Stairway to Heaven Vol.1 - Actualité manga

Stairway to Heaven Vol.1 : Critiques

Tengoku Heno Kaidan

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 24 Juillet 2013

Chiya Minakami, 92 ans, médecin prix nobel de la paix, meurt vierge. Le juge Enma, chargé d’autoriser les âmes des défunts à aller au paradis, la condamne à errer dans l’Enfer du Plaisir, avec un corps rajeuni, jusqu’à ce qu’elle reçoive autant d’amour dans le monde des morts qu’elle n’en a donné dans le monde des vivants. Cet espèce de purgatoire rassemble toutes les pucelles décédées, et leur permet de connaitre le plaisir dans un cadre paradisiaque. Toutes les créatures de ce monde sont à leur disposition. Attention toutefois aux puceaux mâles ! Ils les vident de leur énergie.

On connait Makoto Kobayashi, l’auteur, pour deux séries en France : What’s Michael ?, comédie sur les chats, et Stairway to Heaven, qu’on pourrait définir comme une comédie pornographique. Pour ceux qui connaissant le dessinateur de BD franco-belge Gotlib, on peut voir en Kobayashi un alter ego nippon : ils ont le même goût pour la caricature, l’humour absurde et les histoires érotiques bizarres.

Et pour être bizarre, Stairway to Heaven est bizarre. Mais dans le sens original du terme. Si vous n’avez pas peur de croiser des crabes avec des verges en guise de pinces, des oiseaux avec des verges en guise de bec, des femmes qui couchent avec toute sorte d’animaux sur des plages, vous vous apprêtez à lire une comédie complètement déjantée, osée, et dont l’humour fait constamment mouche dans ce premier tome. Et cela, on ne le doit pas qu’au concept du manga, mais aussi au style inédit et maitrisé du dessin et du découpage comique des gags de Kobayashi.

En effet, Kobayashi est un ovni dans le monde du manga, et le prouve une fois de plus dans Stairway to Heaven, qui a été dessiné dix ans après What’s Michael : sa façon de provoquer le rire, de mettre en scène un gag, est totalement atypique et provoque un effet comique qu’on ne retrouve nulle part ailleurs dans le monde du manga. Tout se joue sur les expressions des personnages, que l’auteur met en avant via des gros plans et en exagérant à outrance les traits de leur visage. De même, lorsque Chiya voit quelque chose qui l’étonne ou la choque (et il y a de quoi), à la manière d’un western spaghetti, elle et le personnage qu’elle regarde vont s’arrêter et se regarder pendant plusieurs cases avant de ne reprendre leurs activités. Cette rythmique comique est incroyablement efficace et à de quoi plaire à un public occidental, d’autant plus que les personnages ont des têtes dessinées de manière très humoristique.

Pour ce qui est du contenu de ce premier tome, on assiste pour l’instant à la découverte de cet Enfer du Plaisir par Chiya. Elle refuse tout d’abord de se laisser aller au plaisir facile, car elle a une certaine fierté. Elle y rencontre de suite de vieilles connaissances, elles-mêmes mortes vierges. Puis elle essaie d’y construire sa petite vie. S’habituer à vivre nue par exemple, car porter des vêtements provoque le courroux de Dieu. Des maçons lui reconstruisent sa maison d’enfance dans le moindre détail, y compris une statue qu’elle n’aime pas et qui prend vie. Elle y croise également des personnages qui ne sont pas voué à se faire dépuceler, à l’instar d’un yakuza, torturé 5000 fois en enfer pour avoir tué 5 personnes de son vivant, et devant accomplir de bonnes actions ici pour pouvoir rejoindre sa femme au paradis… Dis comme cela, cela a l’air poignant, mais c’est mal connaitre Kobayashi : le yazuka doit demander une griffe à chaque personne qu’il sauve et totaliser un certain nombre de griffes pour accéder au paradis. Dans la mise en scène, c’est une fois de plus totalement barré.

En bref, cette série est tellement déjantée et comique qu’elle fait un bien fou. Makoto Kobayashi est un auteur vraiment unique dans le manga, et on a qu’une hâte : rire encore devant les autres tomes de la série ! Pour l’instant, on s’esclaffe de rire tout le long de la lecture, et c’est bien l’objectif d’une comédie, non ?


 




Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Raimaru
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs