Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 02 Septembre 2022
L'heure est grave pour Yor et Loid qui, chacun de leur côté sur le bateau de croisière, luttent contre les ennemis, le tout en ignorant évidemment tout des véritables actes de l'autre ! Ainsi, tandis que Madame Forger fait aller son redoutable jeu de jambes et sa puissance physique contre ses adversaires afin de libérer au plus vite Orca et son bébé, de son côté Monsieur Forger, soigneusement déguisé, se retrouve à devoir retrouver et désamorcer les bombes installées par les malfrats. Tous deux sont pris dans une lutte effrénée, si bien que l'aide d'une troisième figure ne sera pas de trop en la personne... d'Anya !
Si cet arc mêlant action et humour régale, c'est effectivement en grande partie, une nouvelle fois, grâce à la petite fille qui, à son échelle, décide de s'en mêler, que ce soit en faisant appel à son don de télépathe par ailleurs très bien exploité ici, ou en passant à l'action à sa manière. Et le résultat est là: entre les énormes coups de chance très drôles et les répliques enfantines d'Anya, on s'amuse beaucoup tout au long de cet arc certes classique mai rondement mené ! Et d'autant mieux mené que les conséquences de cette partie sont tout aussi réussies, entre un chapitre épilogue où Anya essaie de se la péter à l'académie (parce qu'elle a fait une croiizièèèère) en s'enfonçant dans des exagérations toujours plus improbables, et avant ça un moment de répit sur une île bien mérité pour les Forger, ce qui donne lieux à de brèves scènes de bonheur très communicatives, notamment entre les sourires innocents et attendrissants d'Anya et le visage apaisé de Yor en la regardant être heureuse. Un bref instant de vacances où nos trois personnages principaux semblent, plus que jamais, former une vraie famille.
Une fois cet arc un peu plus long achevé, la suite du tome n'est pas en reste puisque, même si Tatsuya Endo revient à des récits plus courts tenant en un chapitre, chacun de ces récits est bien campé, en ayant le mérite de mettre tour à tour en avant une grosse partie des personnages de l'oeuvre, voire des binômes que l'on n'avait pas encore vraiment vus (Loid-Bond) ou même que l'on ne s'attendait pas du tout à voir (Franky-Nocturna, et autant dire que ça déménage entre ces deux personnalités trèèès différentes). Ici, Becky, influencée par la série à l'eau de rose qu'elle adore, se la joue plus adulte que de raison en voulant séduire l'élu de son coeur, Loid lui-même, le tout sous l'oeil des parents Forger qui ne comprennent pas trop où la petite fille veut en venir, et avec à la clé de mignons quiproquos ainsi qu'une étonnante relation de maitre-disciple se créant entre la fille Blackbell et Yor. Là, la terreur de l'académie Eden fait son grand retour en la personne de Madame Schlag, la responsable disciplinaire peu de vache ne pardonnant pas le moindre petit impair et ayant un goût prononcé pour infliger aux enfants des tonito avec une pointe de sadisme, ce qui donnera lieu à une nouvelle salve de situations embêtantes et de petits malentendus, notamment entre Anya et Damian. Mais sans doute retiendra-t-on plus encore le chapitre où Bond, en compagnie de Loid, fait des siennes, avec son lot de moments rigolos où le brave toutou fait pire que mieux en voulant être utile avec son pouvoir, d'autres éléments humoristiques bien sentis (si l'attachant chien a des airs de Philippe Noiret en temps normal, quand il est mouillé il ressemble plus à Jean Rochefort...), et surtout des instants touchants. Et sur ce dernier point, on pense bien sûr à la bravoure que bond montre lors de l'incendie, puis à ce que Loid finit par lui dire sur l'admiration qu'il a pour lui et sur la place qu'il a lui aussi en tant que membre important à part entière de la famille Forger.
Entre une dernière partie de long arc sur le bateau bien menée puis différents petits récits plus courts qui sont tous bien sentis dans leur exploitation de nombreux personnages, ce tome est une belle réussite, tout à tour très drôle et plusieurs fois touchante, et toujours divertissante.