Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 15 Mars 2024
L'affaire du détournement des bus scolaires de l'école Eden par des terroristes est désormais réglée, mais elle n'est pas sans conséquences: elle a beau être un peu intriguée par les pensées effrayantes qu'elle a lues en la mère de Damian, Anya est surtout bien décidée à profiter de sa nouvelle popularité ! Tout comme Damian et Becky, elle se voit soudainement traitée comme une héroïne par ses camarades de classe, alors vous imaginez bien que, Anya oblige, elle ne va pas se priver pour se faire mousser, sous l'oeil d'un Damian qui joue les garçons moqueurs pour mieux cacher son vrai fond, et d'une Becky qui prend plaisir à le taquiner là-dessus.
Ainsi le tout début de ce 12e tome a-t-il le mérite de rester assez léger en restant encore focalisé sur les enfants, toujours aussi drôles. Mais en ce qui concerne la suite du tome, les élèves d'Eden vont se faire beaucoup plus discrets. Pourtant, la première moitié du volume reste encore globalement axée sur l'humour, entre la découverte de Sylvia au naturel (mais elle a beau faire sourire dans son côté en réalité très négligé, cela cache surtout une solitude que l'on aimerait bien découvrir un peu plus à l'avenir), un duel de chiens qui tient toutes ses promesses car l'auteur y exploite bien le pouvoir de Bond et les gimmicks humoristiques autour de lui, ou encore une Yor qui se met en tête de créer des problèmes avec Twilight pour avoir l'air d'une femme et d'un couple "normaux", ce dernier passage étant très funs grâce à notre chère tueuse qui, sous l'effet de l'alcool, passe par tous les états (y compris ceux où son âme de tueuse revient au galop).
Ces différents moments ont beau être brefs, ils sont bien campés dans l'ensemble, Endo sachant toujours y ménager efficacement ses effets comiques.Et cet aparté léger est sans aucun doute bienvenue avant une deuxième moitié de volume nous replongeant dans une affaire bien plus sérieuse où Twilight et les membres de Wise vont devoir tout faire pour retrouver Winston Wheeler, un agent de Westalis qui était en réalité une taupe au service d'Ostania, et qui est en route pour transmettre des dossiers confidentiels à l'ennemi. Si l'affaire est très classique sur le papier, elle est souvent très savamment découpée par le mangaka lors des moments d'action ou de traque, mais elle vaut surtout le coup pour trois autres points. Tout d'abord, la présence sur place d'agents du SSS faisant que Twilight et Yuri sont voués à se croiser et à se confronter. Notre héros, déguisé, sera-t-il alors démasqué par son "beau-frère" ? Que fera-t-il, lui qui est normalement une machine à tuer, face à cet ennemi qui reste avant tout le frère de Yor ? Ensuite, les talents de Wheeler lui-même: ne se contentant pas d'être un infiltré efficace, l'homme sait également se battre et observer chaque détail des gens qui l'entourent pour les démasquer. Alors, Twilight et ses acolytes ont-ils vraiment une chance contre lui ? Notre héros lui-même, à vrai dire, semble dépassé par la carrure de son ennemi,en suscitant forcément une part de tension. Et enfin, il y a la place que vient prendre Nocturna/Fiona: même si ses gimmicks comiques ne se renouvellent pas autour de sa passion obsessionnelle pour son bien-aime Twilight, le fait est qu'elle nous laisse sur une vision d'elle-me^me aussi flippante que prometteuse dès lors qu'il lui faut secourir son chéri !
Ajoutons à ça de très courts chapitres bonus sympathiques (surtout celui où Anya et Becky profitent du zoo, parallèlement aux événements de la deuxième moitié du tome), et on obtient un volume qui se lit tout seul, une nouvelle fois. Sans être aussi excellemment mené que le tome précédent, il propose une première moitié assez drôle et légère au gré de petites parties plus ou moins indépendantes, avant de repartir, dans la deuxième moitié, dans une affaire plus sérieuse, plus grave et un peu plus sombre faisant assez bien monter la tension en vue de la suite. En somme, Tatsuya Endo continue de jouer correctement entre les différentes facettes de son oeuvre, et c'est tant mieux.