait originale en définitive.

Vous l'aurez probablement compris, Summer Wars commence très fort. Suintant de qualités, cette version papier se montre jusque là à la hauteur de nos espérances. Si la suite est du même acabit, on aura là une petite perle du genre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Shaedhen
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs