Stranger Case Vol.9 - Actualité manga
Stranger Case Vol.9 - Manga

Stranger Case Vol.9 : Critiques

Kyokou Suiri

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 07 Août 2019

Quelques années avant sa rencontre avec Kûro, Kotoko était une lycéenne solitaire qui ne cherche guère à se faire des amis ou de rentrer dans un club. Mais cette dernière servira les intérêts du président du club d’étude de polar, Manabu Amachi.

C'est donc un épisode flashback qui ouvre le bal de ce neuvième volume de Stranger Case, de quoi révéler en substance la Kotoko originelle du premier volume, c’est-à-dire la jeune fille innocente victime d’un accident malheureux. Car pour ses camarades lycéens, il est inconcevable d’imaginer la réelle activité de Kotoko, de son pouvoir surnaturel de communication avec le monde des yokai. C’est alors qu’intervient Manabu Amachi qui préside le club d’étude de polar, club qui est menacé de fermeture en raison de son manque cruel de membres. Il élabore un plan pour pouvoir recruter de force la jeune Kotoko grâce à l’entremise de Kotori Kobayashi, l’autre membre du club. Mais la surprise sera totale lorsque son propre jeu se retournera contre lui. Puisque Kotoko comprend rapidement les réelles intentions de Manabu de la survie du club, en omettant bien sûr la complicité de quelques yokai. Ainsi, tel un polar étudié par ces lycéens, Kotoko examine les motivations de Manabu et de ses stratégies, parfois immorales, pour forcer la Déesse de la Sagesse à signer pour le club. Ce chapitre insiste également sur le style même du polar, ainsi que de l’importance même du récit où l’identité et le mobile du criminel est minime par rapport au cheminement qui aboutit à cette conclusion.

Et comme deuxième « enquête », nous découvrons un Kûro totalement différent, d’une personnalité douce et loquace, a contrario de sa sombre personnalité dénuée d’envie de vivre. A cette occasion on peut apprécier son sens singulier de la déduction et d’un bon raisonnement structuré ; à force de côtoyer la Déesse de la Sagesse, il est probable qu’il s’est accoutumé à l’art de la déduction et pouvoir seconder sa « chère » petite-amie lors de ces absences. Un visage amical donc qui lui sera fort utile pour aborder sans crainte une jeune artiste, Sayoko, et avec laquelle il se plaira à discuter sur la subjectivité de l’art. En effet la seconde partie se livre à cette dichotomie intrinsèque à l’art, « on aime ou on aime pas ». Correspondant ainsi à la façon dont le public réagit face à certaines œuvres d’arts, ici des instruments de torture accompagné d’un maneki-neko représentant le côté mignon et détaché. L’ensemble oxymore de l’œuvre donne alors un sentiment de dégoût accompagné d’une once de joyeuseté en raison de la présence du mythique objet d’artisanat accompagnant une chaise électrique ou un échafaud.

Concernant le bestiaire du yokai, il est très maigre ici, mais Kurô et Kotoko vont digresser longuement au sujet d’un seul d’entre eux, le tsukumogami, un objet prenant vie après un laps de temps conséquent représenté ici par une guillotine de fabrication nippone. In fine, on humanise au possible ce yokai qui possède son propre nom, ses sentiments et ressentis et sa volonté propre de découvrir les intentions de son propriétaire. On rentre donc dans une tendance de volumes épisodiques détachés et qui se concluent en un seul chapitre, cela à pour avantage de donner de nouvelles aventures au duo Kotoko/Kûro et de nous donner de nouveaux mystères à travers les yeux de personnes diverses. Mais cela a aussi pour conséquence de travailler les personnages principaux de manière éphémère, l’évolution est mince pour nos deux protagonistes et une nouvelle intrigue, à la manière de la Femme d’acier, serait profitable, non seulement pour l’attrait de la série qui rentrerait dans un arc majeur, mais également pour les personnages qui seraient davantage travaillés dans leurs évolutions.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur

13 20
Note de la rédaction