Sous la pluie avec toi Vol.3 : Critiques

La période froide s'installe petit à petit, et avec celle-ci arrivent de nouveaux instants du quotidien qui, plus d'une fois, sont assez typiques de la saison pour Fuji et l'adorable et amusante petite bête devenue son animal de compagnie.

Observer la migration des canards lors d'un pique-nique avec la petite fille nippo-allemande Kii, jouer à des tours de magie et à des devinettes avec cette dernière, participer à une distribution de mouchoirs avant que ceux-cis ne finissent éparpillés dans l'appartement (on se demande vraiment qui est le coupable...), observer les beaux camélias d'une voisine, brosser les dents du petit animal, déguster un lait chaud, faire face au syndrome de la page blanche, libérer une coccinelle, laisser l'animal seul pendant une journée complète, faire des jeux dans la neige, rencontrer une amie quelque peu féline de la jeune Medaka, ou encore, bien sûr, passer le réveillon avec ses amies Mimi et Ren, sont ici autant de moments que la jeune femme traverse. Et si ceux-ci paraissent bien souvent très anodins (d'autant plus que la majorité des chapitres sont extrêmement courts), ils restent constamment sublimés par différentes choses.

Tout d'abord, bien sûr, la présence du drôle de tanuki (ou raton laveur ? Ou chien ?) en tant qu'animal faisant désormais partie intégrante de la vie de Fuji. Bien sûr, les autres membres de l'entourage de la jeune femme restent précieux à chacune de leurs apparitions et amènent un dynamisme et une chaleur humaine supplémentaires, mais inévitablement c'est bien cette boule de poils qui anime constamment le récit, essentiellement par ses drôles d'interactions: son imitation des canards, sa manière de réclamer des mouchoirs, son mensonge pour essayer de camoufler une bêtise, ses réactions lors du brossage de ses dents... sans oublier tout l'aspect décalé lié à sa manière de s'exprimer avec ses notes et au fait que personne ne sache exactement ce qu'il est.

Ensuite, le fait que, derrière l'aspect humoristique, un lien essentiel s'est bel et bien bâti entre les deux protagonistes qui, désormais, n'envisagent sans doute plus leur quotidien l'un(e) sans l'autre chose que l'on voit bien quand l'animal encourage Fuji au travail, quand il tourne en rond lors du chapitre où il est seul à l'appartement, et lors de tous les instants où Fuji lui montre plein d'attentions et préfère s'amuser de ses petites bêtises plutôt que de le gronder, ce qui dégage quelque chose d'assez rassérénant.

Enfin, il y a le style-même de Ko Nikaido: son dessin fin, ses cadrages précis et souvent réfléchis (notamment quand elle nous place à hauteur de l'animal dans ses angles de vue), ses décors extérieurs et intérieurs soignés, son rythme tranquille... sont autant de jolies choses nous laissant profiter comme il se doit de ses différents moments de vie.

Au fil de cette nouvelle salve d'instants souvent brefs mais très joliment menés, Sous la pluie avec toi reste ainsi une tranche de vie tout à fait délectable dans son genre, Ko Nikaido sachant bien équilibrer les différents aspects de son oeuvre pour offrir une lecture aussi amusante que réconfortante.