Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 17 Août 2009
Toute la première partie de ce tome se concentre sur la représentation en prison, qui continue envers et contre tout. Après avoir cru captiver le public par quelques mouvements de jupon, Subaru se rend compte qu’elle est arrivée à un point où elle ne peut plus rien faire pour récupérer leur attention et leur faire comprendre l’histoire de Kitri. C’est là que la jeune danseuse va apprendre quelque chose : en danse, on peut aussi compter sur les autres pour rebondir et améliorer la qualité générale d’une représentation. Mais le moment le plus émouvant, le point culminant de ce volume, est évidemment le voyage que Subaru fait faire aux détenus : sa danse va les faire souffrir, les déchirer et leur faire verser des larmes de désespoir devant sa liberté, son bonheur. Leur jalousie témoigne du rayonnement de Subaru. Et, même si l’on a quelques doutes sur la plausibilité d’une telle situation, la narration est magique, et les graphismes débordant d’expressivité : un vrai trésor de graphisme secondé par une mise en page très dynamique, au diapason de la danse de Subaru, cette dernière implosant littéralement sur scène. On notera que Robby aussi a un rôle à jouer, et cela permet de casser un peu le monopole de Subaru, bien qu’il reste omniprésent.
C’est en ça que le reste du tome est apprécié : quelques pages sur la faiblesse de la danseuse, pages remplies d’humour et de légèreté. Mais la fin, surtout, éveille la curiosité. Un nouveau personnage entre en scène (c’est le cas de le dire) et sa curiosité pour Subaru la poussera à bouleverser l’histoire. On se concentre surtout sur Priscilla dans la fin du tome, ce qui est un contraste assez brutal malgré la descente de la pression éprouvée lors de la représentation de Don Quichotte grâce au chapitre intermédiaire. La danseuse, très renommée, deviendra très certainement une figure importante pour Subaru, mais on ne peut deviner si elles seront rivales ou au contraire amies. La seule certitude, c’est la continuation des progrès de Subaru, autant mentalement qu’esthétiquement. Ce titre est une valeur sûre malgré les dessins très personnels, et il nous montre encore une fois son talent et sa capacité quasi illimitée à faire passer des émotions, aussi bien au public du manga qu’aux lecteurs. Comme si tout cela ne nous était pas uniquement destiné. Reste que la facilité dont Subaru fait preuve pour se sortir d’un mauvais pas empêche ce volume de se hisser à la perfection : à voir si les prochains tomes de la série sauront combler ce manque de difficultés.