Sto:Rage Vol.2 : Critiques

Aux côtés de Hitomi et de Kanji, Souta Aoba fait désormais partie de l'équipe d'investigation par mémoire oculaire, et c'est ensemble que les membres de cette toute petite équipe tentent d'exploiter cette nouvelle technologie pour résoudre le mystère d'une étrange et sordide affaire de meurtres. Mais ils ne savent pas encore que cette affaire cache un danger planant sur tout le pays, et qu'eux-mêmes y seront impliqués de façon très personnelle...

Un peu lisse et rapide, mais intéressant dans son concept, le premier volume du diptyque Sto:rage parvenait à susciter la curiosité malgré ses défauts, essentiellement grâce à ce principe de mémoire oculaire que l'on sentait assez réfléchi, le mangaka Jirô Andô s'étant appliqué à poser des possibilités prometteuses à ce sujet.  Et une bonne partie de ce deuxième et déjà dernier tome poursuit sur cette bonne voie : l'auteur continue d'évoquer pas mal de choses concernant cette nouvelle technique d'enquête, y présente des limites concernant l'aspect moral, évoque encore des comparaisons avec la "mémoire du cerveau" moins fiable et pouvant être plus facilement manipulée... et, surtout, il sait utiliser tout ça pour approfondir un peu plus ses principaux personnages, qui, entre Kanji, Hitomi et surtout Souta, ont tous leur petit background, aussi rapide soit-il, et même si l'ensemble est souvent présenté via quelques trop grosses coïncidences.

Globalement, l'envie de connaître le fin mot de l'histoire est bien là... mais ce fin mot arrivera-t-il vraiment ? La réponse est cruelle : plus on se rapproche de la fin du tome, plus on sent que quelque chose ne va pas aller, que l'auteur n'aura jamais le temps de tout boucler comme il se doit. Et ça ne manque pas : dans un final qui parvient pourtant à accentuer une certaine tension autour de certains problèmes (en tête, autour de Souta qui est bien plus impliqué qu'il le pense, et autour de Shinjyo), tout retombe très vite sitôt la dernière page tournée. On a bien des réponses concernant certaines questions (le rôle de Souta, la nature - étonnante - de l'homme borgne...), mais tout le reste est laissé en plan. Le contexte pré-Jeux olympiques à Tokyo, la menace de "La Croix" et des activistes qui s'agitent en coulisses... ne sont que quelques-uns des éléments qui sont finalement complètement sous-exploités (voire inexploités), laissant penser à un background assez large, mais qui n'a pas eu l'occasion d'être plus exploité sur la longueur.

Au final, le constat est simple : Sto:Rage donne l'impression d'une série qui a été stoppée à l'arrache, qui a été avortée trop tôt, sans que l'auteur ne fasse un réel effort pour offrir une vraie conclusion. La toute dernière page, qui se termine par un "Fin ?" avec un gros point d'interrogation, est assez évocatrice. Au vu de ce dernier mot, on pourrait supposer qu'une suite est prévue, qu'un deuxième arc verra le jour plus tard, mais le problème est que Jirô Andô n'offre absolument aucun mot d'auteur pour parler de ça, si bien qu'on n'y croit pas du tout. C'est frustrant, car même en tenant compte de cette dernière ligne droite rushée et inaboutie, ce que le mangaka a développé avant ça dans ce 2ème tome laissait de belles promesses.