Spriggan - Edition deluxe Vol.6 - Actualité manga
Spriggan - Edition deluxe Vol.6 - Manga

Spriggan - Edition deluxe Vol.6 : Critiques

Spriggan

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 23 Septembre 2025

Lycéen sur le papier, Yu Ominae reste avant tout l'un des meilleurs spriggans, et en tant que tel il se voit toujours confier par Arcam de périlleuses missions, quand ce ne sont pas les missions qui viennent à lui par la force des choses et de Yoshino Sômei, la jeune et intrépide pilleuse ayant trouvé le moyen d'infiltrer le lycée en tant qu'élève.

Ainsi, trois affaires complètes l'attendent dans ce sixième volume d'un peu plus de 300 pages, la première le plaçant face à un cas complexe: des dizaines de personnes sont mortes mystérieusement ces derniers temps, après avoir soudainement vieilli. Et après enquête, la piste remonte vers Elixir, un nouveau réseau de trafic de drogue très opaque et qui exploiterait le soma, la drogue dont Yu a pourtant détruit la méthode de fabrication quand il était dans la forêt de la perdition. Bien que ce type de mission ne se destine initialement pas aux spriggans, notre héros en fait alors une affaire personnelle mais risque vite de se confronter à ses limites face à Ed, un ancien chercheur d'Arcam , et surtout Chen Shuanglie, un colosse obsédé par l'idée de prendre sa revanche sur Oboro afin de devenir l'homme le plus fort du monde.

Dans la deuxième mission, Yu, alors qu'il souhaite profiter le plus simplement du monde du voyage scolaire à Kyôto, se retrouve à devoir composer avec les suspicions de sa camarade de classe Hiiragi Sanada à son égard et, surtout, avec l'irruption opportune de Yoshino qui l'emmène vite sur les traces d'une pierre philosophale attirant bien des convoitises, au risque de faire planer le danger de mort sur l'ensemble de la classe d'élèves innocents.

Enfin, la troisième affaire propulse Yu et Jean Jacquemonde sur les traces du secret d'une cérémonie amérindienne où il faudra faire face à l'armée américaine... et composer avec le dénommé Takashi, le propre père de Yu.

Si toute série d'action, tout aussi efficace soit-elle, peut avoir ses petits moments de faiblesse, cet instant semble venu pour Spriggan avec ce sixième tome où, il faut bien l'avouer, les différentes missions montrent chacune quelques limites côté écriture. Ainsi la première et la troisième mission souffrent-elles légèrement du côté très caricatural des adversaires, entre d'un côté un Chen Shuanglie très, très basique dans sa quête pour battre Oboro et devenir l'homme le plus fort du monde, et de l'autre côté une armée américaine bien raciste et matérialiste. Quant à la deuxième affaire, elle reste quelque peu improbable dans la façon dont cette chère Yoshino surgit de nulle part, comme une grosse coïncidence (elle le dit elle-même), pour dans la foulée obliger Yu à aller fouiller des ruines avec elle. On a connu Hiroshi Takashige plus inspiré (pas forcément plus subtil, mais plus inspiré) pour dépeindre les choses... mais à l'arrivée, le fait est que le divertissement reste toujours bien assuré.

En effet, même si l'aspect "exploitation de mythes des quatre coins du monde" est un peu moins poussé et malgré les limites évoquées plus haut, il y a toujours des choses efficaces à retenir: le travail graphique de Ryouji Minagawa bien sûr, mais aussi le personnage assez réussi de Precup Ramdi dans la première histoire, l'apparition (même si elle reste plutôt brève) du père de Yu qui soulève vite fait quelques considérations écolos, le nouveaux progrès de Yu pour maîtriser pleinement son potentiel, le fait que les moments de vie scolaire de notre héros sont ses seuls instants de liberté, les doutes persistants sur la fiabilité d'Arcam (un fil rogue présent depuis le tome 1 et qui évolue peu, mais qui n'est pas oublié)... sans oublier le peps supplémentaire qu'amène à chaque fois l'exquise Yoshino, sorte d'électron libre qui trouve toujours le moyen de s'incruster dans les différentes missions à sa manière, avec ses propres objectifs, nouant une relation à la fois amicale et un peu conflictuelle avec Yu, ayant parfois une sacrée longueur d'avance pour sauver certaines situations (surtout au vu de l'issue de la deuxième affaire avec la bombe), et montrant toujours pas mal de ressources pour s'en sortir malgré son allure de "frêle jeune fille" (c'est elle qui le dit). Ce n'est sans doute pas pour rien qu'elle est devenue si récurrente dans la série !

Au bout du compte, on a ici un volume divertissant dans l'ensemble, entretenant plutôt bien ses principaux axes sans les faire spécialement évoluer, mais un petit peu plus faible dans l'écriture des différentes missions. Pas du tout mauvais, juste un petit peu plus faible. En attendant de voir ce que nous réserve la suite de la mission commençant tout juste à la fin de ce tome, où le mythe du thérianthrope est à nouveau sur le devant.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs