Stigmata - Les empreintes de la passion Vol.1 - Actualité manga
Stigmata - Les empreintes de la passion Vol.1 - Manga

Stigmata - Les empreintes de la passion Vol.1 : Critiques

Stigmata - Aikon

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 12 Décembre 2022

Paru il y a quelques jours en tant qu'ultime nouveauté de l'année 2022 des éditions Akata, Stigmata - Les empreintes de la passion est un polar qui constitue la première publication française de Hidebu Takahashi, une mangaka active dans son pays d'origine depuis plus d'une vingtaine d'année dans toutes sortes de registres. De son nom original Stigmata - Aikon, cette oeuvre a vu ses deux volumes paraître simultanément au Japon en février 2021. Avant ça, elle fut initialement prépubliée en 2019-2020 sur le .Bloom, site de prépublication yaoi co-produit par les éditeurs Shûeisha et Homesha et que l'on connaît déjà en France pour la série Les étoiles au bout des doigts.

Cette histoire nous immisce dans le Japon d'aujourd'hui, au sein de la sixième division d'enquêtes spéciales de la police, et plus précisément auprès de deux hommes. L'un, Hiroto Kuroiwa, est un inspecteur réputé froid et impitoyable. Quant à l'autre, Minami Asako, il s'agit d'un agent plutôt réservé mais très utile pour la police puisque, depuis l'enfance, il possède une capacité on ne peut plus étrange: il est capable de porter sur son corps, comme un calque, le calvaire psychologique et physique des victimes de meurtres et autres personnes décédées, un don qui l'a déjà fait beaucoup souffrir par le passé mais qu'il a choisi de mettre au service de la justice pour qu'il soit au moins utile à quelque chose. C'est ainsi qu'au fil des enquêtes, Asako se rend sur les scènes de crimes pour capter les "pensées résiduelles" des personnes mortes, et revit dans sa chair et dans son corps la douleur et les coups subis par les victimes, et cela même dans des affaires particulièrement éprouvantes comme les viols. C'est dans ce contexte que la vie de nos deux héros est vouées à basculer lors d'une nouvelle affaire de meurtre où la victime n'est autre que l'avocate Mari Agata, l'ex-femme de Kuroiwa, décédée dans de circonstances nébuleuses. Kuroiwai étant un proche de la victime, il s'agit donc d'une affaire personnelle dont il devrait être écarté, et pourtant il ne peut s'empêcher d'amener Asako sur le lieu du crime pour essayer de découvrir l'identité du ou de la coupable. Seulement, tout en essayant de récolter des indices, Asako est forcément victime de son pouvoir, et voit les derniers instants, les derniers sentiments, les dernières pensées de Mari l'envahir. A partir de là, le jeune homme se sent plus attiré que jamais par l'inspecteur... Mais s'agit-il là vraiment de ses propres sentiments, ou des vestiges de ceux de la défunte ?

Stigmata s'inscrit, en quelque sorte, dans la lignée de toute une gamme de polars au féminin où le côté enquête policière côtoie une part surnaturelle ou "futuriste", le résultat étant souvent captivant, à l'image de mangas comme Soul Guardians d'Ikori Andô ou l'inoubliable The Top Secret de la merveilleuse Reiko Shimizu. Ici, c'est donc la capacité d'Asako, aussi difficile à vivre qu'utile à la police, qui fait en partie le sel du récit, plus particulièrement quand ce don est exposé un peu plus en détails dans ce qu'il a fait traverser au jeune homme au fil des années, et plus encore quand il sème un trouble profond en lui puisqu'il devra déterminer les frontières floues entre les sentiments de la défunte et ses propres sentiments à l'égard de Kuroiwa. Plus d'une fois, l'agent ressent des choses envers son collègue. Mais ses envies, ses désirs, ses sentiments sont-ils bien les siens ? La part sentimentale est plutôt bien menée pour le moment, plus encore quand, petit à petit, la coquille de froideur de Kuroiwa se fissure dans cette affaire personnelle où il se confie peu à peu sur sa longue relation avec la défunte, sur ce qu'il aurait voulu être pour elle, sur son mariage raté. Alors, quelle place Asako pourra-t-il trouver auprès de lui dans un tel contexte ?

L'aspect enquête, pour sa part, reste globalement un peu plus simple, les choses avançant à leur rythme sans trop de heurts mais en suscitant constamment l'intérêt, le désir de découvrir qui a tué Mari et pourquoi étant bien présent. Le côté "polar froid", lui, est très honnêtement entretenu par la patte visuelle de l'autrice, certes parfois un peu rigide ou inégal dans les contours de visages sur certaines planches, mais où on est régulièrement séduit par le soin accordé aux designs ainsi qu'aux poses, par le découpage généralement rigoureux avec quelques très bonnes mises en scène (des champs-contrechamps, etc), et par certaines planches particulièrement séduisantes quand il s'agit de mettre en scène les rêves/visions d'Asako. Pour finir, soulignons quand même que la mangaka ne cache pas forcément certaines choses: s'il n'y a pas d'acte sexuel visible dans ce premier tome, la nudité est présente et les sexes sont visible. Rien d'hyper explicite, mais mieux vaut prévenir.

Cette chronique ayant été faite à partir d'une version numérique, pas d'avis sur l'édition.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs