Jeeg Vol.2 : Critiques

Le long combat de Hiroshi/Jeeg se poursuit dans un deuxième et dernier volume qui commence comme le précédent, dans une première moitié où notre héros et ses alliés doivent encore se confronter aux différents sbires de Himika. Si la recette reste la même, le divertissement reste bien assuré par par plusieurs éléments, à commencer par les visuels qui conservent les mêmes qualités et le même charme old school que dans le premier volume. Mais soulignons aussi les designs globalement réussis des différents ennemis, qui dégagent généralement ce qu'il faut de monstrueux, d'inquiétant et de dangereux. D'autant que les différents petits plans sournois sont toujours de la partie : capturer Miwa pour attirer Hiroshi, s'en prendre à son entourage, envoyer un commando-suicide... La recette reste très simple, mais en même temps assez efficace pour entraîner le lecteur dans un rythme effréné. On appréciera également l'apparition, même très brève, de certains nouveaux personnages qui ont des choses à dire, comme le petit Naoki qui accuse d'abord Jeeg de ne servir à rien parce qu'il est arrivé trop tard pour sauver la vie de ses parents. De même, il y a quelques autres pistes plutôt intéressantes, comme les jalousies qui naissent entre les principaux sbires de Himika. Mais malheureusement, ces derniers éléments restent très rapides et survolés, et on se doute bien que leur approfondissement doit être à chercher du côté de la version animée, beaucoup plus longue avec ses 46 épisodes, mais inédite en France.

Puis arrive la deuxième moitié du volume, qui fait un peu changer de cap à la série avec l'arrivée d'une nouvelle menace, autant pour les humains que pour Himika ! Très prometteur au départ, ce nouvel ennemi se présentant comme Dieu amène de nouvelles choses intéressantes : le fait que les humains et Himika aient un ennemi commun, la volonté de Dieu d'éradiquer les humains et de détruire la science qu'il considère forcément comme une infamie... et cela se traduit par un rythme qui s'accélère encore, en accentuant plutôt bien la tension, notamment grâce à une ambiance violente et chaotique de plus en plus palpable. Himika souhaite désormais en finir au plus vite, l'oeuvre devient alors un peu plus sombre avec certains élans de violence assez crue... et tout ça pour quoi ? Hé bien, pour une conclusion qui n'existe pas, puisque le récit s'achève juste au moment où le combat final doit commencer ! Difficile de faire plus frustrant, d'autant que l'ensemble du volume a su faire monter l'attente en offrant du divertissement toujours plus efficace. Et là aussi, on imagine que la vraie conclusion est à aller voir dans le dessin animé...

La série assure donc bien son rôle dans ce tome 2, peut-être encore mieux que dans le volume 1 avec ses quelques montées d'intensité et de chaos... pour au final laisser le lecteur un peu en plan. C'est assez agaçant, mais si on fait abstraction de ce final inexistant ce court manga reste plutôt efficace, et est à ce jour le moyen le plus simple de découvrir en français Jeeg, une saga de Nagai beaucoup trop méconnue dans notre pays alors qu'elle a aussi son importance.

On appréciera à nouveau les efforts faits par les éditions Black Box, qui proposent ici trois nouvelles pages couleur au début, quelques pages en bichromie en milieu de volume, et une petite galerie d'illustrations en noir et blanc à la fin. La traduction reste très efficace pour son dynamisme, et le travail sur les polices continue de s'améliorer au fil des parutions de l'éditeur.