Space China Dress Vol.1 : Critiques

Space China Dress

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 21 Juin 2011


"Une petite mise au point s'impose. Je ne suis pas une simple concurrente mais... la favorite du tournoi !!"

Vous l'ignorez sans doute, mais l'ensemble des Arts Martiaux n'a qu'une seule origine : la planète Shaolin ! Sur le mont Kunlun, le temple principal organise tous les 20 ans un tournoi intergalactique où se réunissent les plus grands combattants venus des quatre coins de l'univers. Mais cette année, l'évènement est perturbé par un terrible scandale : Ryang, meilleure disciple de Shaolin et grand favori du tournoi, s'est fait battre par Mei, une jeune cuisinière, sous les yeux du Vénérable Grand Maître et de sa suite ! Ce qui n'était qu'un simple accident tourne alors à une affaire d'honneur, et, pour retrouver sa réputation, Ryang décide de prendre Mei sous son aile la serveuse afin qu'elle participe au tournoi... et qu'il puisse prendre sa revanche officiellement ! Mais prudence : la petite Mei pourrait bien surpasser le maître !

Voici donc, en quelques lignes, la trame directrice de Space China Dress, manhwa des éditions Samji que l'on doit à Choi Bong-Su et Won Hyun Jae. Nous avons déjà pu connaitre les talents de dessinateur de ce dernier avec Opération Santa chez Clair de Lune. Des arts martiaux, du Shaolin, un grand tournoi... nous avons là les ingrédients de base pour un titre d'action des plus classiques. Mais avec une héroïne restauratrice, on peut néanmoins s'attendre à ce que la série ait un peu plus de piment... et c'est le cas !

Il ne faudra que peu de temps pour se rendre compte que la série est surtout porté par son second degré omniprésent. Sans se prendre une seule seconde au sérieux, les auteurs ont envie de nous offrir avant tout un pur divertissement sans aucune prise de tête. Mais surtout, ils se font plaisir, et à nous aussi, en incluant une ribambelle de références à des séries emblématiques, comme si la planète Shaolin était le point de chute de tous les héros de mangas ! Il sera alors très amusant de deviner les silhouettes de nombreux personnages mythiques (Luffy, Naruto, Doraemon, Gurren Lagann, Végéta,... et bien d'autres !), et d'apprécier les nombreux hommages faits à l'univers du nekketsu en général ! Le sourire est communicatif, surtout lorsqu'il est porté par des personnages attachants, bien qu'encore très peu approfondis. Mei ne semble en faire qu'à sa tête, et n'a pas à frémir devant les plus rudes gaillards de l'univers venant manger dans son restaurant de raviolis et voulant partir sans s'acquitter de leur note; sa mère dépassée par les évènements est plutôt du genre à se laisser aller, Le Poilu (?) est drolatique entre son apparence colossale et sa relative candeur... Il y a vraiment de quoi faire !

En revanche, sorti de la longue introduction que constitue les deux tiers du volume, on peut se demander si la série sera aussi efficace sur le long terme. Alors que Mei entame son ascension la menant au tournoi, la voilà déjà aux prises avec quelques ennemis lambda... et l'affrontement ne s'avèrera guère passionnant. Espérons que les auteurs parviennent à nous sortir quelques bonnes surprises à l'avenir en misant sur le côté très décalé de la série !

Graphiquement, le constat est tout aussi inégal. Le design des personnages offre quelques bonnes trouvailles (comme par exemple les boites de conserves tenant les chignons de l'héroïne) mais souffre de manière générale d'un grand classicisme. Si le trait se veut très léger et aéré, il présente néanmoins quelques faiblesses avec des planches manquant de finition. Hormis les architectures des temples, les décors manquent également de fantaisie. Une fois encore, la volonté d'aller à l'essentiel et de ne pas en faire trop se ressent, mais gare à ne pas franchir la barrière du nanar pur et simple ! L'édition de Samji est acceptable, mais comme souvent chez l'éditeur on aurait aimé d'avantage de finition et un papier plus épais.

Au final, Space China Dress est indéniablement bourré de défauts, avec son scénario d'un classicisme scandaleux, ces personnages très basiques et ses combats peu originaux pour l'instant. Et pourtant, tout amateur de shonen nekketsu et de récit de baston en général se devrait de jeter ne serait-ce qu'un simple coup d'oeil sur cette série qui pourrait bien trouver son public. Avec son décalage omniprésent, la série se fait le porte parole d'une génération de fans vivant sur la nostalgie de héros cultissimes, et cherche à les combler sans avoir la prétention de révolutionner le genre. Cependant, malgré sa fraicheur encourageante, il en faudra un peu plus dans les tomes à venir pour que la série parvienne à séduire définitivement. Accordons-lui toutefois le bénéfice du doute : on a bien le droit de s'amuser futilement de temps en temps !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs