Star Wars - The Mandalorian Vol.2 : Critiques

Après avoir trouvé l'étrange bébé de race peu commune, le chasseur de prime mandalorien, dit "Mando", doit désormais ramener sa proie à son commanditaire. Mais avant ça, il rencontre un souci de taille : des tribus Jawa ont désossé son vaisseau, la Razor Crest, et il doit trouver un compromis pour récupérer ses pièces. La monnaie d'échange sera un œuf de mudhorn, une créature puissante qui vit dans les environs...

Passionné de l'univers Star Wars, au point de jubiler d'avance d'adapter le fameux dernier épisode de la deuxième saison, Yûsuke Ôsawa a entamé une adaptation particulièrement riche de la série The Mandalorian, à tel point que le premier tome n'adaptait que le premier épisode. Avec ce second volet, ce sont les épisodes 2 et 3 de la première saison qui sont retranscrits, preuve de la minutie du mangaka dans son manga.

Après sa rencontre avec l'enfant (dont nous n'apprendrons le nom que bien plus tard), Mando doit trouver le moyen d'achever sa quête. Alors, cette suite jongle entre le contretemps rencontré par le mandalorien pour quitter la planète Arvala-7, et la culpabilité qu'il ressent en découvrant la vraie nature du commanditaire de la mission.

À première vue, pour un lecteur qui ne connaît pas la série live d'origine, The Mandalorian semble se constituer de petits riens, des aventures parfois anodines dans l'immense univers de Star Wars, tandis que l'enjeu constitué par l'enfant de la race de Yoda se met en place tout doucement. En tout cas, rien ne permet de rivaliser avec les ambitions dantesques que furent la chute de la République, la lutte contre l'Empire puis celle contre le Premier Ordre, à première vue. Et c'est justement l'une des caractéristiques si charmantes de l'œuvre d'origine : les batailles épiques sont plutôt rares, et le scénario écrit par Jon Favreau prend le temps de s'attarder sur une succession d'aventures dans cet univers sans limite, utilisant astucieusement les différents points connus du monde de Georges Lucas sans en faire des objectifs exagérés. Cette formule peut clairement ne pas contenter tout le monde, mais de nombreux fans de Star Wars y ont trouvé leur compte, d'autant plus que le fan-service sera plus important au fil des péripéties de Mando et de l'enfant.

C'est dans cet état d'esprit que ce deuxième tome peut s'apprécier, en tout cas, dans sa première partie qui consiste à récupérer les pièces volées par un groupe de Jawa. Rien de très intense, et c'est justement en étant assez minimal dans ses dialogues et en jouant sur la narration que Yûsuke Ôsawa parvient à livrer un récit rythmé et prenant, croquant avec action, énergie et humour le deuxième épisode de la série live. On saluera aussi le travail soigné autour du personnage de Kuiil, assez anecdotique dans la série, mais qui gagne une vraie couleur grâce à des expressions travaillées, et une complicité avec Mando qui se ressent énormément dans les dialogues.

Mais le cœur de l'ouvrage vient de l'adaptation du troisième épisode, où on en apprend davantage sur les enjeux qui gravitent autour de l'enfant. Entre les infimes liens créés avec les épisodes cinématographiques et le développement de la psychologie du protagoniste, fier mandalorien pourvu d'une vraie humanité, ces trois derniers quarts de volume se suivent avec un grand intérêt, en plus de nous régaler d'une jolie bataille finale. Et, de nouveau, le trait dense du mangaka, fidèle à l'univers qui plus aide, nous aide à nous croire véritablement dans l'univers Star Wars. Au terme de ce tome, et plus précisément de ce passage, l'aventure semble lancée, et on est déjà prêts à suivre le duo dans divers périples, ce quand bien même nous connaissons déjà la série live initiale.

Bref, pour tout fan de la série The Mandalorian, le manga de Yûsuke Ôsawa fait des merveilles, que ce soit dans le travail d'adaptation ou dans la minutie graphique du manga. On espère vraiment que l'auteur pourra développer son œuvre sur le long terme, quitte à ce que cela prenne des années et qu'on dépasse la dizaine de volumes. Pour les fans de l'univers de Lucas, le titre est un délice.