Stand up! Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 07 Novembre 2023

Si, ici, on aime beaucoup l'équipe d'Akata pour sa volonté de démontrer, à juste titre, toute la diversité du shôjo manga et plus généralement du manga féminin, l'éditeur n'oublie pas pour autant de nous proposer, de temps à autre, des titres du genre qui apparaissent plus "classiques", notamment dans un registre de romances adolescentes saines. C'est totalement le cas avec Stand Up !, une série qui fut lancée en France à la toute fin du mois d'août et qui nous permet de retrouver à la fois au scénario et au dessin Aiji Yamakawa, mangaka riche d'une carrière démarrée il y a un peu plus de vingt ans, que l'on avait découverte en France en février 2019, déjà chez Akata, sur le joli one-shot Le Secret de l'Amitié où elle mettait en images une histoire de la grande Kazune Kawahara (Mon histoire, Koko Debut...). Bouclée en 4 tomes, Stand Up ! est une oeuvre qui a connu un rythme de parution compliqué dans son magazine de prépublication, le mensuel Bessatsu Margaret de Shûeisha: lancée en 2013, elle s'est achevée en 2018, avec un délai de trois ans et demi entre le tome 3 sorti en février 2015 et le volume 4 paru en juillet 2018, période pendant laquelle l'autrice n'a a priori rien dessiné pour des raisons qui lui sont personnelles.

"Stand Up !" : c'est sur ces mots que démarre la série, lors d'un cours d'anglais où les élèves sont sommés par leur enseignant de se mettre debout, ce qui est l'occasion de découvrir de dos la silhouette de notre héroïne Utako Furuya, aussi haute que celle de son voisin de classe Naoyuki Harada. A vrai dire, avec son mètre soixante-douze qui est une très grande taille pour une lycéenne japonaise, la jeune fille a toujours complexé, sans compter ses grandes oreilles rondes qui lui valent le surnom (pas méchant) d'Utamaru. Arrivée en première année dans ce lycée situé à deux stations de chez elle et où elle ne connaissait personne, elle espère pouvoir passer une vie lycéenne normale, sans trop se soucier de ses complexes, et peut rapidement compter pour ça sur Maika, pétillante jeune fille de caractère qui est immédiatement devenue une précieuse amie. Mais en plus de ça, c'est Harada lui-même qui risque bien de rendre ces années inoubliables à ses yeux: garçon très naturel et sociable avec tout le monde, il se rapproche petit à petit d'Utako sans arrière-pensée. Mais au gré des petits événements du quotidien lycéen, tous deux sentent bien que, peu à peu, leur intérêt l'un pour l'autre dépasse la camaraderie...

Si la série s'inscrit dans une veine de romances lycéennes classiques, Aiji Yamakawa a assurément une manière assez charmante et rafraichissante de dépeindre la lente naissance des sentiments entre ses personnages, l'autrice ayant le mérite de ne rien brusquer dans la possible évolution amoureuse et, surtout, tirant bien parti de ses caractère assez facilement attachants, à commencer par un Harada véritablement lumineux: très naturel, s'entendant bien avec tout le monde sans distinction, capable de s'excuser immédiatement quand il sent qu'il est maladroit, il dégage des choses bénéfiques qui, forcément, auront au fil du temps un bel impact sur Utako. Ainsi, la jeune fille, au départ complexée par sa grande taille, se met, petit à petit, à aimer être à la même hauteur que ce garçon qui la trouble et qui souligne même le charme de son autre complexe, à savoir ses oreille rondes qui rougissent facilement. Et à cela s'ajoutent des personnages bien campés, entre l'irrésistible Maika en bonne amie capable de bien montrer son caractère, ainsi que Nozomu et Ushio qui semblent sortir un peu des carcans habituels: alors que la première est potentiellement vue comme une possible rivale en tant qu'ex de Harada et que le deuxième montre d'abord un côté plutôt froid et distant envers notre héroïne alors qu'il est un ami de Harada, tous deux paraissent joliment s'éloigner de l'image qu'on aurait pu leur prêter au départ. Reste à voir si ça durera !

En attendant de voir ça, c'est aussi sur le plan visuel que Yamakawa impose un style assez charmant. La dessinatrice ne semble pas très adepte des habituels gros plans rapprochés sur les visages de ses personnages, et c'est tant mieux puisque ce n'est pas là qu'elle est la plus douée: en proposant régulièrement des plans plus petits et éloignés avec plusieurs personnages, elle offre quelque chose de très vivant et naturel, avec des silhouettes souvent en mouvement et nous entraînant facilement.

On a alors droit à un premier tome tout à fait sympathique dans son genre. Il n'y a rien de spécialement original, certes, mais l'oeuvre semble avoir de quoi charmer un lectorat à la recherche de romance adolescente saine, bienveillante et prenant suffisamment son temps. Affaire à suivre, donc !

Côté édition, on retrouve le petit format shôjo typique d'Akata, avec un papier souple et assez opaque ainsi qu'une qualité d'impression très honnête. Le lettrage de Cyril Blondeau est propre, tandis que la traduction de Claire olivier sonne très juste pour faire ressortir le caractère et le ressenti des personnages. Enfin, la jaquette conçue par Clémence Aresu reste proche de l'originale japonaise tout en imaginant un logo-titre assez doux et collant bien à l'oeuvre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction